Seulement deux films représentent le Québec dans la compétition officielle du Festival des films du monde cette année, et c'est du côté des courts métrages qu'on les retrouve. L'un d'eux est Testament, premier film de l'homme de théâtre Éric Jean, qui était présenté hier après-midi et aujourd'hui au Cinéma du Parc en première montréalaise.

Seulement deux films représentent le Québec dans la compétition officielle du Festival des films du monde cette année, et c'est du côté des courts métrages qu'on les retrouve. L'un d'eux est Testament, premier film de l'homme de théâtre Éric Jean, qui était présenté hier après-midi et aujourd'hui au Cinéma du Parc en première montréalaise.

«Je suis très content qu'il soit enfin projeté ici. Plein de gens ont hâte de le voir», dit Éric Jean, qui avait d'abord transposé sur scène le roman coup de poing de Vicky Gendreau avant de l'adapter au cinéma. «J'avais envie de fouiller encore plus cet univers», explique-t-il.

Le résultat est un film poétique et onirique porté par la prose magnifique de l'auteure Vicky Gendreau, morte en 2013 d'une tumeur du cerveau à l'âge de 24 ans. 

«Ce rapport à la mort, ce destin tragique tellement dur, cette réalité difficile, j'avais envie de les aborder avec douceur et sensualité, sans provocation.»

Pour le nouveau réalisateur, qui a entièrement autofinancé son film et espère en faire d'autres, l'occasion est belle de montrer Testament à des producteurs étrangers. «Et puis le film a déjà été présenté à la Berlinale, alors en ajoutant Montréal, ça fait une belle carte de visite. C'est bon pour lui, surtout que je l'ai soumis à plein d'autres festivals.»

La productrice du film, Isabelle Longnus, qui vit depuis plusieurs années dans l'Ouest canadien, ne savait pas que le FFM était pris dans une tourmente politique. «Nous, on est juste contents que le film soit présenté dans une vraie salle, dit-elle. C'est vrai que l'ambiance est spéciale. Disons qu'on n'est pas très sollicités par rapport aux belles années où ça bouillonnait de partout. Le film sera quand même présenté [aujourd'hui] et [demain] en présence d'une partie de l'équipe. C'est une vraie chance pour notre réalisateur et on fera le maximum pour que les gens viennent.»

Il nous aura fallu toute la journée d'hier pour enfin connaître le nom du président du jury de la compétition des courts métrages. Personne dans les bureaux du FFM, pas même le responsable des communications, n'était en mesure de répondre à cette simple question. Finalement, le grand patron du festival, Serge Losique, a donné suite à notre appel en fin d'après-midi. «C'est Danny Lennon, notre président. Danny est un grand expert des courts métrages, ici comme à l'international. Il travaille entre autres au Centre Phi.» Et qui sont ses jurés? «Je ne sais pas. C'est lui qui a formé son équipe.»

Problèmes techniques

Après une semaine, le FFM semble avoir pris son erre d'aller, surtout à l'Impérial. Hier à la projection de 11 h, plus de 100 personnes sont venues assister à la projection du film chilien Y de pronto el amanecer, en présence du réalisateur Silvio Caiozzi, très ému. Le hall du cinéma de la rue De Bleury bourdonnait aussi un peu entre les deux films présentés en matinée.

L'ambiance était tout autre au Cinéma du Parc, où deux salles sur trois sont destinées au FFM. Les cinéphiles s'y faisaient rares et les problèmes techniques étaient nombreux. Par exemple, hier en fin de matinée, les deux courts métrages que La Presse voulait voir, First Strike à 11 h 45 et En la boca à midi, n'ont jamais été projetés. «On ne sait pas pour quelle raison», nous a dit la guichetière.

Au FFM, on nous a expliqué que la période pour soumettre les films s'était étirée jusqu'au 15 août. Ainsi, certains d'entre eux venaient tout juste d'arriver, ou étaient encore en chemin. «Nous avons reçu 295 courts métrages dans les deux dernières semaines!», dit Serge Losique pour expliquer certains pépins. Il assure que toutes les projections seront reprises.

«On a un problème avec les clés d'activation qui servent maintenant pour les films numériques, ajoute Serge Losique. Elles ne correspondent pas à notre système ni d'une salle à l'autre! C'est un cauchemar pour les techniciens.»

D'ailleurs, la projection du long métrage français Compte tes blessures, prévue à midi au Cinéma du Parc, a failli ne pas avoir lieu pour cause de code manquant. Les spectateurs qui avaient des billets ont d'abord été avertis autour de 11 h 15 que la séance serait annulée, puis ont appris 15 minutes plus tard que le problème était réglé.

Michel, un habitué du FFM qui avait justement décidé de venir voir Compte tes blessures, soupirait en mangeant son pop-corn.

«Les problèmes techniques ne devraient pas se rendre jusqu'aux spectateurs, estime-t-il. Je ne sais pas pourquoi on vient encore au FFM. On est obligés de se présenter au Cinéma du Parc parce que sur le site, les infos sont difficiles à trouver. Il faut choisir un film dans l'horaire confus affiché sur le mur. C'est compliqué alors que ça devrait juste être simple. Il y a des choses de base qui ne fonctionnent plus.»

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Testament sera présenté aujourd'hui, à 14 h, au Cinéma du Parc.