Aujourd'hui aura lieu à la salle Pleyel de Paris la 44e cérémonie des Césars du cinéma français, présidée par Kristin Scott Thomas et présentée par Kad Merad. Le grand bain, de Gilles Lellouche, et  Jusqu'à la garde, de Xavier Legrand, mènent la course avec 10 citations chacun. Suivent de près En liberté!, de Pierre Salvadori, et Les frères Sisters, le western que Jacques Audiard a tourné aux États-Unis, sélectionnés neuf fois chacun. Au Québec, la cérémonie sera diffusée en exclusivité sur la chaîne Canal + international, à 15 h en direct et à 20 h en rediffusion. Voici cinq choses à ne pas manquer.

Le César du meilleur film

Sept longs métrages se disputeront aujourd'hui le César le plus prestigieux: La douleur, d'Emmanuel Finkiel, En liberté!, de Pierre Salvadori, Les frères Sisters, de Jacques Audiard, Le grand bain, de Gilles Lellouche, Guy, d'Alex Lutz, Jusqu'à la garde, de Xavier Legrand, et Pupille, de Jeanne Herry. Fait assez rare, tous les films retenus dans cette catégorie ont déjà été lancés au Québec. Le grand bain est de loin celui qui a obtenu le plus beau succès chez nous, avec des recettes de 413 136 $ (selon Cinéac). Il est suivi par Les frères Sisters (87 046 $).

Le César de la meilleure réalisation

Depuis trois ans, un point du règlement stipule qu'il est impossible d'attribuer le César de la meilleure réalisation à celui ou celle qui a réalisé le long métrage couronné du César du meilleur film. Si le résultat des votes affiche un doublé, le César de la meilleure réalisation est alors remis au cinéaste arrivé deuxième dans les suffrages. Étrangement, l'instauration de ce règlement ne semble pas avoir vraiment suscité de contestation, même s'il est unique au monde. À noter que les cinéastes des sept longs métrages cités en meilleur film le sont aussi dans cette catégorie.

La fête à Gilles Lellouche?

Cette 44e cérémonie des Césars pourrait bien être l'affaire de Gilles Lellouche. Le réalisateur du Grand bain, dont le film est cité 10 fois, y compris dans les catégories de pointe, pourrait aussi obtenir le César du meilleur acteur, grâce à sa performance dans le très beau film Pupille. Cela dit, rien n'est encore gagné, car les six autres candidats lui feront une chaude lutte, à commencer par Denis Ménochet, dont le jeu dans Jusqu'à la garde, très puissant, force l'admiration. Edouard Baer (Mademoiselle de Joncquières), Romain Duris (Nos batailles), Vincent Lacoste (Amanda), Alex Lutz (Guy) et Pio Marmaï (En liberté !) sont également cités.

Virginie Efira en doublé?

Nommée dans la catégorie Meilleure actrice grâce au rôle qu'elle tient dans Un amour impossible, un film de Catherine Corsini dans lequel elle donne la réplique à Niels Schneider (à l'affiche le 5 avril au Québec), Virginie Efira pourrait aussi mettre la main sur le César de la meilleure actrice dans un second rôle. Sa performance dans Le grand bain lui a en effet valu l'honneur d'une nomination. La compétition sera toutefois relevée dans les deux catégories. Elodie Bouchez (Pupille), Cécile de France (Mademoiselle de Joncquières), Léa Drucker (Jusqu'à la garde), Adèle Haenel (En liberté !), Sandrine Kiberlain (Pupille) et Mélanie Thierry (La douleur) sont en lice dans la catégorie de la meilleure actrice, et Isabelle Adjani, nommée grâce au film de Romain Gavras Le monde est à toi, pourrait mettre la main sur le sixième trophée César de sa carrière, mais le tout premier pour un second rôle!

Le meilleur film étranger? Pas Roma!

Ne vous attendez pas à voir Roma obtenir le prix du meilleur film étranger. Même si le film d'Alfonso Cuarón a remporté à peu près tous les lauriers de cette nature un peu partout dans le monde, il n'est pas en lice aux Césars. Étant diffusé par Netflix, Roma n'a pas eu droit à une sortie en salle chez nos cousins et est, de fait, non admissible. Capharnaüm (Nadine Labaki), Cold War (Pawel Pawlikowski), Girl (Lukas Dhont), Hannah (Andrea Pallaoro), Nos batailles (Guillaume Senez), Une affaire de famille (Hirokazu Kore-eda) et Three Billboards Outside Ebbing, Missouri (Martin McDonagh) ont été retenus. À noter que, contrairement aux Oscars (qui célèbrent un film tourné dans une autre langue que l'anglais), les Césars attribuent un trophée à un film produit à l'extérieur des frontières françaises, peu importe la langue dans laquelle il a été tourné.