Au cours des cinq années qu'il a vécues à Los Angeles, Yan England s'est toujours refusé à monter les marches du Kodak Theatre (devenu le Dolby l'an dernier) en se disant qu'un jour, peut-être, aux Oscars...

Hier matin, entre 8h30 et 9h, ce rêve fou s'est concrétisé. Le comédien et réalisateur a vu son film Henry être retenu parmi les cinq oeuvres en nomination pour l'Oscar du meilleur court métrage de fiction.

«Je suis flabergasté! Pour la première fois de ma vie, j'ai les jambes coupées. Je n'ai jamais connu une émotion comme celle-là», a lancé M. England, joint par La Presse hier matin. Deux heures après l'annonce des nominations, il était engagé dans une spirale d'entrevues et de voeux de félicitations.

Inspiré de la vie du grand-père maternel du comédien, Henry raconte la longue descente d'un homme dans les méandres de la maladie d'Alzheimer. Mettant en vedette Gérard Poirier et Marie Tifo, le film adopte une approche très humaniste. Présenté en première mondiale au Festival du Rhode Island en août 2011, il y avait remporté le premier prix.

Hier, à peine de retour de vacances, M. England se trouvait dans les studios de CKOI, où il participe à l'animation de l'émission du matin, lorsque la nouvelle a été annoncée. «Les gens de la station m'avaient préparé une fête, raconte-t-il. Mon père, ma mère, ma famille, ils étaient tous là. Nous avons écouté les nominations. Nous avons applaudi et crié notre joie lorsque le film de Kim Nguyen a été annoncé. Puis, après les nominations dans la catégorie du meilleur film, tout s'est arrêté.»

Le temps que M. England se demande comment savoir s'il avait été retenu ou non dans sa catégorie, sa mère a lu le communiqué officiel de l'Académie sur sa tablette. «Elle a lâché un cri de joie, puis elle s'est mise à pleurer, raconte M. England. Nous étions tous très émus.»

Bien connu pour son travail d'acteur et d'animateur, Yan England est un grand fan de cinéma. Il a écrit, réalisé et produit Henry, qui constitue son deuxième court métrage.

«J'ai commencé à écouter la cérémonie des Oscars à 5 ans. Enfant, c'était le seul soir de l'année où j'avais le droit de me coucher très tard, raconte-t-il. J'ai vécu cinq ans (de 18 à 23 ans) à Los Angeles pour apprendre le jeu et m'assurer d'avoir un anglais parfait. Durant cette période, je suis souvent passé devant le Kodak Theatre. J'aurais pu le visiter, mais je me suis toujours retenu de le faire en espérant un jour avoir une toute petite chance de monter les marches lors d'une cérémonie des Oscars.»

Le dimanche 24 février, ce sera chose faite!

À compter du 1er février, on pourra voir le film de M. England ainsi que tous les courts métrages de fiction et d'animation en nomination aux Oscars au Cinéma du Parc.