Les producteurs et les cinéastes ne sont pas les seuls à espérer gagner le gros lot à l'occasion de la soirée des Oscars le 24 février prochain à Hollywood.

Deux sociétés de loterie canadiennes acceptent cette année les prédictions en ce qui a trait aux lauréats. Si l'événement suscite un engouement à leurs guichets, Loto-Québec et Loto Atlantique exploiteront peut-être ce nouveau créneau, qui pourrait s'avérer une source de revenus intéressante.

Car, selon Jean-Pierre Roy, directeur corporatif des relations de presse chez Loto-Québec, les parieurs culturels pourraient bien constituer une clientèle ayant été ignorée jusqu'à présent.

«Nous nous attendons à ce que certains parieurs sportifs qui aiment le cinéma se prêtent au jeu, mais aussi à ce que beaucoup de passionnés de culture soient intéressés à parier», a-t-il affirmé, soulignant au passage que sept pour cent des Québécois s'adonnent au pari sportif.

«Nous nous demandons s'il existe un marché encore plus important pour les paris sur les événements culturels.»

Les paris sont ouverts jusqu'au 24 février, jour de remise des prestigieux trophées, tant chez Loto-Québec que du côté de Loto Atlantique, deux sociétés d'État. Ces deux organisations sont les seules au pays à accepter les paris, d'après Jean-Pierre Roy.

Au Canada, le revenu net des loteries d'État a enregistré une croissance constante, passant de 2,73 milliards $ en 1992 à 13,7 milliards $ en 2007, selon un rapport de Statistique Canada sur les jeux de hasard déposé en septembre 2011. L'organisme fédéral indique que les recettes se sont maintenues jusqu'en 2010.

Pour l'exercice financier 2011-2012, Loto-Québec a rapporté des ventes de 1,7 milliard $ en loteries, un montant pratiquement identique à celui de l'année précédente, d'après la société d'État.

Loto Atlantique a été la première organisation à innover en invitant les citoyens à parier sur les gagnants de la grande fête du cinéma à Hollywood.

«Nous sommes toujours à la recherche de nouveaux produits ou d'un nouveau concept pour des produits existants que nos joueurs trouveront divertissants», a expliqué par voie de communiqué James Reilly, gestionnaire de marque principal pour les paris sportifs à Loto Atlantique.

«Pour nous, ce choix était évident compte tenu des millions de personnes qui suivent cette remise de prix annuelle. Les gens font toujours des prédictions au travail pendant leurs pauses et, maintenant, ils peuvent faire en sorte que celles-ci leur rapportent de l'argent», a-t-il également fait valoir dans la même déclaration.

Du côté de Loto-Québec, il s'agissait d'une première. «En offrant des paris sur un événement d'un domaine autre que celui du sport, Loto-Québec a comme objectif de diversifier sa clientèle de Mise-o-jeu, tout en alliant divertissement et plaisir de jouer», a souligné Louis Beaudet, directeur du Pari sportif, dans un communiqué.

Les deux sociétés d'État offrent la possibilité de parier sur les résultats des six principales catégories: meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleure actrice, meilleur acteur de soutien et meilleure actrice de soutien.

Loto-Québec accepte aussi les paris dans deux catégories qui seront suivies de près au Québec: celle du meilleur film en langue étrangère, où le film Rebelle (War Witch) de Kim Nguyen est finaliste, et celle du meilleur court métrage de fiction.

Pour cette dernière catégorie, dans laquelle le cinéaste Yan England court la chance de remporter l'Oscar, les parieurs doivent dire s'ils croient, oui ou non, que l'oeuvre Henry remportera la mise à Hollywood.

Le montant minimum d'un pari pour chaque catégorie est de deux dollars, tant chez Loto-Québec que chez Loto Atlantique.