Iron Man 3: le Robert Downey Jr. Show

Tony Stark est-il Iron Man ou Iron Man est-il Tony Stark? La vraie réponse est que Tony Stark et Iron Man sont Robert Downey Jr. Qu'ils soient devant ou derrière la caméra, tous s'entendent pour dire que l'acteur-autrefois-connu-pour-ses-frasques est la source d'inspiration de ces films.

«La vérité, c'est que ces films fonctionnent parce que Robert joue Tony Stark. Et pas seulement à cause des similitudes entre leurs vies respectives, leurs forces, leurs faiblesses et leur humour, mais aussi parce que Robert possède cette vision artistique d'ensemble de ce que ces longs métrages doivent être.»

Gwyneth Paltrow a ainsi mis des mots sur la relation entre Robert Downey Jr. et Tony Stark/Iron Man. Et la comédienne qui incarne Pepper Potts dans la franchise ne s'est pas laissée interrompre par les pitreries du principal intéressé, assis près d'elle en conférence de presse. Le genre d'événement où il cabotine et, comme il le dit lui-même, «laisse à ses covedettes le soin de dire ce que c'est que de travailler» avec lui. Ce que Don Cheadle, interprète du colonel James Rhodes, résume par: «Robert, c'est un prince.» Rires.

Ambiance bon enfant, donc, pour parler d'Iron Man 3, réalisé par Shane Black (Kiss Kiss Bang Bang, où il dirigeait Robert Downey, Jr.) qui en cosigne le scénario avec Drew Pearce, reprenant les choses et les personnages là où les a laissés The Avengers.

Créer la surprise

On y retrouve un Tony Stark qui a frôlé la mort et qui est aux prises avec des angoisses qu'il exorcise en fabriquant de nouvelles armures de façon obsessive. Afin d'en mettre au point une qui serait sans faille. Et négligeant Pepper, avec qui il vit maintenant.

Pendant ce temps, de vieilles «connaissances» refont surface: Maya Hansen (Rebecca Hall), une brillante généticienne avec qui Tony a déjà eu une brève relation; Aldrich Killian (Guy Pearce), dont la compagnie a créé le virus Extremis - qui confère une force et une endurance extraordinaires aux êtres humains. Et un nouvel ennemi s'élève: un terroriste appelé The Mandarin (Sir Ben Kingsley).

Des cartes que Shane Black joue à sa manière, dans un «jeu» qui réserve revirements, humour, drame et spectaculaire (la scène de sauvetage de l'équipage et des passagers de Air Force One passera dans les annales). «Mon ambition était de faire un film qui soit le digne successeur des précédents tout en portant ma signature. Et ma signature se trouve dans la surprise, dans une certaine noirceur qui ne se prend pas trop au sérieux, dans l'émotion et la sincérité. Et la sincérité, dans ce monde-là, vient de Robert», a-t-il indiqué à La Presse.

Le réalisateur et scénariste (il a écrit les Lethal Weapon) avait échangé brièvement avec Jon Favreau au moment de l'élaboration du premier Iron Man; et, plus longuement, au moment de prendre la relève de celui qui désirait passer à autre chose - mais qui reprend ici son rôle de Happy Hogan et de producteur délégué. «Nous voulions qu'Iron Man 3 se tienne seul et paraisse aussi frais que le premier. Nous savions que Shane pouvait nous donner cela», précise le président de Marvel Studios, Kevin Feige, avant de mentionner que «la prochaine apparition de Tony Stark sera dans The Avengers 2». Et malgré le sentiment de finalité qui émane de ce film, «nous serions bien fous de ne pas retourner plus tard dans cet univers».

Robert Downey Jr. se contente pour sa part de rappeler combien les troisièmes volets des franchises «peinent à égaler ceux qui les ont précédés, surtout le premier. Mais Marvel a le vent dans les voiles et des plans pour l'avenir. On verra bien ce qui se produira.»

L'homme de fer avait enfilé là le gant de velours du diplomate.

Iron Man 3 prend l'affiche le 3 mai.

