C'est la grosse sortie de la semaine et un des films les plus attendus de la rentrée. Les Amours imaginaires, de Xavier Dolan, prennent l'affichent ce mercredi dans une centaine de salles en France, dont une quinzaine à Paris.

Le second long-métrage de Dolan sort un peu plus d'un an après J'ai tué ma mère. Celui-ci avait décroché trois prix au Festival de Cannes, reçu une pluie d'éloges, mais avait affiché de modestes résultats en salle, ce qui ne l'a pas empêché de devenir une sorte de film culte.

Avec Les amours imaginaires, Xavier Dolan fait l'unanimité. Depuis son deuxième passage à Cannes cette année (où il a reçu le Prix Regards Jeunes dans la section «Un certain regard»), la presse spécialisée et généraliste rivalise de superlatifs pour décrire ce «jeune prodige», ce «futur génie», à la fois précoce, brillant et branché. Conséquence: Les Amours imaginaires font l'objet d'un gros «buzz» (comme on dit à Paris) et les médias s'arrachent Dolan et ses comédiens Niels Schneider et Monia Chokri, venus faire la promotion du film cette semaine.

Une série de trois avant-premières précèdent les débuts officiels du long-métrage en salle. La première - l'officielle - a lieu lundi soir au pied de la Grande bibliothèque François Mitterrand, dans une des plus belles salles du réseau (de qualité) MK2, qui distribue sa première production québécoise. Le magazine branché Les Inrockuptibles organise la deuxième mardi au Centre Pompidou. La troisième se tient jeudi au Gaumont Opéra et se veut résolument «gay friendly», indique-t-on.

Les critiques paraissent mercredi, jour de sortie en salle des nouveaux films, mais on s'attend à ce qu'elles soient, globalement, très positives. Dans la presse, le ton est déjà donné. L'influent magazine culturel Télérama, par exemple, a désigné la semaine dernière Xavier Dolan comme un des 16 artistes «à suivre de près» en cette rentrée.

Les Inrockuptibles, de leur côté, avaient parlé à Cannes d'un film «emballant» et «somptueux», d'une «mosaïque incroyablement gracieuse». L'hebdo renchérit cette semaine : «À 22 ans, écrit-il, Xavier Dolan s'impose comme un formidable cartographe de la géographie des amours modernes.»

Même le quotidien Libération, peu porté sur le cinéma québécois, s'est enthousiasmé pour Les Amours imaginaires. « C'est pop comme Almodovar, français comme Marivaux et Musset, terriblement contemporain (...) et surtout raide comme un petit matin d'attente amoureuse, avec encore un peu de sang dedans», a dit Libé récemment.

En juillet 2009, J'ai tué ma mère était sorti sur 58 écrans. Les amours imaginaires, soutenus par une bonne campagne d'affichage, font leurs débuts dans 100 salles, une sortie importante pour un «film d'auteur». La Grande Séduction et Congorama avaient eu droit à une configuration de lancement semblable.

Une inconnue: l'accueil du «vrai» public. Réponse mercredi, avec les chiffres des «entrées» de la fatidique «première séance» du début de l'après-midi, qui déterminera la suite de la carrière en salle des Amours imaginaires.