À la veille de la 10 e cérémonie des Jutra, La Presse a demandé à une dizaine de personnalités du cinéma québécois à qui elles décerneraient le Jutra hommage. 

Résultat d'un petit sondage sans aucune prétention scientifique de notre journaliste Isabelle Massé.

PIERRE GENDRON, producteur

À Jean-Claude Lauzon. Je l'ai aimé comme cinéaste et comme humain. Il avait un talent brut, exceptionnel, comme Wim Wenders, Paul Thomas Anderson et Martin Scorsese. Jean-Claude avait quelque chose de personnel à dire et il s'est bâti une oeuvre (Un zoo la nuit, Léolo) avec un film aux cinq ans.

BÉATRICE PICARD

À Mon oncle Antoine de Claude Jutra. À cette époque, il n'y avait pas de tels films.

ANNE-MARIE CADIEUX

À Charlotte Laurier et Marie Tifo dans Les bons débarras de Francis Mankiewicz. Quel duo d'actrices! Elles jouent de façon tellement authentique. J'étais adolescente quand je les ai vues et ça a été une véritable révélation. C'est un exemple de grande performance à suivre. Ça a confirmé mon désir de faire du cinéma.

SIMON OLIVIER FECTEAU, MARC-ANDRÉ LAVOIE, DAVID GAUTHIER de Bluff

Simon Olivier: À Jean-Claude Lauzon. Il a fait peu de films, mais ils ont marqué le cinéma.

David: À André Turpin. Son film Un crabe dans la tête m'a donné le goût du cinéma. Il m'a montré que c'était possible de faire une première oeuvre réussie.

Marc-André: À François Girard. Avec Le violon rouge, il a réussi à faire vivre de petites histoires dans une grande oeuvre. On s'est d'ailleurs inspiré de ce film pour Bluff en ramenant tout au même appartement. François Girard est un créateur anonyme de Bluff!

GUILLAUME LEMAY-THIVIERGE

À Michel Côté. Il a su s'engager dans des rôles différents tout en restant sélectif. Il ne nous est jamais tombé sur les nerfs. C'est mon modèle.

VÉRONIQUE LE FLAGUAIS

À Émile Gaudreault, avec qui j'ai travaillé (Surviving My Mother). Il va aller loin. Il a vraiment l'oeil, le sens de la comédie, du timing. C'est un gars de cinéma qui est en train de se bâtir une oeuvre.

FANNY MALLETTE

Aux réalisateurs de premières oeuvres fortes. Ces gens ont la flamme. Ils ont vu beaucoup de films. Des gens comme Stéphane Lafleur et Patrice Sauvé ont comme références des films scandinaves et de l'Europe de l'Est. Ils écoutent beaucoup de musique aussi. C'est très nourrissant.

MICHEL CÔTÉ

À Rémy Girard. Regardez le nombre de films dans lesquels il a joué! Il travaille fort. Éventuellement, il va être honoré... mais il est encore jeune!

LAURENCE LEBOEUF

À mon père, Marcel Leboeuf. Pour sa passion et parce qu'il fait ce métier depuis longtemps. J'ai grandi dans les coulisses de son théâtre d'été. J'ai été témoin de sa folie, de son dynamisme. Le voir se transformer sur scène m'éblouissait. Il ne m'a jamais incitée à devenir comédienne, mais indirectement, il m'a transmis sa passion.