La séduction, la trentaine, la dérive amoureuse se trouvent au coeur d'une programmation de cinq courts métrages présentés ce soir, demain et dimanche au Cinéma Excentris à 21h15.

Intitulé La cour aux courts et mis sur pied en collaboration avec les maisons de productions La boîte à Fanny et Metafilms, l'événement regroupe les courts métrages Quelqu'un d'extraordinaire de Monia Chokri, Daytona de François Jaros et La trilogie du canard de Stéphane Foenkinos.

Or, cette trilogie (Élise, Gédéon, Sofia) signée par le coréalisateur français du film La délicatesse met en vedette Émilie Simon, Pierre Lapointe et Monia Chokri. Auteurs-compositeurs-interprètes, Mme Simon et M. Lapointe en sont ici à leur première expérience de cinéma. Soulignons aussi qu'Ariane Moffatt a également un petit rôle dans un des films.

Dans un échange de courriels avec La Presse, Stéphane Foenkinos explique la genèse du projet et annonce qu'il aura même une suite!

Quel a été l'élément déclencheur de cette trilogie?

Une rencontre avec Pierre Lapointe dont je suivais assidûment le travail depuis plusieurs années. Il m'a proposé de faire le clip de la version acoustique de sa pièce Tous les visages. L'expérience étant concluante et la confiance, établie, nous sommes partis de l'idée d'un court métrage, qui est finalement devenu... trois courts!

Votre casting est tourné vers le monde musical. Que représente la musique pour vous?

La vie que j'aurais rêvé d'avoir. Je ne pratique pas d'instrument ni ne chante, mais à travers les musiciens, c'est un moi fantasmé qui s'exprime. La musique est également une de mes sources premières d'inspiration, un vrai réservoir à imaginaire. J'écris d'ailleurs toujours avec un casque sur les oreilles.

Après un premier long métrage (La délicatesse), vous allez vers le court, une chose rare. En quoi le court métrage sert-il ici votre propos?

Cela n'était pas planifié. C'était avant tout le désir de faire tourner Pierre, Émilie Simon et Monia Chokri dans une liberté loin des contraintes inhérentes au long métrage. Et puis, la forme s'y prêtait. Chaque film est centré sur un personnage avec son identité visuelle, ses codes, ses enjeux... J'aime aussi qu'après un long, on ne s'enferme pas. Je crois au constant besoin d'apprendre.

Quel est le sentiment premier qui lie chacun des personnages principaux?

La quête d'identité principalement et le fait d'être affreusement paumé face à l'amour. Qui aimer? Comment? Pour combien de temps? Ce qu'on a vécu détermine toujours ce qu'on vit. Qu'on évite ses erreurs ou qu'on les réitère, on cherche en permanence. Cela donne des situations tragicomiques que j'ai tenté de restituer, parfois de manière décalée.

Vous êtes actuellement en repérage au Québec. Quelques mots sur votre prochain projet?

J'ai eu le désir de retrouver les personnages de la trilogie plus longuement en les agrémentant d'une nouvelle venue qui aura pour nom le titre du film: Geneviève. Comme Élise, Gédéon et Sofia, elle est aussi pas mal en questionnement. Française, elle va se découvrir un père québécois très loin de ce qu'elle imaginait. Je reviens enchanté de quelques jours au Saguenay, ce qui va nourrir la fin de l'écriture avec mon coscénariste, François Jaros (le réalisateur de Daytona). J'espère tourner là-bas et à Montréal l'an prochain avec encore d'autres acteurs... et d'autres chanteurs, évidemment!