Dans Ça sent la coupe, nouveau long métrage de Patrice Sauvé, Julianne Côté et Émilie Bibeau incarnent Nathalie et Julie, la soeur et l'ex-blonde de Max (Louis-José Houde), un trentenaire incapable de décrocher du monde du hockey, symbole d'une vie ouatée qui n'existe plus que dans son esprit. À la demande de La Presse, les deux comédiennes ont répondu en duo à nos questions sur le hockey dans la vie de couple, avec la famille et avec les amis.

Sortiriez-vous avec un fan fini de hockey qui refuserait d'aller en vacances parce que le Canadien joue en séries éliminatoires?

Julianne: «Oui. On a tous nos petites folies. J'ai déjà refusé d'aller à un show avec mon copain parce que je voulais écouter Batman Returns avec les commentaires audio. J'avais déjà vu le film 14 000 fois, mais quand j'ai découvert cette option, je ne voulais plus aller au spectacle. Non, ce genre de choses, je trouve ça cute

Émilie: «Oui pour moi aussi. J'aurais moi-même très envie d'écouter les séries éliminatoires [rires]. Et je suis assez souple là-dessus. Je dirais : nos vacances, on les prendra à un autre moment. Je serais juste contente de pouvoir écouter le hockey et on vivrait la fièvre des séries ensemble.»

Sortiriez-vous avec un joueur de hockey?

Julianne: «Oui. Tu ne décides pas avec qui tu tombes en amour. Si le gars est gentil, respectueux et doux, il pourrait être embaumeur, ça ne me dérangerait pas. Si je sortais avec un joueur, je m'ennuierais sans doute parce que je suis une ennuyeuse. Mais je participerais sans doute à la série Hockey Wives et j'irais prendre beaucoup de café avec Maripier Morin.»

Émilie: «La réponse, c'est non. Premièrement, je n'aurais pas confiance. Et il y a aussi le très grand risque que le joueur soit échangé. Je ne pense pas que je serais capable de quitter toute ma vie à Montréal pour suivre un joueur aux États-Unis. J'adore l'univers du sport, mais pour ce qui est de la dimension affective/émotive/couple, ce n'est pas quelque chose que je me souhaite.»

Enfant, quels souvenirs avez-vous du hockey à la maison?

Julianne: «Je n'en ai pas. C'était plus mon grand frère qui l'écoutait. Ce n'était pas une habitude familiale que nous avions.»

Émilie: «Moi, j'en ai beaucoup. J'écoutais La soirée du hockey avec mon père tous les samedis soir. Nous étions très partisans du Canadien. Mon père a lui-même joué au hockey et il m'a beaucoup raconté ses souvenirs. Alors, c'était une très grande joie d'écouter le hockey avec lui. En plus, nous demeurions à Québec et lorsque les Nordiques sont arrivés, nous sommes restés fidèles au Canadien. À l'école, j'étais dans les rares à prendre pour le CH.»

Préférez-vous regarder le hockey, ou un autre sport, en couple, entre amis ou en famille?

Julianne: «Entre amis. J'aime la frénésie, le côté rassembleur, le côté identitaire que cela apporte. On dirait que c'est positif. Même si on perd, on est en gang, on est en meute. Ça vient aussi avec le fait de recevoir, cuisiner, boire du bon vin, etc. J'aime ce côté social. C'est positif, beau et sain.»

Émilie: «Je mixerais tout ensemble: en couple, entre amis, en famille. Tout le monde! Le côté rassembleur du sport me fait vraiment triper. Lorsque les gens s'unissent autour d'une équipe, il n'y a plus de différences, de religions, de rien. C'est juste tout le monde ensemble. C'est simple, mais c'est beau. Ma mère est italienne et m'a inculqué ce sens de la communauté que le sport vient chercher.»

À quand remonte votre premier match de hockey au Centre Bell?

