(Paris) Le cinéaste Jacques Rozier, figure de la Nouvelle vague et auteur d’une poignée de films parmi lesquels Adieu Philippine et Maine Océan, est décédé à l’âge de 96 ans, a annoncé sa collaboratrice Michèle Berson.

Il est mort mercredi 31 mai, a précisé son épouse.

« Jacques Rozier vient de nous quitter. Il était la liberté même, et il va terriblement nous manquer », a réagi la Cinémathèque française, qui lui a rendu hommage sur Twitter. « Des cinéastes de la Nouvelle Vague, Rozier est celui qui divague. Celui qui aime que tout aille de travers, pour mieux alimenter son sens très particulier de la dramaturgie ».

Le mouvement de la Nouvelle vague, né à la fin des années 1950, entendait rompre avec les techniques cinématographiques classiques au profit de l’expérimentation et d’une approche individualiste, voire iconoclaste. Outre Jacques Rozier, ses figures les plus emblématiques sont Jean-Luc Godard, François Truffaut, Agnès Varda, Louis Malle, Claude Chabrol, Jacques Demy ou encore Eric Rohmer.

Prix Jean Vigo 1986 pour Maine Océan, prix René Clair 1997 pour l’ensemble de son œuvre, Carrosse d’or 2002 au Festival de Cannes, Jacques Rozier a réalisé Adieu Philippine (1962), chronique de la jeunesse sur fond de guerre d’Algérie, Du côté d’Orouët (1973) et Les naufragés de l’île de la tortue (1976). Quatre films en plus d’un demi-siècle…

Il en a tourné deux autres, Fifi martingale (2001), jamais sorti en salles, et Le perroquet parisien (2007), resté inachevé.

Il a également tourné une vingtaine de courts métrages, souvent remarqués, et travaillé pour la télévision.

« C’était un cinéaste indépendant, libre », a souligné Mme Berson, il travaillait « sans scénario préconçu à l’avance » et avait une capacité à « restituer le présent ».  

En 2019, Jean-Luc Godard (mort depuis) saluait lui aussi la trace laissée par Jacques Rozier dans le cinéma français : « quand Agnès Varda est morte, j’ai pensé : la vraie Nouvelle Vague, on n’est plus que deux. Moi et […] Jacques Rozier qui a commencé un peu avant moi ».