La Sodec s'interroge sur l'avenir de «Cinéma du Québec à Paris», manifestation qu'elle organise elle-même et dont la 14ème édition s'ouvre lundi soir à Paris. À la fois vitrine et marché professionnel, cette nouvelle semaine du cinéma québécois s'annonce comme un «succès important», se réjouit le président de la Sodec, François Macerola, mais selon lui, le moment est venu de «réévaluer» la formule.

«C'est une année de consolidation et d'évaluation, a-t-il expliqué en fin de semaine. Ca fait 14 ans. On ne peut pas se permettre de reconduire sans se poser de question. Est-ce que c'est la meilleure façon de rejoindre les professionnels et le public?»

Tout en prévenant qu'il ne faut «rien tenir pour acquis», François Macerola assure que le «merveilleux outil» qu'est Cinéma du Québec à Paris «n'est pas en danger, au contraire».
«Il s'agit de repenser la façon de faire, mais pas la semaine en tant que telle. Elle est là pour rester, mais peut-être pas de la même manière», a-t-il dit.

L'heure est donc au bilan et à la «réflexion». Un an après sa nomination à la tête de la Sodec, François Macerola cherche de nouvelles pistes, qui intégreraient notamment des nouveaux outils et technologies, à commencer par Internet.

«Au lieu de n'avoir que des projections publiques, est-ce qu'on peut imaginer une nuit du cinéma québécois sur le Web», demande-t-il.

Une centaine de producteurs et de professionnels du cinéma québécois sont attendus cette semaine à Cinéma du Québec à Paris. Continuer d'accord, mais comment ?, va leur demander la Sodec.

«Nous allons profiter de leur présence pour les sonder et nourrir la réflexion», précise le patron du bureau parisien de la Sodec, Christian Verbert.

Installée depuis l'année dernière au Forum des Images, en plein cœur de Paris, Cinéma du Québec à Paris revient donner «le pouls d'une production qui s'exporte d'ordinaire au compte-gouttes», comme l'a signalé Libération dans un bref article.

Xavier Dolan est le parrain de ce «festival» cette année, au côté de Carole Laure, qui tient le rôle de marraine depuis la première édition. Au programme, 18 films (dont quatre documentaires).

«Une vie qui commence», de Michel Monty, sera présenté lundi soir en séance d'ouverture tandis qu'«Incendies», le long métrage que Denis Villeneuve a tiré de la magnifique pièce de Wajdi Mouawad sera projeté en clôture.

Cinéma du Québec propose aussi les septièmes Rencontres de Coproduction Francophone, le sixième Marché du Cinéma du Québec et son habituelle Leçon de musique, sur la création musicale destinée au cinéma.

Pour la première fois, la manifestation s'ouvre à la littérature et à l'art délicat d'adapter le roman au grand écran.

En plus des professionnels européens (230 producteurs français, belges et suisses notamment), la manifestation devrait attirer environ 5000 cinéphiles.