Montréal-Nord, Montréal-Est et Laval sont les principaux endroits où le cinéaste Yves-Christian Fournier a planté les décors de NOIR, son deuxième long métrage où il est question de quatre jeunes qui, vivant dans un milieu défavorisé, y cherchent leur place et le bonheur.

«Le quartier où se situe l'action est le cinquième personnage du film. Comme dans Tout est parfait (scénario de Guillaume Vigneault), j'ai cherché à créer un quartier défavorisé générique», dit le réalisateur qui, hier, tournait une scène de rixe entre membres de bandes rivales.

Et comme dans Tout est parfait, le réalisateur s'intéresse à une jeunesse meurtrie, déboussolée, qui cherche ses marques au coeur d'un quotidien où se côtoient bien des travers. «Mon but est de créer des ponts entre les communautés. Ce n'est certainement pas de montrer du doigt. Au contraire, je veux ouvrir des discussions», souligne-t-il.

Texte de Jean-Hervé Désiré

Le scénario de NOIR0 est signé Jean-Hervé Désiré, un Montréalais d'origine haïtienne chez qui Fournier a trouvé une force et une façon de dire les choses qui lui ont beaucoup plu.

«Jean-Hervé possède des qualités de dialogue et de réalisme qu'on retrouve chez l'auteur David Simon, qui a écrit The Wire, assure le réalisateur. Il écrit de belles choses sur l'humain.»

Dans NOIR, le cinéphile ira à la rencontre de quatre jeunes Montréalais: Kadhafi (Salim Kechiouche), un rappeur de 26 ans, ancien membre de gang de rue qui essaie de rentrer dans le rang; Fleur (Julie Djiezion), une mère haïtienne de 17 ans en conflit avec son entourage; Suzie (Jade-Mariuka Robitaille), une danseuse de 20 ans amoureuse d'un gangster noir; et Dickens (Kémy St-Éloi), un adolescent qui tente de faire partie du gang contrôlé par son frère aîné.

La distribution compte également Maxime Dumontier, Patrick Hivon, Benz Antoine, Ralph Prosper et Clauter Alexandre.

Comme dans son premier long métrage, Fournier fait la part belle aux jeunes acteurs. Trois des principaux rôles sont défendus par des comédiens qui en sont à leur première expérience devant la caméra. «Je m'intéresse aux nouveaux talents. J'aime les initier au travail d'acteur, dit le cinéaste. Un de mes grands plaisirs de réalisateur est ce rapport à l'acteur. J'aime les voir chercher, creuser pour trouver leur personnage. C'est mon petit côté sauvage, mon côté Gus Van Sant», dit-il.

M. Fournier se réjouit également de faire travailler des jeunes provenant d'autres communautés ethniques. Dans le domaine, note-t-il, le Québec accuse encore un grave retard. «Si on fait exception de la série 30 vies, les Noirs sont davantage associés à des fonctions, à l'ethnicité, au lieu d'être juste des humains. J'espère que les choses vont changer.»

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Produit par Nicole Robert (GO Films), NOIR sera distribué par Films Séville et sortira en 2014.