Il existe mille et une catégories de fantasmes: d'amour, de sexe, d'argent, de voyage, etc. Et il existe l'inverse. Une forme de fantasme noir, lorsque l'esprit est aspiré vers des abîmes où l'on se voit confronté à des situations injustes, dangereuses, voire mortelles.

Or, lorsqu'on parcourt le travail de réalisation de Podz, on constate que ce type de sujets constitue un terreau fertile à sa création: la vengeance et la torture (Les 7 jours du talion), la délinquance juvénile (10½) et maintenant l'erreur judiciaire avec L'affaire Dumont. Le genre de situations, en somme, qu'on ne souhaite même pas à son pire ennemi.

«Quand j'étais petit, j'étais un fan des films d'horreur. Et pour moi, les films d'horreur d'adultes, c'était un peu ça: que ton enfant se retrouve dans un centre jeunesse, qu'une personne t'accuse de l'avoir violée... Ce qui est arrivé à Michel Dumont est un cauchemar. Et porter un cauchemar à l'écran m'a toujours intéressé», dit en souriant celui qui a aussi signé des oeuvres plus légères, dont C.A. et Tu m'aimes-tu?, comédie romantique axée sur l'engagement et dont le premier épisode sera présenté le 12 septembre à Radio-Canada.

En faisant une analyse sommaire de ces éléments de son oeuvre, Podz évoque les gens «pognés» qui se retrouvent, sous une forme ou une autre, face à une sorte d'incarcération.

«En fait, ça remonte Minuit, le soir qui racontait l'histoire de gars pognés dans leur carcan, dit-il. C'est un peu mes craintes que je mets à l'écran. J'ai souvent dit que j'ai fait 19-2 parce que j'avais peur des flics. Et je le leur ai dit! Mais là, j'essaie de les comprendre davantage. Peut-être que je suis devenu une personne saine. Oui, c'est un terreau fertile. Mais je crois que ça permet aussi d'évacuer mes craintes et de mieux les comprendre.»