Le cinéma peut divertir, éduquer, servir à revendiquer, être biographique et quoi encore! Dans le cas du film Ne touchez pas à mon église!, de Bruno Boulianne, le cinéma deviendra instrument de réflexion. Du moins, pour un soir.

Le lundi 26 novembre, en effet, ce documentaire sorti au début de l'année sera projeté au cinéma Beaubien de Rosemont dans le cadre de Imaginons Saint-Marc, une série de réflexions sur l'avenir de l'église Saint-Marc situé à l'intersection de la 1re Avenue et de la rue Beaubien.

Le temple, explique M. Boulianne, doit fermer ses portes et un groupe de citoyens étudie différents scénarios afin d'en préserver l'aspect, du moins dans son enveloppe extérieure. Une situation tout a fait semblable à celle vécue par les habitants de Saint-Camille, village des Cantons de l'Est qui se trouve au coeur du documentaire de M. Boulianne.

«Les conclusions et solutions proposées par les gens de Saint-Camille recoupent en plusieurs points ce qui ressort pour l'instant d'Imaginons Saint-Marc», constate le réalisateur en entrevue.

Ce dernier est d'autant plus intéressé à présenter son film dans cette affaire que l'église en sursis est celle de son quartier. «J'habite à cinq minutes à pied de là», lance-t-il.

On aura compris que le documentaire de l'intéressé porte sur la situation précaire dans laquelle se trouvent les églises du Québec. En amorce à son long métrage, le cinéphile se trouve confronté à une scène de démolition frontale, pour ne pas dire... infernale.

Suivent deux statistiques chocs: en 20 ans, 370 églises québécoises ont été détruites ou ont changé de vocation et la moitié des 1600 églises restantes seront fermées d'ici 10 ans.

À Saint-Camille, on a pris exemple sur une paroisse voisine pour faire de l'église une salle multifonctionnelle: à la fois gymnase, salon mortuaire, salle de rencontre, lieu de culte multiconfessionnel, alouette.

M. Boulianne, qui se définit comme un cinéaste des gens «ordinaires» vivant des choses extraordinaires, s'anime, s'enthousiasme, rayonne, face à ces initiatives multiples et unissant jeunes, vieux, croyants et athées pour sauver les églises du Québec. «Ça touche à l'identité collective, aux souvenirs, à la mémoire, au patrimoine symbolique et affectif.

Cela parle de qui nous sommes et où nous voulons aller», dit-il.

La projection du film aura lieu à 19h30, suivie d'une discussion sur le patrimoine religieux. Renseignement sur le projet: imaginonsstmarc.org

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Photo: fournie par Vélocité International

André-Paul Laroche, agriculteur retraité, qui ne veut surtout pas que l'on «touche» à son église.