De Barbie à Indiana Jones, de Spider-Man à Mission : Impossible, en passant par les nouvelles offrandes de Wes Anderson, Christopher Nolan, Louise Archambault et Bernard Émond, la saison cinématographique estivale s’annonce plus éclectique que jamais. La Presse braque aujourd’hui ses projecteurs sur 20 productions qui créeront sans doute l’évènement au cours des trois prochains mois.

Asteroid City

Fraîchement lancé au Festival de Cannes, où il est en lice pour la Palme d’or, le 11e long métrage de Wes Anderson emprunte la forme d’une comédie romantique de science-fiction. Campé en 1955 dans une ville fictive située en plein désert, le récit, coécrit avec Roman Coppola, est construit autour d’un congrès où se rassemblent de jeunes astronomes et leurs parents, que des évènements chamboulant le monde viendront perturber. Deux ans après The French Dispatch, le réalisateur de The Grand Budapest Hotel a une fois de plus réuni une imposante distribution, de laquelle font partie Jason Schwartzman, Scarlett Johansson, Tom Hanks, Tilda Swinton, Bryan Cranston, Edward Norton, Margot Robbie, Steve Carell et… de nombreux autres !

En salle le 23 juin

Barbie

Margot Robbie, qui agit à titre de productrice en plus d’incarner la célèbre poupée du titre, promet des surprises et assure que ce long métrage ira à l’encontre des idées préconçues. On peut croire l’actrice, dans la mesure où ce projet, en développement depuis des années, s’est finalement concrétisé grâce à Greta Gerwig (Lady Bird) et Noah Baumbach (Marriage Story), qui en signent le scénario. La réalisatrice de Little Women a pris les rênes de cette production intrigante, laquelle semble poser un regard pour le moins original sur l’univers de Barbie. Ryan Gosling en est également la tête d’affiche dans le rôle de Ken, mais nous aurons droit à de multiples versions des deux poupées, interprétées aussi par, entre autres, Emma Mackey, Kate McKinnon, Simu Liu et John Cena.

En salle le 21 juillet

Cœur de slush

Mariloup Wolfe (Jouliks, Arlette) signe à titre de réalisatrice cette adaptation cinématographique du roman jeunesse du même nom de Sarah-Maude Beauchesne, dont le scénario a été écrit par l’autrice elle-même. Liliane Skelly, Camille Felton, François Létourneau, Joseph Delorey, Salma Serraji, Vivi-Anne Riel et Jacob Whiteduck-Lavoie composent la distribution de ce film évoquant le premier amour de Billie (Liliane Skelly), une jeune fille âgée de 16 ans. Cet été-là, l’adolescente s’est retrouvée dans une espèce de triangle amoureux, sa sœur aînée (Camille Felton) tombant aussi amoureuse du cycliste prodige (Joseph Delorey) dont Billie s’est entichée. Souhaitant d’abord séduire le public adolescent, Cœur de slush engendrerait en principe un autre long métrage, tiré cette fois de Lèches-vitrine et de Maxime, les deux autres romans avec lesquels Cœur de slush forme une trilogie.

En salle le 16 juin

Elemental (Élémentaire)

Le nouveau long métrage des studios Pixar, réalisé par Peter Sohn (Le voyage d’Arlo), aura l’honneur de clôturer samedi le Festival de Cannes. Le cadre d’Elemental (Élémentaire) est un endroit nommé Element City, où vivent les habitants du feu, de l’eau, de la terre et de l’air. Cette histoire, où le vivre ensemble est mis en valeur, est construite autour de l’amitié que partagent Flamme, une femme forte et vive d’esprit, et Flaque, un homme amusant et sentimental. Dans la version originale, Leah Lewis (The Half of It) et Mamoudou Athie (Jurassic World – Dominion) prêtent pour la première fois leur voix à des personnages de dessins animés.

En salle le 16 juin

Les enfants des autres

Dans ce 5e long métrage, lancé l’an dernier à la Mostra de Venise, Rebecca Zlotowski (Grand Central) décrit le parcours d’une femme de 40 ans (excellente Virginie Efira) qui s’attache à la fillette de 5 ans dont son nouvel amoureux (Roschdy Zem) est le père. Sans que rien ne soit souligné à gros traits, cette situation force chez l’héroïne une réflexion sur la maternité et sur le désir d’enfanter ou pas. Empruntant un point de vue plus rare, la cinéaste se concentre ainsi sur le rôle de belle-mère, dans une relation où la mère biologique (Chiara Mastroianni) est aussi très présente dans la vie de l’enfant. Quelle est la nature de l’attachement dans ces circonstances ? Et qu’advient-il ensuite ? Un portrait sensible et très contemporain.

