Les films De père en flic 2 et Bon Cop Bad Cop 2 ont permis au cinéma québécois de presque tripler sa part de marché au box-office estival dans les salles de cinéma et les ciné-parcs du Québec.

Selon Cinéac, une entreprise qui compile les recettes des films, la part des films québécois a été portée à 17,9 pour cent entre le 28 avril et le 7 septembre, comparativement à 4,8 pour cent pour la même période l'an dernier.

Les recettes des films québécois ont grimpé à 12,4 millions $, alors qu'elles étaient estimées à 3,4 millions $ l'année dernière. De père en flic 2 a généré des recettes de 6,3 millions $, et Bon Cop Bad Cop 2, de 5,6 millions $.

Ces deux productions des Films Séville ont trôné au sommet du palmarès des 20 titres les plus populaires de la saison, au grand bonheur de son président, Patrick Roy.

Il a expliqué en entrevue à La Presse Canadienne que contrairement aux productions des cinq derniers étés, ces films s'adressent à un large public : des personnes de tous les âges, autant des femmes que des hommes, et de l'ensemble du Québec.

M. Roy a aussi remarqué qu'il s'agit aussi de deux suites. «Quand le public aime des personnages, aime un genre, c'est de notre devoir, nous les gens de l'industrie du cinéma, de leur redonner ce qu'ils ont le goût de voir», a-t-il déclaré.

Dans les dernières années, Hollywood a également multiplié la production de suites de films. «Les studios américains essaient de développer des franchises. C'est lucratif. Ce sont des valeurs un peu plus sûres, a-t-il expliqué. Au Québec, c'est beaucoup plus rare. C'est aussi une coïncidence que ces deux films soient sortis dans la dernière année.»

Une année faste attendue

Pour le président de la Corporation des salles de cinéma du Québec et copropriétaire du Cinéma Saint-Eustache, Éric Bouchard, après des années de vache maigre, toutes les conditions étaient réunies pour que ces deux films plaisent au public.

«Il y avait de l'action, de l'humour, des comédiens qu'on connaît bien, des moments de douceur et de la tendresse, les films ont une âme», a-t-il énuméré. C'est, selon lui, la leçon que devraient retenir les productions futures.

Son organisation, qui prétend représenter 75 pour cent des revenus d'exploitation des salles de cinéma du Québec, s'attend à ce que 2017 soit une «une année faste» pour le cinéma québécois.

M. Bouchard va jusqu'à prédire qu'elle pourrait être la meilleure des dix dernières années, notamment parce qu'il s'attend à ce que le film Trip à trois de Nicolas Monette, qui met en vedette Martin Matte, «fasse courir les foules».

Il estime que ceux qui ne venaient au cinéma que pour voir des films québécois et qui y sont revenus en grand nombre cet été répéteront l'expérience puisqu'ils ont été exposés à des bandes-annonces, aux affiches et à l'expérience en salle.

Au total, les recettes des salles et des ciné-parcs ont atteint 69,4 millions $ dans la province durant la période estivale. C'est un résultat semblable à celui de l'an dernier, qui s'établissait à 70,0 millions $.

Le pourcentage du cinéma américain était estimé à 72,6%. Il avait atteint à 90,2% pour la même période en 2016.