André Forcier réussit toujours à réunir une impressionnante galerie d'actrices et d'acteurs, débutants ou chevronnés, inconnus ou stars, pour chacun de ses films, qui sont comme des toiles remplies de personnages. Nous avons demandé à quelques comédiens de la distribution d'Embrasse-moi comme tu m'aimes ce que représente pour eux l'univers de Forcier et pourquoi tout le monde dit oui au cinéaste, peu importe l'importance du rôle qui leur est offert.

Céline Bonnier (Yvonne Sauvageau)

«On dit oui, parce que c'est quelque chose! J'ai été marquée par Au clair de la lune, puis par ses autres films. Mais au Clair de la lune, je l'ai vu adolescente et ça m'a touchée particulièrement. Je retrouvais une part de mon amour pour le théâtre; il a un univers un peu théâtral, qui se dessine de plus en plus. Il a une permissivité, Forcier, qui fait que tu as envie d'être dans cet univers libre. Cette liberté-là et cette façon de colorer les personnages, de leur donner un souffle, de les projeter dans une ligne où il y a toujours des surprises... Ce sont des personnages plus grands que nature, on dit toujours ça des films de Forcier. Et c'est toujours enivrant de toucher à ça.»

Pascale Montpetit (Irma St-Germain)

«Je me reconnais complètement dans sa réalité. Ça embrasse tous les aspects de la réalité, sans jugement. C'est toujours inattendu, comme la vie est une vaste improvisation. Les événements entrent par effraction, avec leur cortège d'images poétiques... C'est un bazar et la vie est un bazar! Je trouve qu'il traduit très bien ma vision des choses. Ce que je trouve extraordinaire, c'est qu'il soigne ses textes, on ne peut pas déplacer une virgule, c'est très écrit, c'est vraiment du «cousu main» en tout, dans l'écriture, dans la réalisation, la direction artistique, et en même temps, il y a une grande liberté, une tension entre la grande rigueur et la grande liberté. Il soigne tous les rôles, même ceux du portier ou de la serveuse, même s'ils n'ont pas de répliques. Ce n'est pas de la télé, ce n'est pas du roman, ce n'est pas du théâtre, c'est du cinéma. Du vrai cinéma.»

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Pascale Montpetit

Roy Dupuis (Narcisse St-Germain)

«On dit oui parce que c'est bon. C'est un des meilleurs scénarios que j'ai lu de lui. Chaque fois qu'il a un rôle à me proposer, il m'invite chez lui et le scénario est sur la table; je ne l'ai pas lu, et il me raconte, et ça déborde. Donc je sais d'où vient chaque personnage. Je sais qu'André va puiser dans la petite histoire pour faire une grande histoire. C'est un élément que j'apprécie énormément de son cinéma. C'est aussi comme ça que la réalité se passe, c'est la petite histoire qui fait la grande. Et le texte, c'est du bonbon, tu n'as jamais fini de faire le tour, comme un grand auteur de théâtre. C'est sa force aussi, tu ne changes pas un mot.»

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Roy Dupuis

Luca Asselin (Ollier Allard)

«L'univers d'André, c'est la magie du cinéma. La vision du fantasme dans le réel. Il nous amène à la limite entre le cinéma, la réalité et le théâtre. Et quand tu vois ses films, tu vois toute la beauté des équipes qui sont avec lui, tout le monde qui y met du sien, et c'est là que ça prend vie. C'est probablement pour ça qu'on dit oui à Forcier, parce que quand on voit ce qu'il fait, ça devient une peinture en mouvement, en images et en lumière.»

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Luca Asselin

Mylène Mackay (Marguerite St-Germain)

«Pour moi, André est un des plus grands poètes de notre époque, et c'est une raison pourquoi on dit oui. C'est quelqu'un qui rêve la vie. C'est vraiment au niveau de sa poésie. Après ça, il y a tellement de paradoxes, d'humanité, de folie, de frictions entre le tragique et le comique, et en même temps, c'est toujours crédible. On est dans un surréalisme crédible, c'est un peu ça. Je pense que ça ne ressemble à rien d'autre et que c'est l'une des choses les plus inspirantes de travailler avec quelqu'un et de faire quelque chose qui n'existe pas, qui n'a jamais été fait.»

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Mylène Mackay

Catherine de Léan (Mignonne)

«On dit oui, parce que Forcier, c'est le Kusturica, l'Almodóvar du Québec. Mon film préféré, c'est la Strada de Fellini, et il est parent avec tous ces cinéastes-là. Évidemment, je ne tournerai jamais dans un film de Fellini [rires], mais si Forcier m'ouvre la porte, je dis oui, parce que c'est un univers fantasmé. On a la chance d'incarner des personnages qui sont dans une autre dimension, qui appartiennent à un monde folklorique, plein de couleurs et de paradoxes. C'est sûr que je dis oui!»

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Catherine de Léan