Jeune homme bègue, effacé, émotif et sans relief, Kyohei entre un jour au service de Co-Opters, un leader en service de nettoyage… après la mort! Lorsque le cadavre d’une personne seule est retrouvé dans une maison, l’entreprise a pour tâche de tout nettoyer. Les employés font alors le tri entre objets à incinérer et souvenirs à remettre à la famille.


C’est là que Kyohei fait la connaissance de Yuki, jeune femme souriante et hop-la-vie à qui le patron confie la tâche de prendre en charge son nouveau compagnon de travail. Ce qui se dessine d’abord comme une romance prend davantage l’allure d’une longue quête introspective pour l’un comme pour l’autre. Car derrière son sourire, Yuki cache un terrible secret.


Il reste qu’à travers certains gestes de la jeune femme, Kyohei découvre tout à coup la signification profonde que peut avoir un objet aussi banal qu’une casserole. Soudain, chaque morceau d’une maison semble avoir une histoire avant de se retrouver dans un sac vert ou une boîte destinée à l’entreposage.


Lentement, trèèèèèès lentement, Kyohei et Yuki apprendront à s’ouvrir l’un à l’autre, découvrant la similitude de leur souffrance intérieure, faite d’abandon et de solitude.
Si le scénario ne manque pas d’originalité et qu’il est émaillé de quelques bonnes idées, il est dommage que le réalisateur se soit autant égaré dans les genres, passant de scènes d’une tendresse inouïe à d’autres passages frôlant une imbuvable bluette nappée d’une musique insupportable.


Évoquer le fait que le film souffre de longueurs est un argument pour le moins banal, mais ici, il faut bien dire les choses telles quelles sont. Cette histoire n’aurait sûrement pas manqué d’air si on avait fait quelques efforts de resserrement au montage.


On retiendra tout de même les messages qui nous son lancés quant à l’importance de savoir compter sur autrui, les nombreuses références intéressantes sur ces vies au bord de l’abîme ainsi que le visage très expressif et le jeu très juste de la comédienne Nana Eikura. Cette dernière perce littéralement l’écran.

Antoko No Inochi (Life Back Then)
***
Film japonais de Takahisa Zeze avec Masaki Okada et Nana Eikura
2h11

Vendredi 19 août à 21h30 au Théâtre Maisonneuve
Samedi 20 août à 16h30 au Cinéma Impérial

En compétition officielle.