L’iconoclaste Kevin Smith ne recule devant rien pour repousser les frontières de la comédie. Son dernier exploit, très audacieux, consiste à tourner la première comédie ayant comme toile de fond l’univers des films XXX. Zack and Miri Make a Porno n’a évidemment rien à voir avec Bambie, ce qui n’en fait pas pour autant un film scandaleux, la définition de scandale étant fort élastique…

Dans cette production présentée en première, hier, à Toronto, Zack (Seth Rogen) et Miri (Elizabeth Banks) sont deux colocs qui habitent un appartement miteux de Pittsburgh. Des retrouvailles avec un ancien camarade de collège, producteur de films pornos gais, donnera à Zack l’idée d’en faire autant pour faire fortune. Miri finira par accepter de baiser avec lui, devant la caméra, alors qu’il ne s’est jamais rien passé entre eux.

Histoire d’encourager le talent local, le duo embauchera des «acteurs» équipés pour veiller tard pour sa parodie folichonne de Star Wars, baptisée… Stars Whores.

Au gré d’un tournage qui donnera lieu à des situations assez scabreuses merci, et des jeux de mots qu’on ne peut répéter dans ces pages, Zack et Miri découvriront, à leur grande surprise, qu’ils éprouvent l’un pour l’autre des sentiments qui s’élèvent au-dessus de la ceinture. Autrement dit, que le XXX, ce peut être aussi des bécots…

On peut voir Zack and Miri Make a Porno de deux façons, selon notre degré de tolérance à l’outrage aux bonnes mœurs. Un : qu’il s’agit d’un film audacieux et avant-gardiste, qui s’attaque au dernier tabou; deux : que Smith banalise l’omniprésente pornographie. La vérité se situe sans doute entre les deux.

La sortie de ce film qui n’a pas fini de faire jaser est prévue pour le 31 octobre. Reste à voir si le distributeur (Alliance) réservera un exemplaire pour le marché de Québec.

Nick and Norah’s Infinite Playlist

Depuis le triomphe de Juno, où il incarnait le petit ami d’Ellen Page, le jeune Michael Cera est la nouvelle coqueluche des adolescentes. Avec son visage de chérubin et sa dégaine d’adolescent ayant grandi trop vite, il s’est taillé une belle place par son côté très boy next door.

Cera est de retour dans une autre comédie légère, Nick and Norah’s Infinite Playlist, de Peter Sollett, où il incarne un jeune musicien coincé entre son ex-petite copine (Ari Graynor), qu’il n’a pas oubliée, et une autre fille moins Barbie, Norah (Kate Dennings).

C’est à l’issue d’une nuit passée avec celle-ci, à chercher une amie partie sur le party, un peu partout à New York, que Nick finira par se brancher.

Titre oblige, la musique occupe une place de choix dans Nick and Norah’s Infinite Playlist. Mais ce n’est pas le seul intérêt du film. Cera et Dennings forment un duo en totale symbiose. Et pour notre plus grand bonheur, Sollett évite les grosses farces des films pour ados, proposant plutôt une comédie romantique tout ce qu’il y a de plus sympathique, qui respire bien l’air du temps.