Le réalisateur et l'actrice principale du film belge Alabama Monroe, «incroyablement heureux» de sa nomination pour l'Oscar du meilleur en film en langue étrangère, pensent avoir des chances de remporter la célèbre statuette, ont-ils expliqué jeudi à Bruxelles.

«On est incroyablement fiers. Pour nous, avec cette nomination, c'est déjà gagné», a déclaré au cours d'une conférence de presse, quelques heures après l'annonce des nominés, le réalisateur flamand de 36 ans Felix van Groeningen, remarqué à Cannes en 2009 pour son film  précédent, La merditude des choses.

«Ce serait encore plus incroyable si on gagnait l'Oscar pour la Belgique», a ajouté le réalisateur, dont le film, tourné en néerlandais, porte le titre The Broken Circle Breakdown dans le monde anglophone.

«Je suis très heureuse. Et si l'on va plus haut, cela veut dire qu'on aura gagné. C'est le rêve, les Oscars!», a abondé son actrice principale, Veerle Baetens.

«Je pense qu'on a une chance», a-t-elle ajouté, en concédant que la concurrence serait rude, notamment face aux films danois La chasse et italien La Grande Bellezza. Les autres nominations dans la catégorie sont L'image manquante (Cambodge) et Omar (Palestine). Les Oscars seront remis le 2 mars à Hollywood.

Alabama Monroe raconte l'histoire d'amour entre Didier (Johan Heldenbergh), gars plutôt posé, bricoleur, fan de musique country «bluegrass» et de l'Amérique, et Elise (Veerle Baetens), fille plus jeune et pleine de vie, tatoueuse professionnelle.

Mais le couple va se séparer à la suite de la maladie de leur petite fille. L'histoire, qui croise les vies présentes et passées des héros, va alors tourner au drame familial sur fond de musique country, dans une Flandre aux allures de petit coin d'Amérique.

Le réalisateur reconnaît que son film «est une critique de l'impérialisme américain», qui se traduit notamment par une charge de Didier, profondément athée, contre le conservatisme incarné par George W. Bush.

Mais cela ne devrait pas rebuter les jurés car l'histoire «a quelque chose de magique qui touche profondément le coeur des gens», estime-t-il, en soulignant également le rôle crucial qu'y joue une bande-son plongeant dans les racines de la musique américaine.

Veerle Baetens, a-t-elle confié, espère s'inscrire dans les pas de son compatriote Matthias Schoenaerts, qui a vu sa carrière internationale décoller depuis que Bullhead, où il tenait le rôle principal, a concouru pour l'Oscar en 2012.