Tous les acteurs de la série ont repris du service. L'intrigue se déroulant quelques mois après le dernier épisode de la série télévisée, qui a pris fin il y a 10 ans, il a toutefois fallu faire appel à une autre actrice pour interpréter le personnage de la jeune Mao. Présentation de la famille Bougon.

Paul Bougon, dit Papa (Rémy Girard)

Vraiment dégoûté par le système, Paul Bougon fonde le Parti de l'écoeurement national (le PEN). L'opération ne vise d'abord qu'à escroquer les gens, mais Papa se laisserait-il prendre au jeu de la politique?

«Dans un film, on peut prendre davantage de temps pour creuser un personnage. On peut traduire des choses par des silences, des regards. On ne peut pas se permettre ça dans une sitcom de 23 minutes à la télévision. J'ai aimé qu'on puisse aller plus loin que seulement l'aspect "les Bougon, des crosseurs". Ce sont des personnages beaucoup plus riches que ça. Contrairement aux Paré de La petite vie, cette famille-là n'est pas dysfonctionnelle. Tous se complètent et agissent en meute. Dès le tournage de la première scène, on a tout de suite retrouvé nos marques. D'autant qu'on a tourné dans le même appartement de Ville-Émard que la série. Je suis très fier du film et je suis heureux qu'il ait le même ton irrévérencieux, sinon plus, que la série.»

Rita Bougon, dite Maman (Louison Danis)

Maman Bougon soutient toujours son homme, mais elle commence maintenant à avoir besoin d'un peu plus d'attention. Louison Danis a refusé la proposition deux fois avant de consentir à jouer dans cette adaptation cinématographique.

«Ç'a été comme des montagnes russes. J'ai refusé le premier scénario parce que je ne reconnaissais rien. Et pas plus dans le deuxième. Mais François Avard est tellement merveilleux qu'il a réécrit et tout enlevé ce qui m'irritait. J'ai besoin de croire en ce que je fais, qu'il y ait vraiment un propos dans ce que je m'apprête à jouer. Si je mourais demain, je n'aurais pas le goût que mon dernier souvenir soit lié à des grimaces insignifiantes. Le jugement est peut-être gros, mais c'est là où je suis rendue dans ma tête, mon coeur et mon âme. J'ai attendu que le scénario corresponde à ce que je ressens. Pour Maman Bougon, la série a pris fin sur le bord de la catastrophe. Dans le film, on arrive à un moment où un changement doit survenir dans sa vie. Elle le fait à sa façon. Et son mari aussi. C'est vraiment intéressant pour un acteur. C'est d'ailleurs la première fois que j'ai l'occasion de reprendre un personnage que j'ai créé il y a plusieurs années.»

Dolorès Bougon, dite Dodo (Hélène Bourgeois Leclerc)

Dolorès exerce toujours son métier avec passion, mais elle élargit désormais son champ d'activités vers une chaîne de télévision spécialisée dans les émissions pour adultes.

«L'idée de reprendre le rôle de Dodo m'emballait. Ce personnage m'a donné toute la liberté du monde en tant qu'actrice. Il m'a aussi vraiment emmenée ailleurs sur le plan de la carrière. Dolorès n'a jamais été cachée très loin. Retrouver la famille, qui est pratiquement un personnage en soi, c'était comme retrouver de vieilles pantoufles. Tout cela s'est fait avec aisance et euphorie. C'était comme s'offrir un beau voyage de nostalgie aussi. Quand j'ai lu le scénario, j'étais heureuse de constater qu'on se concentrait sur la famille. L'histoire était solide et pouvait tenir plus longtemps que dans une sitcom. Nous avons tourné quelques scènes qui ont été coupées au montage et j'avoue en être plutôt contente. Elles étaient vraiment très vulgaires! Mais ce que j'ai surtout apprécié dans le scénario, c'est le fait que les personnages restent fidèles à eux-mêmes. Toute l'histoire se déroule à l'intérieur de la famille, de façon cohérente, sans que jamais viennent s'insérer des histoires parallèles qui n'auraient rien à voir.»

