1987 est le premier film québécois à séduire d'emblée le public cette année. D'abord sortie sur un circuit de 57 salles mercredi dernier, où elle a généré des recettes de 154 274$ en deux jours, la comédie autobiographique de Ricardo Trogi a poursuivi sur sa lancée pendant la fin de semaine (20 salles supplémentaires ont été ajoutées), pour atteindre au total des revenus de 412 089$, a-t-on appris hier.

Il s'agit du meilleur démarrage pour un film québécois cette année depuis celui de La petite reine (234 316$). Ainsi, le deuxième volet des souvenirs d'enfance et d'adolescence de l'auteur-cinéaste, fort bien soutenu par la critique, a su se frayer un chemin auprès des cinéphiles, malgré les jours ensoleillés auxquels le Québec a eu droit. Ricardo Trogi est à l'évidence ravi par le succès de son film.

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«Je suis très agréablement surpris, a-t-il dit quand il fut appelé hier à commenter par La Presse. D'autant qu'on nous répète souvent que c'est toujours plus difficile d'attirer les gens dans les salles quand il fait beau. J'avais fini par le croire. Mais les gens aiment aussi se réfugier au cinéma par temps de canicule. J'ai souvent fait ça moi-même. Je suis super content. Vraiment.»

Quand on lui a montré vendredi les statistiques détaillées des deux premières journées d'exploitation de son film, Trogi n'a pu s'empêcher d'esquisser un sourire quand une donnée bien précise lui a sauté aux yeux.

«Même si c'est de peu, c'est le cinéma Sainte-Foy qui obtient les meilleures recettes au Québec. Ça ne pouvait pas mieux tomber!», fait fièrement remarquer celui dont les souvenirs sont liés à cet arrondissement de la ville de Québec.

Les succès des films québécois ayant été plus rares depuis quelques années au box-office, Ricardo Trogi ne cache pas avoir appréhendé le verdict du public. Le plus grand succès populaire du cinéaste à ce jour reste Horloge biologique. En 2005, le film avait généré des recettes de 4,4 millions de dollars.

« S'il y a une chose en laquelle je crois toujours, affirme-t-il, c'est bien au facteur divertissant d'un film. À mon sens, c'est la base même du cinéma. Les meilleurs moments que j'ai passés dans une salle sont ceux où j'ai vu des films qui m'ont fait sortir de ma vie. Quand je réalise un long métrage, je vise toujours la même chose. Le seul problème, c'est qu'on ne peut jamais vraiment connaître le résultat de son travail au moment du tournage. Ni savoir d'avance si ça va plaire ou pas.»

Des signes encourageants

Selon la firme Cinéac, qui compile les statistiques du box-office québécois, 1987 s'est hissé au quatrième rang des films les plus populaires du week-end. Trois productions hollywoodiennes en 3D occupent les premières places : Teenage Mutant Ninja Turtles / Les tortues Ninja (569 404 $), Guardians of the Galaxy / Les gardiens de la galaxie (482 832 $), et Step Up : All In / Dansez dans les rues 5 (329 417 $).

Deux autres films québécois pourraient aussi faire sortir le box-office québécois de sa morosité: Les maîtres du suspense de Stéphane Lapointe (à l'affiche le 5 décembre). Les têtes d'affiche de cette comédie prometteuse sont Michel Côté, Antoine Bertrand et Robin Aubert.Après les contre performances du Règne de la beauté (Denys Arcand) et, surtout, du Vrai du faux (Émile Gaudreault) au cours de la saison estivale, la belle envolée de 1987 annonce des signes plus encourageants.

«On peut s'attendre à ce que 1987 soit un film millionnaire», indique Stéphanie Nolin de la firme Cinéac. Cette dernière fait toutefois aussi remarquer qu'il est maintenant bien difficile de s'avancer sur la performance globale d'un film. L'an dernier, le drame biographique de Daniel Roby Louis Cyr - l'homme le plus fort du monde, avait obtenu des recettes de 389 000 dollars lors de son premier week-end d'exploitation pour ensuite engendrer des recettes totales d'un peu plus de quatre millions.