Après un bon premier week-end au grand écran, L'affaire Dumont a vu sa fréquentation chuter de moitié au box-office. Entre les deux fins de semaine a éclaté la controverse qu'on connaît avec les déclarations de trois femmes associées à la vraie histoire de Michel Dumont. Des témoignages que la productrice Nicole Robert qualifie de «faux» et qui font très mal au film, selon elle.

Les témoignages exprimés ces derniers jours par Danielle Lechasseur, Céline Boisvert et Linda Dumont, à la suite de la sortie du film L'affaire Dumont, ont surpris et fâché la productrice Nicole Robert. 

«Est-ce que cette affaire a un impact? D'après moi, oui. Est-ce prouvable? Non, dit-elle. Mais donner la parole à Mmes Lechasseur, Boisvert et Dumont nous a nui sérieusement, car on amène les gens sur un sujet qui n'est pas celui du film.»

Le distributeur Patrick Roy, d'Alliance Vivafilm, est du même avis. «Je m'attendais à mieux ce week-end étant donné que le bouche à oreille est très bon, assure-t-il. Je m'attendais à une baisse, mais pas à ce point.»

Au cours du dernier week-end, le film a enregistré des recettes de 77 918$, comparativement à 165 300$ le week-end précédent, pour le même nombre de salles, soit 44. Une chute de 54%.

Basé sur une histoire vraie et réalisé par Podz, L'affaire Dumont raconte le parcours judiciaire d'un homme, Michel Dumont, reconnu coupable et condamné en 1990 pour une affaire d'agression sexuelle. M. Dumont a toujours clamé son innocence. La lutte sans répit de sa conjointe, Solange Tremblay, lui a permis d'être blanchi en 2001.

Or, au cours des derniers jours, la plaignante à l'origine de cette affaire, Danielle Lechasseur, a déclaré à l'émission de Denis Lévesque, sur les ondes de LCN, que M. Dumont était son agresseur, en contradiction avec des déclarations antérieures qui avaient mené à son acquittement. Au même réseau, l'ex-femme de Dumont et mère de ses deux enfants, Céline Boisvert, a quant à elle déclaré que Dumont lui avait demandé de se parjurer. Quant à Linda Dumont, la soeur de Michel Dumont, elle a dit que son frère était un homme violent.

«Tout ce qu'elles ont déclaré est complètement faux, insiste Nicole Robert. Des rapports existent. Les gens peuvent les consulter facilement. Et trois juges de la Cour d'appel l'ont acquitté. À qui donne-t-on la parole, là? Et pourquoi? Pour une télévision sensationnaliste?»

Mme Robert ajoute que Podz, la scénariste Danielle Dansereau et elle ont rencontré ces trois femmes, à différents moments, avant la sortie du film. Elles n'accueillaient pas le film de gaité de coeur, mais ce qu'elles ont dit dans ces rencontres ne recoupe pas leurs témoignages à la télévision, soutient la productrice.

«On les a entendues et on a décidé de mettre à l'écran ce qui se trouve dans les nombreux documents officiels», précise-t-elle.

Quant au distributeur Patrick Roy, il estime qu'on dénature le film, qui est «l'histoire d'une erreur judiciaire». «Les gens ont le droit de s'exprimer, mais je trouve que ceux qui leur ont donné la parole devraient traiter les choses avec la même rigueur que l'ont fait les artisans du film», dit-il.

Selon le président et directeur général du cinéma Beaubien, Mario Fortin, d'autres éléments expliquent la chute enregistrée au box-office. «Dimanche, il y avait le marathon de Montréal et il faisait beau. Les gens étaient dehors. Et dimanche soir, c'était la rentrée des émissions comme Le banquier, Tout le monde en parle et Occupation double. C'était très, très tranquille dans les salles», souligne-t-il.