Ça commence avec l’image en gros plan d’un sexe masculin qui durcit progressivement en trois minutes et demie. Ça se termine avec une baise sous effets stroboscopiques. Pendant un peu plus de deux heures, huit artistes multidisciplinaires et cinéastes tentent d’illustrer comment art et pornographie peuvent faire bon ménage.

Dans ce premier volet de Destricted, projet que ses concepteurs souhaitent prolonger en série, huit courts métrages peu coquins et sans grand intérêt défilent longuement en distillant leurs relents de fausse provocation. De tous les artistes sollicités, parmi lesquels Matthew Barney, Marilyn Minter ou Gaspar Noé, seul Larry Clark, dans son film intitulé Impaled, propose une approche digne d’intérêt. Le réalisateur de Kids, fidèle à sa démarche, propose des interviews avec de jeunes adultes qui ont grandi à une époque où l’imagerie pornographique est banalisée, facilement accessible et dicte leurs propres comportements sexuels.

Ce segment de 38 minutes mis à part, l’exercice se révèle bien vain. Et sert de prétexte à une vision finalement très traditionnelle de la «porno artistique», où iconographie du passé et scato chic caressent mécaniquement les mêmes clichés.
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DESTRICTED
Compilation de huit courts métrages érotiques de Larry Clark, Gaspar Noé, Matthew Barney et autres. 2h09.