Paul Bougon junior, dit Junior (Antoine Bertrand)

L'interprète de Junior, actuellement en France pour assurer la promotion de deux films français, a subi un malaise cardiaque sur le plateau de la série Les pays d'en haut, alors que se déroulait aussi le tournage de Votez Bougon.

«On s'est d'abord inquiétés pour la santé d'Antoine, indique le réalisateur Jean-François Pouliot. Les scènes du début et de la fin avaient déjà été tournées. Nous avons été rapidement rassurés sur son état, mais nous ne savions pas combien de temps il allait rester à l'écart. On a d'abord modifié le scénario de telle sorte qu'on puisse justifier que Junior soit plus à l'arrière-plan. On a fait appel à des doublures pour ces scènes-là. Il fallait trouver des sosies capables de regarder des épisodes de la série et d'imiter ensuite la gestuelle d'Antoine dans le personnage. Antoine est revenu juste à temps pour des scènes où l'on n'aurait pas pu se passer de lui sans que le film en souffre. Dans cette malchance, nous avons tous été chanceux, je crois. J'aurais été plus mal pris si j'en étais à mes débuts. Les années d'expérience ont été fort utiles!»

Frédéric Bougon, dit Mononcle (Claude Laroche)

L'ineffable Mononcle, frère de Paul, est toujours le souffre-douleur de la famille. La présence discrète de ce personnage moins flamboyant que les autres se révèle pourtant essentielle à la dynamique familiale.

«Le projet de film était dans l'air depuis si longtemps que j'attendais sans vraiment attendre. Il fallait voir de quoi tout ça aurait l'air, le genre de participation qu'on me demanderait aussi. Finalement, c'est arrivé comme une surprise parce qu'au bout d'un moment, je n'y croyais plus du tout. Je me souviens qu'à la lecture des premiers épisodes de la série, je m'étais dit que ça ne passerait jamais à la télé. Quand j'ai lu celui du film, j'ai trouvé qu'ils n'y allaient pas de main morte. Il fallait aller encore plus loin parce que grâce à tout ce qu'on a découvert depuis 10 ans dans la société, les gens sont encore moins naïfs. Il y a eu tellement d'histoires de corruption qu'elles en deviennent banales. J'ai retrouvé le personnage assez facilement, grâce aux autres, notamment. Mais j'appréhendais ce retour quand même. Vais-je retrouver la mémoire émotive de ce personnage? Il est souvent en réaction. Il se manifeste davantage par son écoute, ses regards, davantage que par ce qu'il dit. La difficulté est de maintenir son niveau de sincérité. C'est un type qui, fondamentalement, a peur de tout, et qui souffre d'une profonde solitude. Au fil des ans, je me suis aperçu que les gens ont beaucoup d'affection pour ce personnage.»

Mao Bougon (Laurence Barrette)

L'intrigue de Votez Bougon se déroulant seulement huit mois après la fin de la série télévisée, il était impossible de demander à Rosalee Jacques, maintenant âgée de 23 ans, de reprendre le rôle de Mao. Laurence Barrette, une étudiante en cinéma au cégep, vue notamment dans 30 vies, a pris le relais.

«Honnêtement, tout s'est bien déroulé. J'étais un peu stressée d'être la petite nouvelle, mais tout le monde a été super accueillant. J'ai passé les auditions, regardé la série, que je n'avais pas le droit de regarder à l'époque de sa diffusion, car j'étais trop jeune. J'ai beaucoup aimé tourner la scène où Mao se retrouve seule avec son père, dans un moment de réelle authenticité. Pendant tout le film, Mao se tient plus en observatrice, mais pendant cette scène-là, elle a l'occasion d'échanger vraiment avec son père en lui disant honnêtement ce qu'elle pense. Ce fut un grand plaisir de jouer cette scène-là avec Rémy!»

Photo fournie par Remstar

Paul Bougon junior (Antoine Bertrand)