The Words (Les mots en version française), présenté plus tôt cette semaine au FFM, est d'abord né au cours d'un atelier d'écriture organisé par le Festival de Sundance en l'an 2000. Juste retour des choses, ce premier long métrage, réalisé par le tandem Brian Klugman et Lee Sternthal, a clôturé le même festival plus tôt cette année. Au moment où les deux amis ont commencé à élaborer leur projet, Bradley Cooper, aussi un ami d'enfance des deux auteurs cinéastes, était un parfait inconnu. « Je crois que j'étais portier d'hôtel à cette époque, a-t-il rappelé au cours d'une conférence de presse tenue récemment à Los Angeles. Une fois cette conférence terminée, je peux vous appeler un taxi si vous voulez! «Douze ans plus tard, la star de The Hangover est l'une des vedettes masculines les plus sollicitées d'Hollywood. En plus d'être la tête d'affiche de The Words, Bradley Cooper agit à titre de producteur délégué. Le film fut conçu de façon indépendante, avec un budget d'à peine six millions de dollars. Le tournage, d'une durée d'à peine 25 jours, a eu lieu l'été dernier à Montréal.

Les artisans du film ne tarissent d'ailleurs pas d'éloges envers la métropole québécoise et le talent des équipes réunies pour l'occasion. «Nous n'aurions franchement jamais pu y arriver autrement, disent les réalisateurs. Le récit aborde trois époques différentes. Comme l'intrigue se situe à New York et à Paris, nous avions besoin de décors crédibles, tant du côté des scènes se déroulant dans le passé que de celles campées à notre époque.»

Bradley Cooper acquiesce, même s'il regrette ne pas avoir eu vraiment l'occasion d'explorer la ville à cause d'un horaire trop serré.

Au-delà du plagiat

Au coeur de The Words, une histoire d'usurpation. Cooper incarne Rory Jansen, un romancier dont le premier bouquin ne parvient jamais à trouver preneur auprès d'une maison d'édition. Au retour d'un voyage, il se met à retranscrire simplement sur son ordinateur un vieux manuscrit trouvé par hasard au cours de son périple. L'amoureuse (Zoë Saldana) lit. Et croit cette prose impressionnante issue de l'imagination de l'homme qu'elle aime. Cette dernière est tellement subjuguée que Rory n'osera pas lui dire que ces mots ne viennent pas de lui. Accepté d'emblée par un éditeur, le livre, qui porte la signature de l'usurpateur, devient un très grand succès. Une rencontre avec un vieil homme (Jeremy Irons) scellera toutefois le destin d'un auteur dont la conscience est mise à rude épreuve.

«Quand j'ai lu le scénario, j'ai apprécié le fait que Rory ne soit pas dépourvu de talent lui-même, explique Bradley Cooper. Cela m'inquiétait un peu au départ. Cette histoire va bien au-delà d'une simple histoire de plagiat. Rory vit dans une réalité qui n'est pas la sienne et qui est prêt à tout pour avoir le talent qu'il souhaite. Et en plus, c'est un homme pressé. Il veut connaître le succès et la gloire tout de suite. Il n'a pas le temps d'attendre. D'une certaine façon, je peux comprendre ce qu'il ressent. Mais je m'estime chanceux de ne pas avoir été impatient comme lui!»

À vrai dire, l'acteur a dû vivre avec la notion de rejet pendant un bon moment quand il a commencé à exercer le métier.

«En fait, précise-t-il, ce n'était même pas du rejet. Quand j'ai commencé à faire des essais et qu'on me rappelait par la suite, je n'en revenais tout simplement pas! Le jour où j'ai décroché un rôle dans Sex and the City, j'ai beaucoup angoissé. Ce n'est pas tout d'obtenir un rôle, il faut le jouer pour de vrai ensuite! Le rejet est tout à fait normal dans ce métier. C'est lenon rejet qui ne l'est pas!»

De prestigieux partenaires

Dans The Words, Cooper ne partage pas vraiment de scènes avec Dennis Quaid (ce dernier incarne l'auteur d'un livre racontant l'histoire de Rory), mais il a toutefois l'occasion de jouer des scènes fortes avec Jeremy Irons.

«Quand tu donnes la réplique à un acteur d'exception comme Jeremy Irons, l'excitation l'emporte largement sur la nervosité, fait remarquer Bradley Cooper. J'avais ressenti la même chose à l'époque quand Christopher Walken était sur le plateau de The Wedding Crashers. Ou Robert De Niro dans Limitless. Ils sont si accueillants que tu ne peux faire autrement que de tomber amoureux de ces hommes-là!»

Outre The Words, Bradley Cooper tiendra aussi bientôt l'affiche de Silver Linings Playbook, le nouveau film de David O'Russell. « Il s'agit probablement là du rôle le plus exigeant sur le plan émotif qu'il m'ait été donné de jouer. Mais nous aurons l'occasion d'en reparler d'ici quelques semaines!»

***

The Words (Les mots en version française) prend l'affiche le 7 septembre.

Les frais de voyage ont été payés par Alliance Vivafilm (CBS Films).