La productrice Denise Robert entend produire deux films documentaires, dont un sera réalisé par Léa Pool, sur les enfants. Les sujets abordés seront les soins palliatifs pédiatriques et le sort des bambins dont les parents sont emprisonnés.

C'est ce que la productrice a indiqué samedi au terme d'une classe de maître présentée dans le cadre du Festival du film francophone d'Angoulême, dans le sud-ouest de la France.

«Je suis en discussions pour venir tourner un film en France», a simplement indiqué Mme Robert vers la fin de sa présentation qui a duré plus d'une heure.

Interrogée ensuite par La Presse, elle a déclaré: «Je suis en communication avec une romancière française qui a écrit un beau roman inspiré de sa vie. Avec elle, nous avons deux projets, soit une fiction tirée de son roman et un documentaire sur les soins palliatifs pédiatriques.»

C'est le projet de documentaire qui est le plus avancé. La romancière, dont Mme Robert n'a pas voulu dévoiler le nom, a déjà fait un saut au Québec pour visiter l'hôpital Sainte-Justine.

«Nous tournerions dans trois hôpitaux, soit un en France, un en Belgique et Sainte-Justine au Québec, mentionne la productrice. Ce qui me frappe, c'est que les enfants s'accommodent de tout. Je pense que nous, les adultes, pouvons apprendre de ce qu'ils vivent face à de tels soins.»

Rappelons que Mme Robert était le fer de lance d'une équipe de donateurs et bénévoles qui ont rénové la salle des urgences de Sainte-Justine en 2012.

Quant au projet de Léa Pool, il est très large et implique des tournages dans plusieurs pays du monde. «Lorsque des parents sont en prison, on se demande ce qui arrive aux enfants. Dans certains pays, ils se retrouvent à la rue, dit Mme Robert. Léa amorce actuellement son repérage. Nous ferons la coproduction du film avec la société suisse Catpics, avec qui nous avons réalisé des projets dans le passé.»

Reprise des droits du film De père en flic

Denise Robert a aussi indiqué avoir récemment repris ses droits sur une possible adaptation américaine du film De père en flic d'Émile Gaudreault.

«C'est Kathleen Kennedy qui avait les droits, elle les avait achetés lorsqu'elle était chez Sony Pictures. Depuis, elle a quitté Sony pour se joindre à Lucasfilm et le contrat sur les droits est venu à terme. Je les ai récupérés, précise Mme Robert. Nous n'avons pas encore décidé de les renouveler.»

Durant sa classe de maître, la productrice a parlé des hauts faits de sa carrière, dont le parcours du film Les invasions barbares de Denys Arcand jusqu'à l'Oscar du meilleur film étranger. Mais elle a aussi évoqué les écueils rencontrés sur son parcours. Elle s'est, entre autres, souvenue de l'aventure du tournage du film Les amants du Pont-Neuf de Leos Carax où, jeune productrice, elle avait investi 20% du budget.

Or, le tournage de ce film a tourné en eau de boudin et les investisseurs ont dû ajouter des sommes très importantes pour qu'il se réalise. «Nous avions obtenu l'autorisation de tourner trois semaines sur le vrai Pont-Neuf, mais après une semaine, l'acteur principal Denis Lavant s'est blessé à une main. Leos Carax a décidé de tout arrêter. Je n'ai pas compris pourquoi, car M. Lavant jouait un itinérant. Il me semble qu'un tel personnage avec un bandage à la main, ça faisait réel», a lancé Mme Robert.

Elle a aussi encensé le cinéma québécois où il y a actuellement «une effervescence de créateurs», a-t-elle souligné. «Il y a beaucoup de talents au Québec, autant dans le documentaire que dans la fiction, a dit Mme Robert. Il est vrai que nous avons connu une baisse de fréquentation depuis un an, mais cela s'est vécu pour l'ensemble des films. Moi, la santé d'un cinéma, je la vois à travers ses créateurs.»

Les frais de ce reportage ont été payés par le Festival d'Angoulême.