Six des comédiens québécois en lice dans les catégories d'interprétation en sont à leur toute première sélection au gala récompensant l'excellence dans le domaine du cinéma. Une occasion de donner un petit coup de projecteur sur ces candidats, leaders d'une nouvelle mouvance.

Karina Aktouf

Montréal la blanche

Karina Aktouf est nommée dans la catégorie Premier rôle féminin grâce à sa remarquable performance dans Montréal la blanche. Dans le film de Bachir Bensaddek, elle incarne une grande vedette algérienne de la chanson, qui tente de se refaire une vie à Montréal dans l'anonymat. «Je suis ravie qu'un film d'auteur comme celui-là ait pu se faire une petite place, d'autant plus qu'il évoque la réalité d'une communauté qu'on voit peu, même si elle est bien établie. Cela dit, quand on regarde le grand nombre de films abordant des thèmes liés à la diversité en lice pour des prix, je me demande si cela relève du mérite ou d'une volonté politique.»

Emmanuelle Lussier-Martinez

Ceux qui font les révolutions à moitié n'ont fait que se creuser un tombeau

Les mauvaises herbes

L'année cinématographique 2016 a été marquante pour Emmanuelle Lussier-Martinez. Au point où elle pourrait décrocher deux Iris dimanche, soit celui du premier rôle féminin (Ceux qui font les révolutions à moitié n'ont fait que se creuser un tombeau) et celui du second rôle féminin (Les mauvaises herbes). «Je ne peux pas dire que je me retrouve beaucoup dans ce genre d'événements, car le glamour, ça me ressemble très peu. Mais je suis ravie qu'ils existent, ne serait-ce que pour célébrer le cinéma. Je serai heureuse de croiser des gens que j'admire et que j'aime. Je compte m'amuser à cette soirée, même si je ne sais pas encore avec laquelle des deux équipes je serai assise. Je crois que je vais jouer à la chaise musicale!»

Mylène Mackay

Nelly

Aussi dans la distribution d'Embrasse-moi comme tu m'aimes (André Forcier), Mylène Mackay est en lice dans la catégorie Premier rôle féminin grâce à sa performance dans Nelly. Dans le film d'Anne Émond, l'actrice incarne quatre facettes de la personnalité de l'auteure Nelly Arcan. «Je suis heureuse que mon interprétation ait été bien accueillie, car au départ, c'est ce que je craignais le plus. Beaucoup de gens m'ont témoigné leur émotion, et ce qui est fascinant, c'est que personne n'a la même perception de Nelly Arcan. Le personnage m'a beaucoup accompagnée, mais dimanche, j'aurai l'impression d'avoir bouclé la boucle.»

Cynthia Wu-Maheux

L'origine des espèces 

Aussi interprète de Montréal la blanche, Cynthia Wu-Maheux, qui travaille beaucoup à la télévision (Mémoires vivesDistrict 31Plan B), est en lice pour l'Iris du second rôle féminin grâce à sa performance dans L'origine des espèces, le premier long métrage de Dominic Goyer. «J'avoue qu'au début, je ne comprenais pas trop ce qui se passait, car je recevais des messages de félicitations sans savoir de quoi il s'agissait. Ce film a été tourné il y a au moins deux ans, quand même. Mais j'en garde un souvenir extraordinaire. C'était un vrai plaisir de chercher, de creuser pour trouver ce personnage. J'ai hâte à dimanche. J'essaie de trouver un kit à la hauteur!»

Photo Olivier Pontbriand, La Presse

Mylène Mackay

Simon Pigeon

Prank

Le jeune acteur célèbre déjà la dixième année d'une carrière amorcée dans Un été sans point ni coup sûr. Vu aussi dans Il était une fois les boys et 1987, Simon Pigeon doit sa citation pour l'Iris du second rôle masculin à Prank, la comédie irrévérencieuse de Vincent Biron. «Je rêve à cet honneur depuis si longtemps! Quand j'ai passé une audition dans le bureau de Francis Leclerc pour Un été sans point ni coup sûr, je n'ai pu résister à l'envie de toucher à son trophée Jutra, même si j'avais l'impression que ça jetterait sur moi un mauvais sort. Maintenant que les trophées portent un nouveau nom, la malédiction est partie!» 

Antoine Olivier Pilon

1:54

Malgré son tout jeune âge (il aura 20 ans au cours du mois), Antoine Olivier Pilon fait presque figure de vétéran, ayant déjà obtenu le Jutra du meilleur acteur en 2015 grâce à Mommy. Cette année, il est en lice pour l'Iris du premier rôle masculin grâce à sa composition dans 1:54, le film de Yan England. Joint à Chibougamau, où il tourne des scènes de Junior majeur, la suite des Pee-wee 3D, l'acteur affirme être particulièrement heureux d'avoir été sélectionné. «Surtout pour 1:54, un film qui aborde un thème délicat comme l'intimidation. Je ne m'attendais pas à recevoir d'aussi nombreux témoignages, autant de la part des jeunes que de leurs parents. Que ce film ait pu être utile me touche vraiment beaucoup.»

Émile Schneider

Là où Attila passe

Vedette d'Embrasse-moi comme tu m'aimes (André Forcier) et du Pacte des anges (Richard Angers), Émile Schneider est cité dans la catégorie Premier rôle masculin grâce à sa performance dans Là où Attila passe (Onur Karaman). Il y incarne un jeune Québécois d'origine turque à la recherche de ses racines. «Bien sûr, cette sélection m'a surpris, car il s'agit d'un film indépendant, tourné il y a longtemps avec peu de moyens. C'est aussi le premier film dans lequel j'ai eu un rôle principal. J'ai un peu de difficulté avec le concept de remises de prix dans le domaine de l'art, mais en même temps, je suis ravi par cette reconnaissance de mes pairs. Cette tape dans le dos m'encourage dans l'exercice d'un métier que je compte faire toute ma vie!»

Photo Hugo-Sébastien Aubert, Archives La Presse

Émile Schneider