Issu de la websérie du même nom, le long métrage Projet-M d'Éric Piccoli sera présenté mercredi, à 19h30, au Centre PHI dans le Vieux-Montréal. Dans ce film mettant en vedette Jean-Nicolas Verreault et Julie Perreault, quatre astronautes québécois se retrouvent dans une situation désespérée à bord d'une station orbitale. Pour M. Piccoli, il s'agit d'un deuxième projet de science-fiction après la websérie Temps mort.

Quel est le sujet de Projet-M?

Dans un avenir rapproché où l'eau douce est le nouveau pétrole, le Québec, grâce à ses milliers de lacs, est devenu une nation prospère, riche et indépendante. Les ressources étant cependant limitées, l'Agence spatiale québécoise (ASQ) est créée afin de se tourner vers l'exploitation spatiale de ressources naturelles dans le système solaire. Projet-M envoie quatre astronautes québécois en orbite autour de la Terre pendant 1000 jours afin de tester la faisabilité d'un voyage éventuel vers Europe, une lune de Jupiter pouvant contenir de l'eau. Tout va bien jusqu'au jour où les communications avec la Terre sont coupées et l'équipage laissé à lui-même.

Quelle est la continuité avec Temps mort, votre projet précédent?

Elle se situe dans les thèmes explorés: l'isolement, l'espoir, la survie, les choix, l'amitié, l'amour, l'identité. Nos héros sont québécois et deviennent ici des personnages inspirants. Ce sont des personnages imparfaits, contradictoires et imprévisibles qui, à un moment de leur existence, doivent agir pour survivre au risque d'y périr s'ils ne font rien.

La science-fiction est rare dans les productions québécoises. Pourquoi y plonger?

La science-fiction permet de plonger dans un univers extraordinaire et hors du commun; de créer des atmosphères, de partager des rêves, des inspirations, mais aussi des angoisses et des cauchemars. Ça permet surtout et avant tout de regarder la réalité d'un autre oeil et de s'offrir un recul.

Quels ont été les plus grands défis de cette réalisation?

Rendre crédible l'univers qu'on proposait. Non seulement il s'agit d'une science-fiction québécoise avec des astronautes, une station spatiale et un futur proche, mais il s'agit aussi d'un contexte politique et social particulier. Dans notre film, le Québec est souverain, il y a une présidente et nous sommes riches. Quand on parle de politique, c'est souvent avec cynisme. Nous, nous voulions proposer un peu de positif et être optimistes. À cela se sont ajoutés des décors qui nous ont pris des mois à construire par une centaine de bénévoles et des effets visuels pouvant faire compétition avec ce qui se fait dans le monde. Nous disposions d'un budget ridicule pour notre ambition.

Pourquoi Jean-Nicolas Verreault et Julie Perreault pour les personnages principaux?

Ce sont deux grands acteurs. On arrive facilement à les oublier pour croire à leur personnage. Après avoir travaillé avec Jean-Nicolas sur Temps mort, j'avais hâte de retourner sur un nouveau projet avec lui. On se fait confiance sur tous les plans. On a une grande complicité et ça nous permet d'aller plus loin dans le texte et les personnages. Quant à Julie, elle est versatile et crève l'écran. Son personnage devait posséder l'énergie de Julie Payette, l'astronaute.