Au petit écran comme au grand, à l'écriture comme à la production, la scénariste Melissa Rosenberg sait prendre sa place dans une équipe. Discussion avec celle qui a signé tous les scénarios de The Twilight Saga.
Formée à l'école de la télévision - bien avant de devenir l'un des piliers de Dexter, elle a entre autres écrit pour Dr Quinn Medecine Woman, Hercules, The O.C. -, Melissa Rosenberg a cosigné le scénario du premier Step Up avant qu'on lui demande d'adapter le premier volet d'une saga littéraire à succès... mais dont elle ne savait rien. Twilight.
«Je suis entrée dans cet univers un peu comme Bella», a-t-elle raconté lors de l'entrevue qu'elle a accordée à La Presse. Elle y a découvert, comme le personnage central des livres, des vampires et des loups-garous, des alliances et des antagonismes. «Je n'avais lu que le premier roman de Stephenie [Meyer], celui que je devais adapter.» Elle ne connaissait pas l'ampleur du phénomène et y allait de ses propres initiatives. «C'est quand le producteur m'a dit que je ne pouvais pas tuer Jacob parce qu'il était l'un des piliers du reste de l'histoire que j'ai réalisé que je venais de mettre les pieds dans un univers déjà très construit.»
Elle aurait pu se sentir prisonnière, comme si on avait mis une bride à sa créativité. Pas du tout. Melissa Rosenberg, habituée à travailler dans une équipe grâce à son expérience en écriture télévisuelle, sait se trouver dans les contraintes. D'ailleurs, quand on lui a demandé, dès la sortie de Twilight, d'écrire les deux scénarios suivants (Eclipse et New Moon), elle a accepté immédiatement. Elle s'était fait une complice de Stephenie Meyer, avait apprivoisé Bella, Edward et ce Jacob qu'elle avait vu comme quantité négligeable au départ.
La seule hésitation qu'elle a eue, et elle la partageait avec la romancière, s'est produite au moment d'adapter le dernier roman, Breaking Dawn. Ce roman fait moins l'unanimité parmi les fans et aborde des sujets «sensibles». Il met également en scène une hybride humano-vampire probablement difficile à mettre à l'écran de manière convaincante. Finalement, il y a eu adaptation, mais en deux parties, réalisées par Bill Condom. «Et au bout du compte, ça n'a pas été le livre le plus difficile à scénariser», indique Melissa Rosenberg.
En fait, elle y a pris énormément plaisir. En particulier dans la seconde partie. «Dans les romans, Stephenie adopte toujours le point de vue de Bella - à qui certains moments ne sont donc que racontés. Par exemple, Jacob qui dévoile sa nature de loup à Charlie, ce n'est que quelques phrases dans le livre. Moi, j'ai pu écrire ce moment, y insuffler de l'humour. Et les vampires que Bella voit arriver les uns après les autres, je suis allée les «chercher» chez eux, j'ai montré leur contexte.» Et puis, il y a le combat final entre les Cullen et les Volturi. Une scène elle aussi évoquée dans le livre, qui prend ici ampleur et impact.
Au final, donc, Melissa Rosenberg a signé les cinq scénarios de The Twilight Saga. Même si, pour cela, elle a dû tourner le dos à Dexter après la quatrième saison de la série. «C'était triste parce que, de toutes mes années en télé, ç'a été ma meilleure expérience... enfin, jusqu'à maintenant.» Car elle vient de fonder sa propre maison, Tall Girl Productions (une référence amusante à sa haute taille), et elle planche sur une série pour NBC, Afterthought, et sur une autre pour ABC, Red Widow.
Côté cinéma, elle est en train d'adapter le roman Earthseed pour Paramount. Pas question de lâcher le septième art. D'abord parce qu'elle aime ça. Et parce qu'en ayant mené à bien la scénarisation d'une saga qui a jusqu'ici rapporté plus de 2,5 milliards dans un monde où la plupart des scénaristes de renom sont des hommes, elle a participé «à montrer aux studios qu'une femme peut écrire une franchise à succès... et aux femmes scénaristes que c'est possible». Ce n'était pas le but premier, mais c'est loin d'être négligeable.
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The Twilight Saga: Breaking Dawn - Part 2 (La saga Twilight: Révélation - partie 2) prend l'affiche demain.
Les frais de voyage ont été payés par Summit Entertainment.