C'était l'avant-première de Nitro, hier soir à la Place des Arts. Malheureusement, pas d'entrée spectaculaire en voiture de course sur le tapis rouge. «J'aurais aimé ça, lance Guillaume Lemay-Thivierge. Mais la rue est bloquée à cause du Festival de jazz.»

Les choses se déroulent plus calmement. Martin Matte parle au téléphone, imparable dans son complet gris. Lucie Laurier monte lentement les marches, talons hauts et robe rouge orangé, pendant qu'un sourire radieux fend le visage de Guillaume Lemay-Thivierge. Une ambiance plutôt cool. Intéressant contraste avec le stress des journalistes en attente d'une interview.

Visionnez notre reportage vidéo



Quant à elle, l'équipe de cette production de 7,2 millions s'impatientait plutôt à l'idée de surprendre le public. Car elle a volontairement biaisé ses attentes, a raconté le producteur Pierre Even.

«Avec le marketing, on a placé tout l'accent sur les voitures et l'action. Même si ces éléments restent très présents, le film va plus loin. L'émotion, le drame et la fin imprévisible risquent donc de surprendre les gens. C'est ce qu'on voulait.»

Stressant, le compteur du box-office? «Quand je fais un film, c'est pour toucher les gens. Et pour les toucher, il faut qu'ils le voient. Donc je ne m'en cache pas, le nombre d'entrées en salle m'importe», a expliqué le réalisateur Alain DesRochers. Tout particulièrement la présence des jeunes garçons. Car c'est un peu en pensant à son fils qu'il a lancé le projet.

«Au Québec, les rôles principaux sont trop souvent joués par des hommes roses ou des hommes niaiseux. Je voulais un vrai homme, fort sans toutefois être un superhéros caricatural», ajoute Alain DesRochers.

Ce vrai homme, c'est Guillaume Lemay-Thivierge. Dans le long métrage, il rayonne de confiance, d'irrévérence et de cuir. Hier soir, il arborait plutôt un joli complet, avec pantalon et débardeur gris, et chemise bleu pâle assortie à sa cravate.

«Oui, je suis pas mal différent de Max, mon personnage. Je suis moins tough que lui, j'ai plus besoin d'être aimé.»

Après quatre mois de cardio, de musculation et de cours de conduite de course, son physique fait de lui un mâle alpha crédible. Mais c'est surtout le jeune émerveillé qui transparaissait hier, quelques minutes avant son entrée sur le tapis rouge.

«Hey, c'est notre bande-annonce», nous a-t-il lancé fébrilement, les yeux rivés sur le téléviseur voisin, pendant qu'on pose notre question. La concentration d'adrénaline semblait moins grande dans le sang de Martin Matte.

«Ce film-là, c'est vraiment Guillaume qui le porte sur ses épaules, a-t-il lancé. Mon rôle est plus secondaire. Ce soir, c'est très différent pour moi. Avec mes shows d'humour, je parle toujours et on me voit de loin. Là, dans mes scènes, je parle peu et on me voit en gros plan. Une chance que je suis beau.»

Une beauté qu'il ne camouflait plus avec son mince filet de barbe, à mi-chemin entre Mad Dog Vachon et un mafioso.