Quand il habitait à Los Angeles, il y a une dizaine d'années, Yan England passait souvent avec sa vieille Honda Civic grise sur Hollywood Boulevard, devant l'amphithéâtre où se déroulait la cérémonie des Oscars.

«Je regardais ça et je me disais: «Ce serait génial si, un jour, je pouvais être là.» Dimanche, il arrivera au Dolby Theatre par la grande porte - et à bord d'une limousine.

La bonne humeur du jeune réalisateur québécois a électrisé la réception donnée par le consulat canadien en l'honneur des Canadiens sélectionnés aux Oscars, à Beverly Hills, hier midi.

Yan England, en nomination pour son court métrage Henry, inspiré de la vie de son grand-père, avait du mal à réaliser ce qui était en train de lui arriver.

«À chaque année, je lis dans le journal des articles sur cette réception du consul canadien. Là, j'en fais partie. C'est incroyable de vivre ça.»

Yan a passé la semaine à Los Angeles, où il a pu participer, mardi, au lunch donné en l'honneur des candidats aux Oscars, dans toutes les catégories.

«Il y avait Steven Spielberg, Jennifer Lawrence, Robert De Niro, Tom Hooper, réalisateur des Misérables... Nous avons pris une photo de groupe. C'était un moment surréel. C'est d'ailleurs le mot qui résume le mieux mon séjour jusqu'ici: «surréel»

Le smoking

Kim Nguyen, réalisateur de Rebelle (Ward Witch en anglais) était également fêté par le consul à l'hôtel Beverly Wilshire, hier midi. En nomination dans la catégorie du meilleur film en langue étrangère, War Witch sera bientôt lancé dans 30 salles aux États-Unis, ce dont M. Nguyen est fier.

«C'est un film qui traite d'un sujet qui est difficile, qui n'est pas évident. Donc c'est une belle réussite de le montrer à un public plus vaste», a-t-il confié.

Durant son allocution, Kim Nguyen a raconté que le tailleur de son smoking, à Montréal, lui a dit d'être prudent en accrochant son vêtement à l'entrée de l'avion, car bon nombre de voyageurs oublient de le récupérer en sortant.

M. Nguyen a été nerveux durant le vol vers L.A., et a été soulagé après être sorti de l'avion avec son smoking. En arrivant au comptoir de la compagnie de location d'autos, il s'est aperçu que ses bagages semblaient trop légers: il avait laissé son smoking dans la navette.

«J'ai couru après l'autobus qui partait, et j'ai finalement pu récupérer mes vêtements, a-t-il dit. Je l'ai échappé belle.»

Pour le délégué du Québec à Los Angeles, Alain Houde, la réception d'hier était remarquable par son existence même. «Ça fait trois années de suite que des films québécois sont en nomination aux Oscars. On sent vraiment que notre cinéma intéresse. Avant, nous devions appeler les organisateurs des festivals. Aujourd'hui, ce sont eux qui nous appellent.»