Le cinéaste Jean-Marc Vallée, qui réalise présentement Café de Flore, son tout nouveau long métrage, a littéralement l'impression de vivre en continuité avec C.R.A.Z.Y., grand succès de 2005. Travaillant avec la même équipe technique et le même producteur, il va même jusqu'à comparer le chanteur Kevin Parent, qui incarne l'un des personnages principaux du film, à Marc-André Grondin, figure importante de l'oeuvre qui a marqué le cinéma québécois il y a cinq ans.

«Il y a encore plus de folie, d'ésotérisme et de magie que dans C.R.A.Z.Y. Pour moi, c'est la continuation, je flye encore plus, Pink Floyd m'aidant.» Voilà comment Jean-Vallée a décrit son film au cours d'une rencontre avec les médias hier, sur le plateau de Café de Flore. Les représentants de la presse n'ont toutefois pas eu l'occasion d'assister à l'enregistrement d'une scène. Le tournage d'hier se déroulait dans un appartement typique du Plateau-Mont-Royal.

Le réalisateur, visiblement heureux de travailler sur un projet dont il a lui-même écrit le scénario, ne tarit pas d'éloges à l'endroit de sa nouvelle recrue. Le chanteur Kevin Parent a délaissé momentanément sa guitare pour tenter une première expérience au cinéma.

«Kevin, c'est un champion, lance le cinéaste. Il a un talent naturel, un type de jeu un peu à l'américaine. C'est un Marc-André Grondin, pour moi, par son genre de présence. Il a une beauté, une sensibilité, il est attachant. Il me fait penser à Marc-André. Leur jeu est subtil.»

Café de Flore est un film d'amour qui se déploie sur deux époques: le Paris des années 1960 - tourné notamment à Montmartre - et le Montréal d'aujourd'hui. Ces deux histoires parallèles mettent en scène, d'une part, Jacqueline (Vanessa Paradis), jeune mère Parisienne et, d'autre part, Antoine (Kevin Parent), DJ montréalais, père de deux enfants. S'ajoutent à l'intrigue Carole (Hélène Florent), l'ex-copine d'Antoine qui n'a toujours pas digéré la séparation qu'elle considère comme une promesse brisée, et Rose (Évelyne Brochu), la nouvelle amoureuse du DJ qui vit mal avec son étiquette de «briseuse de ménage».

Pour les besoins du tournage, c'est un Kevin Parent un peu amaigri et arborant une coupe de cheveux proprette qui s'est présenté devant les médias. «Ça fait partie du mandat», affirme simplement le chanteur. Très humble, Kevin Parent admet qu'il en a encore beaucoup à apprendre sur le métier d'acteur.

«Moi, personnellement, je commence juste à trouver une espèce d'aisance», dit-il, tout en admettant avoir trouvé son premier jour de tournage assez intimidant. «Ce qui est rassurant, c'est que ceux avec qui j'ai parlé et qui ont de l'expérience se sentent aussi comme ça dans un nouveau film.»

Après Café de Flore, aimerait-il poursuivre une carrière au cinéma? Serait-il prêt à quitter la scène? «Je ne répondrai ni à l'une ni à l'autre des questions, dit-il directement. C'est vraiment trop tôt. C'est un peu fataliste comme réflexion.» Message reçu.

L'importance de la musique

À l'instar de C.R.A.Z.Y., en plus des personnages, la musique jouera un rôle de premier plan dans cette coproduction France-Québec. «Il y a beaucoup de scènes avec de la musique, mentionne le cinéaste qui a récemment réalisé The Young Victoria. Je pense que Pink Floyd va toujours faire partie de l'aventure, Patti Smith, The Cure et peut-être même Nana Mouskouri.»

En référence aux escaliers de Montmartre, Stairway to Heaven de Led Zepplin pourrait également faire partie du scénario. On y entendra également de la musique plus contemporaine dans les scènes tournées à Montréal. Les producteurs Pierre Even et Marie-Claude Poulin envisagent la possibilité de mettre en vente la trame sonore du film.

Le tournage de Café de Flore se poursuit à Montréal jusqu'au 24 septembre. L'équipe se rendra ensuite à Paris du 18 octobre au 19 novembre.

Budget total de cette coproduction: 10 millions de dollars. Selon Jean-Marc Vallée, Vanessa Paradis a pesé lourd dans la balance pour l'obtention de cette somme. «Pour faire un film à 10 millions, c'est sûr qu'on a approché des actrices qui ont une réputation. Le nom de Vanessa nous a aidés à avoir un financement.»

Le film prendra l'affiche en 2011.