La nomination pour l'Oscar du meilleur film étranger de Timbuktu, oeuvre franco-mauritanienne sur la vie quotidienne à Tombouctou occupé par les islamistes, est «un grand signe pour la Mauritanie et l'Afrique», a réagi jeudi son réalisateur Abderrahmane Sissako.

«Au moment où j'apprends cette nomination, je suis submergé par un sentiment indescriptible. C'est un honneur pour moi, un grand signe pour la Mauritanie et l'Afrique», a indiqué Abderrahmane Sissako, dans une déclaration écrite transmise à l'AFP.

«C'est la reconnaissance d'un travail accompli avec la passion et l'engagement de femmes et d'hommes de différents pays unis pour défendre nos valeurs universelles d'amour, de paix et de justice», a-t-il ajouté, se disant «extrêmement touché» que l'Académie des Oscars «ouvre pour le film Timbuktu la voie vers la plus grande consécration du cinéma mondial».

Timbuktu est le premier film mauritanien candidat à l'Oscar du meilleur film étranger. Il sera en compétition notamment avec «Leviathan» du Russe Andreï Zviaguintsev, qui avait reçu le Golden Globe dans cette même catégorie, avec Ida du Polonais Pawel Pawlikowski et avec le film Les nouveaux sauvages du réalisateur argentin Damian Szifron.

Gagner un Oscar «serait avant tout une victoire de l'Afrique», avait récemment expliqué le réalisateur à l'AFP.

La productrice Sylvie Pialat, épouse du cinéaste décédé Maurice Pialat, a pour sa part remarqué que «c'est un film qui n'est pas didactique et frontal, sur un sujet qu'on l'entend tous les jours à la télévision».

Le Festival de Cannes, où Timbuktu a été vu pour la première fois, «a montré que ce film allait directement au coeur des gens», a-t-elle ajouté, jointe par l'AFP.

Cette nomination est la «plus haute reconnaissance que j'ai reçue dans ma carrière» après «la Palme d'Or» à Cannes «avec Maurice Pialat pour Sous le soleil de Satan, film pour lequel j'étais scénariste», a conclu la productrice.