La rébellion embrase Panem. Les personnages que l'on a déjà rencontrés et de nouveaux venus se dressent contre le Capitole alors que d'autres encore tentent de le protéger. En ce futur incertain, ceux qui les incarnent déclinent leur passé et leur présent.

- S'ENFLAMMER - Katniss Everdeen (Jennifer Lawrence)

«Au début de Mockingjay, Katniss est en choc post-traumatique. Elle a été dépouillée de tout ce qu'elle connaît et aime.

Elle se sent vide, écorchée, à vif. À ses yeux, elle a été trahie par ceux qu'elle croyait ses alliés», raconte Jennifer Lawrence d'une voix éraillée par la mauvaise grippe qui l'a frappée pendant son séjour londonien.

«Dans le premier film, elle voulait sauver sa famille. Dans le deuxième, elle voulait se sauver elle-même et protéger ses amis. Dans celui-ci, elle comprend l'impact qu'elle a sur le monde et doit décider si elle deviendra le leader dans ce combat pour la justice.

Les Hunger Games n'existent plus, nous avons quitté l'arène et sommes maintenant dans le vrai monde», poursuit celle qui, en quelque sorte, a «grandi avec ce personnage. Elle n'est plus la même, mais j'ai changé moi aussi».

- SE DÉTRAQUER - Peeta Mellark (Josh Hutcherson)

«J'ai beaucoup parlé à Josh et nous avons carrément «cartographié» ses interviews à la télévision de Panem, les changements dans son apparence et son ton», explique Francis Lawrence (Josh Hutcherson étant absent des conférences de presse pour cause de maladie).

Car dans Mockingjay, le comédien joue les funambules sur une question: Peeta, qui n'a pas été secouru par les rebelles à la fin de Catching Fire, est-il un traître ou une victime?

Le réalisateur et l'acteur se sont aussi donnés à fond dans une autre scène, dont on ne dira rien pour en préserver l'impact, sinon que pour la transposer à l'écran, «il y a eu beaucoup de choix à faire. Nous avons travaillé l'environnement physique, le son, les mouvements. Nous avons balancé la colère et la peur, la rage et le désespoir.» Pour arriver à une charge émotive détonante.

Photo: fournie par Lionsgate/Séville

Peeta Mellark (Josh Hutcherson)

- S'ÉLOIGNER - Gale Hawthorne (Liam Hemsworth)

«Gale veut protéger Katniss, la soutenir. Et l'encourager à devenir le Mockingjay... parce qu'il sait qu'elle seule possède ce qu'il faut pour inciter la population de Panem à s'unir dans la révolte.

Mais elle hésite. C'est pour cela que leurs voies commencent à se séparer et eux, à s'éloigner l'un de l'autre», résume Liam Hemsworth dont le personnage hait de tout son coeur le gouvernement de Panem.

«Il déteste ce qu'ils font faire aux enfants dans les Hunger Games, il déteste tout ce que représente le Capitole. Il est prêt à se battre, à agir avec violence, pour le faire tomber.

Car pour lui, tous ceux qui sont en lien avec le gouvernement sont coupables. Katniss n'a pas les mêmes oeillères.»

Photo: fournie par Lionsgate/Séville

Gale Hawthorne (Liam Hemsworth)

- ÉCRASER - Le président Coriolanus Snow (Donald Sutherland)

«Ne vous leurrez surtout pas, Snow est ravi que Katniss ait survécu aux Jeux de l'expiation. Elle est parfaite dans tout ce qu'elle fait, elle est la seule adversaire digne de lui.

Il joue au chat et à la souris avec elle. Il ne veut pas qu'elle gagne, mais, indubitablement, il apprécie le jeu. À sa manière, il aime la Fille de feu», indique Donald Sutherland avec un sourire sibyllin... digne du président du Capitole.

Il l'aime donc à sa manière tordue, et il sait combien elle résiste à l'idée d'une guerre, sachant les souffrances que le conflit générera. Il va profiter de cette «faiblesse» en jouant avec les émotions de la jeune femme. Grâce à Peeta.

Photo: fournie par Lionsgate/Séville

Le président Coriolanus Snow (Donald Sutherland)

- DIRIGER - La présidente Alma Coin (Julianne Moore)

«Dans les romans, on ne voit Coin qu'à travers le point de vue de Katniss. J'ai donc beaucoup discuté avec Francis (Lawrence) pour bâtir le personnage. Je désirais montrer son évolution politique à travers le film», fait Julianne Moore qui prend les rênes du district 13.

Un district géré d'une main militaire par «un leader ferme, qui ne croit pas que Katniss possède ce qu'il faut pour galvaniser la rébellion».

Coin s'est donc donné à elle-même la responsabilité de convaincre les habitants de Panem de la suivre dans la révolution... alors que, jusqu'à récemment, ils ignoraient l'existence du 13, qu'ils croyaient avoir été détruit 75 ans plus tôt par le Capitole.

«Le 13 me fait penser à l'Allemagne de l'Est avant que le mur ne tombe. C'est très gris, d'une beauté sévère, et les gens qui y vivent attendent «quelque chose», un changement.»

