Jean-René Dufort et les productions Fair Play préparent un documentaire sur «l'omerta» de Loto-Québec.

Intitulé La machine à sous, il sera scénarisé par François Avard et réalisé par Jean-René Dufort, qui apparaîtra aussi devant la caméra. Alliance se propose de le distribuer en salle.

Le 14 mars, le projet sera redéposé à la SODEC et à Téléfilm Canada, assure Guy Villeneuve, producteur chez Fair Play (Ici Louis-José Houde, Michèle Richard I et II)

C'est la troisième fois que l'équipe tente d'obtenir du financement public pour le documentaire.

L'idée mijote depuis assez longtemps. En automne 2004, le producteur annonçait préparer un film sur les dessous de Loto-Québec.

Au départ, il devait porter sur les gagnants de gros lots. Mais le sujet a changé avec le temps, raconte-t-il.

«En poursuivant nos recherches, on a réalisé à quel point un silence incroyable entoure Loto-Québec. Ils (la société d'État) contrôlent beaucoup les informations qui les concernent. Ils ont aussi un des meilleurs relationnistes de la province (Jean-Pierre Roy). Notre nouvel angle est donc l'omerta de Loto-Québec. Le volet relations publiques sera très important.»

Le travail est déjà avancé, assure-t-il.

«Notre dossier de recherche est étoffé. Nous avons déjà rencontré plusieurs intervenants et dépensé pas mal de sous, environ 35 000 $.»

Coûts sociaux

Par exemple, il explique que François Avard est devenu membre d'un club des amis du Casino pour constater ce qu'on offre aux joueurs.

Mais La machine à sous ne sera pas démagogique, insiste le producteur.

«On ne dit pas que Loto-Québec ne devrait pas exister, tient-il à préciser. Ce qu'on questionne, ce sont les coûts sociaux reliés au jeu. Sont-ils compensés par le quelque 1,5 milliard de revenus récoltés par l'État? Il manque d'étude indépendante pour le savoir.»

Guy Villeneuve ajoute que l'approche différera de celle d'Infoman.

«On ne reproduira pas Infoman, indique-t-il. On laisse de côté la mailloche de micro. L'approche sera moins drôle. Mais Jean-René reste Jean-René, quand même.»

Pour l'instant, on ignore si les représentants de la société d'État accepteront d'apparaître dans le documentaire.

«C'est le nerf de la guerre», explique Guy Villeneuve.

Son autre défi, c'est l'argent. Le producteur exclut de financer le documentaire seulement avec des fonds privés.

«On n'abandonne pas avec la SODEC et Téléfilm Canada. On s'acharnera jusqu'à ce qu'on obtienne l'argent pour tourner le film. De ce côté, le sujet devrait nous aider. Les Québécois vivent une relation d'amour-haine avec Loto-Québec. C'est un thème qui a beaucoup intéressé Patrick Roy (vice-président d'Alliance Vivafilms), et qui soulèvera sûrement les passions du public.»