En interprétant un pêcheur gaspésien métamorphosé en menuisier dans La maison du pêcheur, le nouveau film d'Alain Chartrand, Kevin Parent ne pouvait devenir personnage plus éloigné de celui de son premier film. Qu'on se rappelle son Antoine, DJ jet-setter et urbain dans Café de Flore.

Ici, Parent devient Gabriel Boudreau, modeste résidant de Percé à l'été 1969 alors que Paul et Jacques Rose, Francis Simard et Bernard Lortie ouvrent une «Maison du pêcheur» pour faire de l'éducation populaire. Cela ne fait pas l'affaire de la population qui les cache. Un peu plus d'un an plus tard, en octobre 1970, surviendront les événements que l'on sait.

«Mon personnage héberge et prend sous son aile Bernard Lortie (Mikhail Ahooja), et il essaie de tempérer ses ardeurs, indique M. Parent présent à l'événement Ciné-Québec hier. Gabriel se retrouve entre l'arbre et l'écorce. Il comprend la réaction des gens de Percé, mais aussi les convictions des jeunes. Il a de la sympathie pour Lortie, mais ne veut pas le voir agir de façon aussi téméraire.»

Originaire du village de Nouvelle, dans la baie des Chaleurs, l'auteur-compositeur-interprète était fier d'accueillir les artisans du film dans son coin de pays, l'été dernier. «De voir la gang débarquer en Gaspésie, c'était le fun. Pour une fois, j'étais sur mon terrain.»

Après deux longs métrages, Parent prend goût aux plateaux. Il a reçu d'autres offres et participera à d'autres projets. Pour l'heure, il écrit les chansons de son prochain album.

Les différences entre cinéma et musique? «Écrire des chansons est très introspectif et solitaire, alors qu'un plateau est plus social et collectif. C'est le fun de sortir de sa tanière et de voir du monde.»

La journée d'hier à Ciné-Québec était consacrée à Séville. Outre Triptyque et La maison du pêcheur, le distributeur proposera La garde de Sylvain Archambault, Le démantèlement de Sébastien Pilote, Louis Cyr de Daniel Roby, Lac Mystère d'Érik Canuel, Gabrielle de Louise Archambault, Hot Dog de Marc-André Lavoie, Whitewash de Emanuel Hoss-Desmarais, Sarah préfère la course de Chloé Robichaud et le documentaire Tricotées serrées d'Annie St-Pierre.