Photo: fournie par Lionsgate/Séville

La présidente Alma Coin (Julianne Moore)

- S'ADAPTER - Effie Trinket (Elizabeth Banks)

«J'ai été la première surprise par ce revirement, mais également flattée et ravie d'explorer de nouveaux territoires avec ce personnage», assure Elizabeth Banks qui ne devait pas être de Mockingjay... puisque Effie est absente des romans.

Mais Suzanne Collins, quand elle a vu Catching Fire, s'est dit qu'il n'était pas question de se passer de la comédienne et du personnage. C'est ainsi qu'Effie remplace Fulvia aux côtés de Plutarch, mais suit sa propre ligne dramatique.

«Elle ne veut pas faire partie des rebelles, elle ne veut pas avoir quitté le Capitole, elle ne veut pas être dans le district 13. Elle est comme un poisson hors de l'eau.»

Tout ce gris, toute cette austérité, ce n'est pas pour elle. Mais elle va aider la cause. Sauf que, Effie restant Effie, ce sera «pour des raisons personnelles et non politiques».

Photo: fournie par Lionsgate/Séville

Effie Trinket (Elizabeth Banks)

- S'ÉTEINDRE - Finnick Odair (Sam Claflin)

«Le Finnick que vous voyez ici est le vrai Finnick. Il est brisé, il est vulnérable, mais, au moins, il ne joue plus le jeu que le Capitole lui a fait jouer pendant une décennie», résume Sam Claflin qui se glisse pour la deuxième fois dans la peau du vainqueur du district 4, celui qui a remporté les 65es Hunger Games à 14 ans.

Beau gosse, sourire flamboyant, ego démesuré: on l'a connu ainsi dans Catching Fire. Ici, il ne se remet pas de la capture de l'amour de sa vie, Annie, par les forces du Capitole.

«Cette fois, on n'est plus dans l'émotion en sa compagnie et pour moi, c'était extrêmement intéressant à jouer: c'est le même personnage, mais il a tellement changé que, pas une seconde, je n'ai eu l'impression de me répéter.»

Photo: fournie par Lionsgate/Séville

Finnick Odair (Sam Claflin)

- S'AVEUGLER - Caesar Flickerman (Stanley Tucci)

«Caesar n'a pas le choix que de croire à ce qu'il dit. Autrement, il ne survivrait pas. En fait, il s'est convaincu qu'il croit en ce qu'il raconte au nom du Capitole», explique Stanley Tucci qui, sourire blanchi, costumes extravagants et rire tonitruant, campe le présentateur-vedette des tributs en route pour les Hunger Games.

Reste que son sourire est plus crispé en ce troisième volet de la saga.

«Il est maintenant très clairement une marionnette aux mains des dirigeants du Capitole - ce qui est, il me semble, très intéressant à jouer et à montrer. Car des gens comme lui existent depuis toujours dans toutes les administrations politiques.»

Photo: fournie par Lionsgate/Séville

Caesar Flickerman (Stanley Tucci)

- SE CONVERTIR - Cressida (Natalie Dormer)

«Cressida est quelqu'un qui a de l'assurance et qui est très objectif. Elle a un boulot à faire: packager une image, mettre en scène une poster girl.

Mais au départ, elle ne croit absolument pas que Katniss ait ce qu'il faut pour devenir le Mockingjay», raconte Natalie Dormer (la Anne Boylen des Tudor, la Margaery Tyrell de Game of Thrones, la Moriarty d'Elementary) qui s'est partiellement rasé la tête pour se glisser dans la peau de la réalisatrice qui travaillait autrefois pour le Capitole, mais a suivi Plutarch et joint les rangs des rebelles.

«C'est à côtoyer Katniss, à la regarder agir quand elle agit par elle-même et non selon un scénario, que Cressida finit par croire que cette fille-là peut être le visage de la révolution.»

Photo: fournie par Lionsgate/Séville

Cressida (Natalie Dormer)

- DISPARAÎTRE - Plutarch Heavensbee (Philip Seymour Hoffman)

«Perdre Phil a été horrible, horrible. C'était un ami, un type formidable, un acteur extraordinaire. On n'a jamais surmonté cette perte», indique Francis Lawrence au sujet de la mort, en février, de Philip Seymour Hoffman, qui incarne le Haut Juge des jeux devenu l'un des leaders de la rébellion.

Rôle qui se poursuit dans le dernier des quatre films. Il y sera. «Il avait presque terminé, nous n'aurons pas à utiliser de trucs numériques pour le «remplacer»», assure le réalisateur.

Au moment du décès de l'acteur, il avait été fait mention qu'il était censé tourner encore une semaine sur le long métrage, qu'une scène cruciale de la deuxième partie de Mockingjay n'avait pas encore tournée et que Plutarch y serait intégré grâce à la technologie numérique, ce qui permettrait de ne rien réécrire. On verra ce qu'il en est dans un an.

Photo: fournie par Lionsgate/Séville

Plutarch Heavensbee (Philip Seymour Hoffman)