Julianne: «Je pense que c'était en 2002. J'avais 12 ans. J'étais super fière d'accompagner mon grand frère qui est un fervent du Canadien. Mais j'étais tellement mêlée que j'ai hurlé de joie à la suite d'un but. Sauf que c'était un but de l'équipe adverse. C'était frénétique, le fun, effervescent, mais je ne comprenais pas grand-chose. Je regardais beaucoup l'écran et mon frère n'arrêtait pas de me dire de regarder le match sur la glace.»

Émilie: «C'était en 2008. Un ami avait des billets de saison dans les gris et ne pouvait aller à un match. J'avais racheté ses billets pour y aller avec mon amoureux. La première chose qui m'a marquée, c'est la puissance du lieu. Les fans, la glace, c'est très imposant. La dichotomie entre ce que tu vois à la télé et ce que tu vis pour vrai est très impressionnante. Être 20 000 personnes au même endroit, c'est extrêmement puissant. J'avais aussi été marquée par le fait de ne pas avoir un commentateur qui t'oriente. C'est juste toi qui vois le match. Ça m'avait déstabilisée.»

PHOTO VÉRO BONCOMPAGNI, FOURNIE PAR LES LES FILMS SÉVILLE

Julianne Côté incarne la soeur de Max (Louis-José Houde), de retour après un séjour dans l'Ouest canadien.

Quel est votre joueur de hockey préféré à vie?

Julianne: «Wayne Gretzky. Parce qu'il avait une vision périphérique. Je trouve ça très impressionnant. Il voyait comme en arrière de lui. C'est ce qui le rendait si bon. En tout cas, c'est la légende urbaine qu'on m'a toujours racontée. Il était aussi comme un grand loup blond. Il a donc beaucoup marqué mon univers. Il y a aussi une parodie de RBO avec Yves P. Pelletier qui l'imitait qui me fait bien rire. Et pourtant, je ne l'ai jamais vu jouer!»

Émilie: «C'est une question difficile, mais je vais y aller avec Andrei Markov. J'ai un petit attachement à lui depuis ses débuts. C'est un grand défenseur et les défenseurs sont souvent plus dans l'ombre que les attaquants. J'aime cet aspect du défenseur qui est là au bon moment. Et Markov n'est pas un flasheux. Il n'a pas une grosse personnalité, mais il a toujours été là. Il a été blessé, mais il est toujours revenu.»

Julianne, peux-tu me décrire le personnage d'Émilie (Julie) dans le film?

«Julie est la blonde de Max. C'est un couple soudé, résilient, qui a traversé plusieurs épreuves. Ils sont parfaits sur papier parce qu'ils se respectent. Ils s'aiment profondément. Mais quand on arrive dans le film, la relation s'est étiolée peut-être plus vers de l'amitié. Mais en même temps, leurs liens demeurent intacts pour toujours. Julie est très présente, aimante, généreuse, mais elle réalise qu'elle n'évolue plus avec Max. Elle prend son bonheur en main et se lance dans le vide. Elle a le courage de vouloir évoluer.»

Émilie, peux-tu me décrire le personnage de Julianne (Nathalie) dans le film?

«À la suite d'un deuil, Nathalie va fuir dans l'Ouest canadien pour explorer la vie. Elle va revenir au bercail pour renouer avec son frère, sa famille, ses amis. Elle est impulsive, mais très aimante. On ne sera pas toujours d'accord avec ses choix qui sont un peu des erreurs de jeunesse, des moyens de se retrouver, de se faire remarquer ou de demander de l'aide. Elle est toutefois à l'image de tous les personnages du film qui sont dans une quête pour être bien. Ils se questionnent tous sur leur avenir; ils sont à un tournant de leur vie.»

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Ça sent la coupe prend l'affiche le 24 février.

PHOTO VÉRO BONCOMPAGNI, FOURNIE PAR LES LES FILMS SÉVILLE

Émilie Bibeau incarne Julie, qui prend la décision de mettre fin à une relation qui n'évolue plus.