Cruising Bar a bien failli ne jamais voir le jour, il y a presque 20 ans. Les bailleurs de fonds des institutions gouvernementales ne croyaient pas qu'un film sur les déboires amoureux de quatre losers, de surcroît interprétés par le même comédien, puisse connaître du succès.

«Le projet a été refusé pendant des années. On disait que ce n'était pas du cinéma, mais du théâtre», se souvient Robert Ménard, le réalisateur des deux épisodes, le second en collaboration avec Michel Côté.

Il a fallu que le comédien exécute une performance live de ses quatre personnages, devant les fonctionnaires, pour faire tourner le vent. C'est Ménard lui-même qui avait convaincu Côté de relever le défi. La suite des choses fait partie de l'histoire. Contre toute attente, Cruising Bar a engrangé des recettes de 3,6 millions $ (7 millions $ en dollars d'aujourd'hui) et a été vendu dans 22 pays. Le film a tenu l'affiche en salle pendant plus d'un an, un exploit inimaginable de nos jours.

Robert Ménard, qui signe le scénario de ce second opus avec Côté et Claire Wojas, n'en revient toujours pas de la performance du comédien, particulièrement lors-qu'il se glisse dans la peau de Gérard. «Il a mystifié tout le monde», souligne Claire Wojas. «À l'époque, même Gilles Carle ne croyait pas que c'était le seul et même comédien qui jouait les quatre personnages», termine Ménard.