***

LES NOUVEAUX VENUS

Maya Hansen vue par Rebecca Hall

«Maya est une femme brillante, un pur génie qui a fait une invention susceptible de changer la race humaine, en l'améliorant, alors qu'elle était encore étudiante au MIT. Mais elle est aussi totalement concentrée sur ce qu'elle fait, au point de perdre de vue les répercussions plus vastes que pourrait avoir son invention», a expliqué l'actrice dans l'entrevue qu'elle a accordée à La Presse. En souriant, elle revient sur l'aventure d'une nuit que son personnage a eue avec Tony Stark: «Je ne la vois pas du tout comme un nom de plus sur la liste des conquêtes du playboy qu'était Stark à l'époque. Elle est très indépendante et j'ai l'impression que c'est elle qui ne l'a pas rappelé.»

Aldrich Killian vu par Guy Pearce

«On découvre Killian dans un flash-back, alors qu'il tente d'attirer l'attention de Tony Stark - qui, intellectuellement parlant, est son égal. Mais là où Stark est un playboy adulé, Killian est irritant, bizarre et dépourvu de manières en société. En plus, il est handicapé et n'accepte pas cet état. Il va donc mettre son génie en oeuvre pour égaler Stark à tous les niveaux. Bref, il va se «réparer» lui-même. Sauf qu'il ne saura pas quand s'arrêter - un peu comme certaines personnes avec la chirurgie esthétique, on change un peu ceci, un peu cela, encore un peu ceci... - et son grand projet va ainsi déraper», expliquait l'acteur lors d'une entrevue accordée à La Presse.

The Mandarin vu par sir Ben Kingsley

Kevin Feige, président de Marvel Studios, est très clair: The Mandarin, l'ennemi juré de Tony Stark dans les comic books, n'aurait pas accédé au grand écran sans la «twist» trouvée par les scénaristes Drew Pearce et Shane Black: «Il est devenu une figure iconique parce qu'il est là depuis longtemps, rien de plus.» Pour incarner ce personnage qui diffuse des vidéos conçues pour provoquer la peur dans la population américaine à la suite d'une série d'attaques terroristes, sir Ben Kingsley, en conférence de presse, disait avoir voulu lui donner «une vision irritante et déconcertante de la justice. Je le voulais aussi, dans son discours, paternaliste et patriarcal, mais dans le sens le plus agaçant possible.»

LES HABITUÉS

Tony Stark vu par Robert Downey Jr.

«Le défi d'Iron Man 3? Vous parler sous cet éclairage «guantanamoesque»», a plaisanté l'acteur lors d'une conférence de presse tenue à Los Angeles. Puis, sérieusement: «Nous devions explorer le contrecoup, pour Tony, de ce qui s'est passé à New York dans The Avengers. Pour moi, c'est toujours bizarre qu'un film fasse suite à un autre sans y faire vraiment référence.» Or, comme il le faisait remarquer, Iron Man 3 est la suite à la fois d'Iron Man 2 et de The Avengers. D'où les crises d'anxiété de Stark et son obsession de la fabrication d'armures. Le tout exploré dans un film «conçu de façon capraesque», un film «qui prend des risques en demeurant en territoire familier».

Pepper Potts vue par Gwyneth Paltrow

«J'aime le destin de Pepper. Dans le premier film, elle est l'adjointe qui fait le ménage derrière Tony. Elle devient la PDG de Stark Enterprises dans le deuxième. Et ici, elle enfile une armure et botte des derrières. Après tout, dans les comic books, elle devient Rescue», a indiqué, en conférence de presse, l'actrice qui ne cache pas s'être inquiétée lorsque Jon Favreau a été remplacé par Shane Black à la réalisation: «J'étais très mal à l'aise. Mais je me suis vite habituée à Shane. Il est brillant, solide et nous avons commencé le tournage avec ce que nous n'avions pas pour les films précédents: un scénario vraiment final - et très fort.»

Colonel James Rhodes vu par Don Cheadle

«J'ai aimé avoir à me battre sans armure. Ça m'a permis de travailler avec les cascadeurs au lieu de me faire remplacer par des images de synthèse», a déclaré, en conférence de presse, l'acteur qui se glisse dans l'armure de War Machine... ici peinte aux couleurs des États-Unis et rebaptisée (ironiquement?) Iron Patriot. Puis, interrogé sur l'attentat de Boston (il est question de terrorisme dans le long métrage), l'acteur rappelle que «ce film était en boîte bien avant que les bombes explosent au marathon. De toute manière, Iron Man 3 est un film de divertissement. S'il fait réfléchir des gens, s'il les sensibilise à quelque chose de plus vaste, tant mieux. C'est une conséquence positive, mais non préméditée».