Par souci d'authenticité, Philippe Falardeau a tenu à faire appel à des acteurs ayant des origines soudanaises. Pendant six mois, le cinéaste s'est promené à la recherche de ses interprètes en compagnie de la directrice de casting Mindy Marin. Au moins 1500 personnes ont été vues au cours de séances d'audition.

Arnold Oceng (Mamere)

Né en Ouganda d'un père soudanais, Arnold Oceng vit en Angleterre depuis très longtemps. Aussi musicien, le jeune homme a commencé sa carrière d'acteur dès l'enfance. Des quatre jeunes interprètes principaux, il est celui ayant la plus grande expérience de jeu.

«Jouer dans The Good Lie m'a rapproché de mes racines. C'est un peu comme si on me ramenait à la maison. Mon père étant mort alors que j'étais très jeune, j'ai vu ce film comme une bénédiction. J'ai eu l'impression d'avoir enfin accès à ma culture paternelle. Chaque jour sur le plateau, j'étais comme une éponge. Je voulais tout emmagasiner!»

Ger Duany (Jeremiah)

Né à Akobo, au Soudan du Sud, en 1978, Ger Duany a été recruté de force à titre d'enfant soldat durant la guerre civile. Il a réussi à fuir vers l'Éthiopie à l'âge de 14 ans. Deux ans plus tard, il a pu trouver refuge aux États-Unis. Il a véritablement fait partie de ceux que l'on a surnommés les «Lost Boys of Sudan».

«La partie la plus difficile a probablement été la lecture du script. Je n'arrêtais pas de pleurer. Je n'aurais jamais cru que, grâce à un film, cette histoire - mon histoire - serait un jour racontée et enfin révélée au monde. Ce film arrive à point nommé, car d'autres guerres civiles de même nature ont lieu présentement. Tous ceux qui, directement ou indirectement, ont été touchés par ces événements seront particulièrement affectés par ce film.»

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, LA PRESSE

Ger Duany et Philippe Falardeau 

Emmanuel Jal (Paul)

Lui aussi né au Soudan du Sud et recruté à titre d'enfant soldat, Emmanuel Jal est aujourd'hui surtout reconnu comme chanteur hip-hop. Deux de ses chansons peuvent d'ailleurs être entendues dans The Good Lie. Aussi conférencier, Jal a fait l'objet du documentaire War Child(Christian Karim Chrobog) en 2008. Son autobiographie a été publiée à la même époque. Le Centre Phi de Montréal lui consacre une soirée le 18 octobre. Au programme : présentation de The Good Lie à 18 h 30, discussion avec l'artiste à 20 h 30 et concert à 21 h.

«Pour moi aussi, la lecture du scénario fut difficile. Tout est remonté à la surface. Je l'ai lu une fois et je n'ai pas voulu y revenir. Je suis évidemment ravi de l'existence de ce film. Je me réjouis surtout de l'attention que suscitera enfin cette histoire partout dans le monde. Grâce à ce film, je dispose d'une autre plateforme pour raconter mon histoire.»

Kooth Wiel (Abital)

La « fille » du groupe est née dans un camp de réfugiés en Éthiopie de parents soudanais qui travaillaient eux-mêmes dans des camps de réfugiés. L'année 1993 marque en outre la mort de son père, ainsi que le départ de son frère vers les États-Unis avec les « Lost Boys ». La jeune fille a pu rejoindre son frère en Amérique cinq ans plus tard. Kooth Wiel fait ici ses débuts à l'écran.

« Ce film fait écho à une expérience personnelle pour moi. J'ai grandi au Minnesota. J'ai évidemment vécu un choc culturel en arrivant là-bas, mais comme j'étais une enfant, j'ai pu m'adapter plus facilement. Je suis très heureuse de l'existence de ce film, car la vaste majorité des gens ne connaissent rien de cette histoire. »



Reese Witherspoon (Carrie)


« La première chose que Philippe m'a dite, c'est : «Je t'aime beaucoup et j'ai beaucoup de respect pour toi, Reese, mais ce film n'a rien à voir avec toi.» Et il avait raison! J'ai été immédiatement captivée par l'histoire de ces «Lost Boys», ne serait-ce que leurs épreuves et comment ils ont lutté pour leur survie. Aussi, les défis qu'ils ont dû relever lors de leur arrivée en Amérique. Le scénario présentait une véritable perspective de ces deux mondes qui se rencontrent. »

Photo Warner

Emmanuel Jal