Écrire et réaliser The Odd Life of Timothy Green a transformé Peter Hedges. L'acteur australien Joel Edgerton a, lui aussi, été changé par cette expérience. Ils en ont parlé avec La Presse.

De Mary Poppins à E.T. en passant par Splash et Le petit prince, elles sont nombreuses, les histoires mettant en scène un étranger qui surgit, transforme tout le monde autour de lui pour le mieux puis disparaît. «Et on pouvait en voir très souvent au cinéma, dans les années 80. Aujourd'hui, elles ont à peu près disparu», regrette Joel Edgerton.

C'est ce qui a attiré l'acteur australien - que l'on a vu dans Animal Kingdom et Warrior, et que l'on verra bientôt dans The Great Gatsby et dans le prochain film de Kathryn Bigelow - dans le projet écrit et réalisé par Peter Hedges à partir d'une idée du producteur Ahmet Zappa.

L'histoire est celle de Cindy et Jim Green (Jennifer Garner et Joel Edgerton). Ils rêvent d'avoir un enfant. Viennent d'apprendre que ça leur sera impossible. Mais, par une nuit enchantée, ils voient «éclore», dans leur jardin, un garçon de 10 ans (C.J. Adams). Il s'appelle Timothy, il dit être leur fils. Un gamin pas comme les autres. Dont ils vont devoir s'occuper. Devenant ainsi parents, du jour au lendemain. Sans préparation.

«Cette expérience m'a fait réaliser qu'on ne doit pas tenter de vivre sa vie à travers celle de ses enfants. Elle m'a fait comprendre que, même si on ne veut pas commettre les erreurs que l'on croit que nos parents ont commises en nous élevant, il faut faire attention à ne pas imposer à nos enfants ce qui serait une réaction à notre propre enfance», poursuit Joel Edgerton, qui n'est pas encore père mais qui espère l'être un jour.

Peter Hedges, lui, a deux fils. Ils étaient âgés de 12 et 14 ans quand il a commencé l'écriture de The Odd Life of Timothy Green. Une période enfiévrée: «Je sentais que cette histoire, si je l'écrivais et la réalisais, me changerait à jamais», dit le réalisateur de Dan in Real Life, dont le premier scénario a été l'adaptation de son propre roman, What's Eating Gilbert Grape, que Lasse Hallström a portée à l'écran.

«J'aime les histoires qui ont du coeur et de l'humanité... même si ce n'est pas cool aujourd'hui. De toute manière, je n'ai jamais été cool», dit en riant celui qui, avec The Odd Life of Timothy Green, voulait «faire un film pour adultes que les enfants peuvent aimer» et qui, en cours de création, a en effet changé. De manière très concrète, il a compris à quel point «en tant que parents, nous sommes là pour aider nos enfants à devenir ce qu'ils doivent devenir, et non pas ce que nous voulons qu'ils deviennent».

Pour ce qui est de C.J. Adams, le plus jeune des messieurs à fouler le plateau du film, il a lui aussi grandi à travers cette expérience: «Timothy m'a appris que personne n'est inutile, qu'on peut tous aider les autres», fait le garçon, qui a fait ses premiers pas au cinéma dans Dan in Real Life... de Peter Hedges. Qu'il retrouve donc ici.

Bref, on le comprend: écrit, réalisé et interprété sans ironie et mettant de l'avant les qualités de coeur de ses artisans, The Odd Life of Timothy Green aura à faire face au cynisme ambiant. C'était le défi de départ. Ça le demeure à l'arrivée.

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The Odd Life of Timothy Green (La drôle de vie de Timothy Green) est présentement à l'affiche.

Les frais de voyage ont été payés par Walt Disney Pictures.