Tommaso, de retour dans sa ville natale après avoir étudié à Rome, envisage de révéler à sa famille qu’il est homosexuel lors du dîner célébrant son retour. Il espère ainsi que son père le chassera de la maison, ce qui lui permettra de ne pas s’associer à l’usine de pâtes familiale.


Coup de théâtre : le soir du dîner, son frère Antonio le devance pour avouer qu’il est lui aussi gai.


Si le thème de cette comédie n’est pas sans évoquer Mambo Italiano d’Émile Gaudreault, la comparaison s’arrête là. Là où le film québécois jouait de façon sympathique et sans se prendre au sérieux avec le thème de l’homosexualité chez les Italiens, Loose Cannons se révèle falot et multiplie les effets dramatiques appuyés.


Les scènes, souvent convenues, échouent à faire rire : non, on ne peut guérir de l’homosexualité ; oui, il y a pire que d’être gai.


Touché par le désespoir de son père, Tommaso décide de gérer l’affaire familiale pour remplacer son frère renié, en attendant de pouvoir s’extirper de cette situation qu’il voulait fuir. Sa rencontre avec une associée de l’entreprise, une belle jeune femme qui semble ne pas le laisser indifférent, apporte une part d’ambiguïté bienvenue, qui sauve le film d’un manque criant d’imagination.


Le portrait de la famille italienne, entre la tante alcoolique, la grand-mère sacrificielle et la domestique laide maltraitée, laisse à peu près froid et la scène centrale – l’arrivée de trois amis homosexuels efféminés – ne fait que reprendre paresseusement La cage aux folles.
Le film s’achève avec une morale sur le droit de chacun de suivre son propre chemin. Cette fois encore, l’excès de dramatisation gâche une émotion que les comédiens s’acharnent à transmettre sans grand succès.

LOOSE CANNONS
Comédie dramatique de Ferzan Ozpetek. Avec Riccardo
Scamarcio, Nicole Grimaudo and Alessandro Preziosi. 1 h 50.

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