Associé aux films d'animation, de science-fiction ou d'horreur, le 3D demeure un outil encore peu développé qui pourrait servir à écrire un nouveau langage cinématographique.

C'est ce que croit Éric Tessier qui signe la réalisation du film Les Pee-wee 3D. En fait, dit Tessier, le 3D pourrait servir à faire davantage passer l'émotion et les sentiments humains.

«J'avais toujours eu un a priori négatif envers le 3D, dit le réalisateur. Je voyais ça comme une gamique. Alors, j'ai eu quelques réticences lorsque le producteur (Christian Larouche) a proposé de tourner le film en 3D. Mais en commençant à explorer le médium, j'ai réalisé qu'il avait des possibilités super intéressantes. Et peut-être même un langage que, pour l'instant, on ne fait qu'effleurer. À ce jour, on utilise le 3D presque uniquement pour des films sans référence au réel. Alors que dans Pee-wee, on aborde une réalité que tout le monde connaît: le hockey.

Résultat : le spectateur aura droit à quelques scènes cocasses, dont un bombardement en règle de rondelles qu'il aura l'impression de recevoir en plein visage. Mais ce n'est pas de cela que Tessier est le plus fier. C'est dans des scènes plus lentes et même de conversations entre deux personnages.

«Au bout de 10 minutes, il est vrai qu'on ne voit plus le 3D, dit Tessier. On l'a intériorisé. Mais si vous ôtez vos lunettes, vous allez voir ce que vous manquez. Au-delà du flou, l'écran de projection apparaît. On n'est plus dans le film. Et ça, c'est intéressant! Dans les échanges entre personnages, le 3D donne l'impact émotif recherché.»

Réalisateur, entre autres, du film 5150, rue des Ormes et de la série O' à TVA, Tessier dit avoir eu l'inspiration en regardant le film Pina de Wim Wenders. «Dans ce film, le réalisateur a pris des images de personnes en gros plan. Tout à coup, elles se mettent à bouger et c'est très émouvant. C'est en regardant Pina que je me suis demandé pourquoi ne pas utiliser le 3D pour aller dans l'émotion. Et ç'a été mon guide pour Pee-wee