Le cinéma québécois a connu une légère baisse au box-office l'année dernière. Ses parts de marché sont passées de 11,73 % en 2006 à 10,72 % en 2007.

«Mais dans l'ensemble, le box-office 2007 reste assez stable par rapport à 2006», résume Simon Beaudry, président de Cinéac, la firme qui compile ces chiffres.

Sans trop de surprises, aucun film n'a pris le relais de Bon Cop, Bad Cop. En 2006, cette réalisation d'Érik Canuel trônait au sommet du palmarès toutes catégories, avec plus de 10 638 568 $.

C'était aussi le seul québécois dans le top 10. Il avait accaparé environ 50 % des recettes pour les films québécois, rappelle Simon Beaudry. Venaient ensuite Le secret de ma mère (2 281 805 $) et Un dimanche à Kigali (1 040 524 $).

Cette année, les recettes sont mieux distribuées. Deux productions québécoises figurent dans le top 10: Les 3 p'tits cochons de Christal Films (6e avec 4 523 966 $) et Nitro d'Alliance Vivafilm (10e avec 3 433 873 $).

Deux autres longs métrages québécois se sont classés le top 20: Ma fille mon ange d'Alliance Vivafilm (13e avec 2 646 016 $) et À vos marques... Party! de Christal Films (19e, 2 041 249 $).

Les recettes sont aussi mieux réparties parmi les films étrangers.

Manque de films porteurs

«L'année 2007 a été bonne, mais pas excellente, croit Patrick Roy, président d'Alliance Vivafilm. Il manquait de films porteurs.»

Un constat que partage Christian Larouche de Christal Films.

«Des films comme Continental..., Bluff et Contre toute espérance ont bien été reçus par la critique. Mais on aurait eu besoin de plus de succès populaires pour intéresser les Québécois à leur cinéma et les inciter à voir ces autres films», renchérit-il.

En 1996, le cinéma québécois accaparait seulement 2,7 % des parts de marché. En 2005, il atteignait 18,2 %.

C'était l'année de C.R.A.Z.Y., Aurore, Horloge biologique, Maurice Richard et du Survenant. Depuis ce pic, le chiffre a chuté à 11,7 % en 2006 puis à 10,7 % l'année dernière.

Toujours entre 1997 et 2007, le nombre de productions québécoises est resté stable, à environ 20 par année. Pendant ce temps, celui des productions étrangères a augmenté. Le pourcentage de films québécois dans l'offre totale a donc diminué.

De 2006 à 2007, le cinéma américain a augmenté légèrement ses parts de marché au Québec, de 74,15 % à 75,97 %.

Le cinéma français a aussi quelque peu augmenté ses parts de marché dans la même période, de 3,95 % à 5,42 %.

«Cela s'explique surtout par le succès de deux films, La vie en rose et Arthur et les Minimoys», explique Simon Beaudry.

Pour mieux rivaliser avec les productions étrangères, Patrick Roy croit que le cinéma québécois aurait besoin de plus de financement public.

«Depuis environ trois ans, les films américains reçoivent de plus en plus d'argent de fonds privés. Le nombre de films américains augmente donc. Cela crée de l'engorgement dans nos salles. Et la période d'affiche des films diminue aussi. Le cinéma québécois manque de financement de la part du gouvernement fédéral, et il en aurait vraiment besoin.»