Foi du réalisateur Don McKellar, le scénario du film The Grand Seduction, nouvelle version de La grande séduction actuellement en tournage à Terre-Neuve, est très solide. Or, ironiquement, celui-ci est signé Ken Scott, qui devait réaliser le film et que M. McKellar a remplacé au pied levé.

«Le scénario est très solide. Il est puissant. Il représente une grande valeur ajoutée au projet», affirme M. McKellar (Last Night), rencontré mardi sur le plateau de tournage à Old Bonaventure, village d'une trentaine d'habitants niché dans la baie Trinity.

Il reconnaît que la tâche de reprendre la barre du navire de façon aussi abrupte n'est pas chose facile. Mais il s'appuie sur tous les éléments forts pour amener le projet à bon port.

«La proposition est arrivée alors qu'un autre projet sur lequel je travaillais est tombé à l'eau. J'étais donc disponible. Heureusement que le scénario était bon car je n'aurais jamais eu le temps de tout réécrire. Je connaissais Roger [Frappier de Max Films, le producteur] et je n'ai pas eu beaucoup d'hésitations. La présence de Brendan Gleason [dans le rôle que défendait Raymond Bouchard] était très intéressante. Pour moi, c'était un argument de vente.»

M. McKellar avait vu le film de Jean-François Pouliot à bord d'un avion. Puis, il l'a regardé de nouveau lorsqu'il a reçu la proposition d'en faire une nouvelle version. «Maintenant, j'essaie de l'oublier», lance-t-il en riant.

«Une belle découverte»

Rappelons qu'il y a quelques mois, le réalisateur et scénariste Ken Scott a abandonné le projet pour se tourner vers le remake de son film Starbuck avec Dream Works aux États-Unis. Roger Frappier a dû refaire des démarches pour trouver un nouveau réalisateur.

«J'ai connu Don à la suite de la sortie de son film Last Night, puis comme acteur. Je le trouve tellement bon comme acteur que je lui ai proposé de s'attribuer un rôle dans le film, raconte-t-il. Ce qu'il a refusé afin de se concentrer sur la réalisation. De par ses aptitudes, il sait parler aux acteurs et les diriger. C'est une belle découverte.»

Parmi les acteurs du film, on trouve le Canadien Taylor Kitsch, connu pour ses rôles hollywoodiens dans des films tels que John Carter et Battleship. L'acteur de 31 ans se dit heureux de se retrouver dans un rôle à contre-emploi.

«J'aime les projets qui me font peur. Je veux être confronté à des situations que je ne connais pas. C'est de cette façon qu'on avance dans le métier.»

Même s'il est né de ce côté-ci de la frontière (Kelowna, en Colombie-Britannique), il s'agit de son premier tournage canadien. «Je suis heureux de faire ma part, lance-t-il. C'est un film plaisant à tourner. On prend des risques, on se lance et on garde les choses simples. C'est tout!»

Roger Frappier, figurant

D'aucuns se souviennent que Roger Frappier a joué, à titre de figurant, dans son propre film, La grande séduction. Sarrau blanc de toubib sur le dos, il lisait, amusé, la lettre que les gens de Sainte-Marie-la-Mauderne avaient envoyée à tous les médecins du Québec dans le but de les attirer là-bas. Une fois qu'il a eu terminé de la lire, il la balançait dans la première poubelle venue. Va-t-il refaire de la figuration? «Oui, assure-t-il, mais je ne sais pas encore quel rôle.»

__________________________________________________________________________

Les frais de ce reportage ont été payés par Alliance Vivafilms.