La carrière de Ce qu'il faut pour vivre a commencé à la fin de l'été dernier, alors que le film était présenté en compétition officielle au Festival des films du monde.

L'auteur cinéaste Benoît Pilon, qui portait ainsi à l'écran un scénario écrit par Bernard Émond il y a plusieurs années, a depuis vu son film séduire les publics de plusieurs festivals.

«Nous étions bien conscients qu'un film de cette nature avait d'abord besoin de se faire valoir dans un festival pour se rendre ensuite au public», analysait Pilon au cours d'un entretien accordé à La Presse un peu plus tôt cette semaine.

Aujourd'hui, Ce qu'il faut pour vivre est l'un des films québécois les plus primés de l'année. Outre le Grand Prix spécial du jury du FFM, le film a notamment reçu le prix du meilleur film de l'année, décerné par l'Association québécoise des critiques de cinéma.

De plus, ce drame dont l'intrigue est campée dans le Québec des années 50 a été invité dans de nombreux festivals et s'est retrouvé aux Oscars parmi les neuf derniers finalistes de la catégorie du meilleur film en langue étrangère. Tout récemment, Ce qu'il faut pour vivre a été présenté au Musée d'art moderne de New York (MoMA). Il continuera sa tournée américaine à San Diego et à Washington.

Surtout, le film de Benoît Pilon est en bonne position aux Jutra, tout autant qu'à la prochaine remise des prix Génie (laquelle aura lieu samedi prochain). Cinq nominations du côté québécois, huit du côté canadien. Et une présence solide dans les catégories de pointe de l'une et l'autre des cérémonies.

Même s'il est conscient d'être le seul candidat en lice dans les trois catégories phares des Jutra (film, réalisation, scénario), Benoît Pilon ne pavoise pas encore. «Je ne m'attends à rien, dit-il. J'aborde tout cela avec beaucoup d'humilité.»

S'il se réjouit pour les nominations qu'ont obtenues Natar Ungalaaq et le compositeur Robert Marcel Lepage, il aurait aimé que d'autres membres de son équipe aient droit au même honneur, le directeur photo Michel La Veaux notamment, de même que le monteur Richard Comeau.

«Il est certain que nous devons réfléchir au mode de sélection, commente-t-il en faisant écho aux discussions qui ont eu cours depuis l'annonce des mises en candidature. Cela dit, il n'est pas dit qu'un système reposant sur des choix faits en comités soit préférable. Il n'y a pas de système parfait!»

Au terme de sa tournée des festivals, Benoît Pilon compte bientôt s'atteler à l'écriture de son prochain film, un drame urbain dont le style sera très différent de celui qu'il a privilégié jusqu'à maintenant. «Dans ce métier, on ne sait jamais quand le moment sera plus favorable. J'en profite pendant que j'en ai l'occasion!»