Une commission du cinéma russe a choisi le film de Nikita Mikhalkov Un coup de soleil, sur une Russie tsariste perdue, pour concourir aux Oscars américains même si le cinéaste russe a affirmé mardi n'avoir «aucune chance de remporter» le prix.

«Nous avons choisi le film de Nikita Mikhalkov parmi une soixantaine de titres», a déclaré à l'AFP le chef de la commission, le réalisateur Vladimir Menchov, lui-même lauréat d'un Oscar en 1981 pour «Moscou ne croit pas aux larmes».

C'est la cinquième fois qu'un film de Nikita Mikhalkov est sélectionné pour les Oscars. Le «cinéaste russe numéro un», comme il est souvent surnommé, a remporté une fois le prix pour Soleil trompeur en 1994.

Tiré d'une nouvelle d'Ivan Bounine, Un coup de soleil raconte la passion entre un officier russe et une inconnue qu'il rencontre à bord d'un bateau, sur la Volga, juste avant la Révolution de 1917.

L'histoire de cet officier tsariste, qui n'a pas su retenir son bonheur et périt dans les événements dramatiques de la révolution bolchévique, apparaît comme une métaphore d'une Russie impériale perdue, le thème préféré du cinéaste.

«Je ne me vois aucune chance» de gagner l'Oscar du meilleur film étranger, a déclaré à la chaîne de télévision russe Russie 24 Nikita Mikhalkov, défenseur acharné de la politique du Kremlin.

«Cependant je ne peux qu'exprimer ma grande satisfaction et ma joie que mes collègues de l'Académie des Oscars soient maintenant obligés de voir mon film», a-t-il ajouté.

Son avant-dernier film, La citadelle, avait déjà représenté la Russie aux Oscars en 2012, malgré les protestations de nombreux cinéastes russes.

Ce film, qui n'avait pas été récompensé, avait été préféré à Faust d'Alexandre Sokourov, qui venait d'obtenir le Lion d'Or à Venise, et au Elena d'Andreï Zviaguintsev, Prix spécial du jury au festival de Cannes.

Le réalisateur de 69 ans est régulièrement au centre de controverses, que ce soit pour sa réélection contestée à la tête de l'Union des cinéastes ou pour des privilèges accordés parfois en raison de sa proximité avec le pouvoir.

Auteur d'émissions hebdomadaires sur l'histoire de la Russie impériale, souvent anti-occidentales, Nikita Mikhalkov est également un partisan de l'annexion de la péninsule ukrainienne de la Crimée par Moscou en mars 2014.