En salle le 16 juin

Extraction 2 (Tyler Rake 2)

Chris Hemsworth reprend son personnage de mercenaire australien sans foi ni loi dans cette superproduction produite par les frères Anthony et Joseph Russo. Ce dernier signe cependant seul le scénario de ce film d’action inspiré du roman graphique Ciudad (dont ils ont eux-mêmes écrit l’histoire). Tous les artisans principaux du premier volet, sorti en 2020, rappliquent, à commencer par le réalisateur Sam Hargrave, ancien maître-cascadeur qui prend visiblement plaisir à orchestrer des scènes violentes et survoltées, uniquement destinées à procurer au spectateur son bon lot de sensations fortes. Golshifteh Farahani, Olga Kurylenko et Daniel Bernhardt sont également de la partie.

Sur Netflix le 16 juin

The Flash (Flash)

Au CinemaCon de Las Vegas, tenu le mois dernier, la présentation d’une version non définitive de The Flash a fait grande sensation. Réalisé par Andy Muschietti (It et It Chapter Two), ce film de superhéros serait même, selon la rumeur, l’un des meilleurs du genre à sortir de l’usine DC Comics. Mettant en vedette Ezra Miller dans le rôle de Barry Allen – le Flash, personnage ayant la faculté de voyager dans le temps à la vitesse de l’éclair –, The Flash ramène Michael Keaton dans son rôle de Batman, plus de 30 ans après sa dernière apparition dans Batman Returns (Tim Burton), ainsi que Michael Shannon dans son personnage du Général Zod, 10 ans après Man of Steel. Ben Affleck y est aussi !

En salle le 16 juin

Indiana Jones and the Dial of Destiny (Indiana Jones et le cadran de la destinée)

Plus de 40 ans après son entrée en scène dans Les aventuriers de l’arche perdue, Indiana Jones reprend son fouet, cette fois sous la direction de James Mangold (Ford v Ferrari), qui remplace Steven Spielberg à la réalisation. Bien qu’il soit aussi question d’une éventuelle série télé, Harrison Ford, maintenant octogénaire, assure que ce cinquième chapitre des aventures du célèbre archéologue est celui dans lequel il fait ses adieux au mythique personnage. Lancé au Festival de Cannes la semaine dernière, où il a été présenté hors concours, ce nouvel opus se démarque en outre par des séquences où l’acteur a été rajeuni numériquement alors qu’il participe lui-même à plusieurs scènes d’action. Phoebe Waller-Bridge, Mads Mikkelsen et Antonio Banderas sont également de l’aventure.

En salle le 30 juin

Jules au pays d’Asha

Ce premier long métrage de Sophie Farkas Bolla, qui a travaillé sur de nombreuses productions à titre de monteuse, a obtenu cette année le Grand Prix de Montréal au Festival international du film pour enfants de Montréal. Ce conte familial, que la réalisatrice a écrit avec Sarah Lalonde, est campé en 1940 dans le nord du Québec. À la recherche de son chien qui s’est enfui dans la forêt, un garçon fait la rencontre d’une mystérieuse jeune fille autochtone, avec qui il s’aventurera de l’autre côté de cette forêt. Alex Dupras incarne Jules et Asha est interprétée par Gaby Jourdain. Ces jeunes acteurs sont entourés de Marylise Bourque, Emmanuel Schwartz, Kevin Papatie, Elliot Miville-Deschênes et Xavier Huard.

En salle le 7 juillet

Les hommes de ma mère

Pour son premier long métrage à titre de réalisatrice, Anik Jean porte à l’écran un scénario de Maryse Latendresse (Pas d’chicane dans ma cabane). Dans ce qu’on annonce être un drame « lumineux », Léane Labrèche-Dor se glisse dans la peau d’une jeune femme désabusée, qui, selon les dernières volontés de sa mère, doit retrouver les cinq anciens maris de cette dernière pour disperser ses cendres en cinq endroits distincts. Autour de l’actrice, vue notamment l’an dernier dans Lignes de fuite, gravite une distribution imposante, dans laquelle on retrouve, notamment, Colm Feore, Benoît Gouin, Marc Messier, Patrick Huard et Jean-Simon Leduc.

En salle le 4 août

PHOTOMONTAGE LA PRESSE

Une femme respectable, Spider-Man – Across the Spider-Verse et Mission : Impossible – Dead Reckoning Part One

Les miens

Pour le sixième long métrage dont il signe la réalisation, en lice pour le Lion d’or à la Mostra de Venise l’an dernier, Roschdy Zem porte à l’écran un scénario qu’il cosigne avec Maïwenn. Dans cette chronique familiale, l’acteur incarne un présentateur-vedette à la télévision qui sera, d’une certaine façon, pris à partie par tout son entourage familial quand l’un de ses frères (Sami Bouajila), victime d’une commotion cérébrale après avoir fait une chute, change complètement de comportement, livrant désormais le fond de sa pensée en tout temps, sans aucun filtre. Cette ode à la solidarité familiale, ponctuée d’échanges assez spectaculaires, est marquée par la qualité d’ensemble d’une distribution impeccable, et parvient à remplir le mandat de « film réconfort » qu’il s’est visiblement donné.

En salle le 9 juin

Mission : Impossible – Dead Reckoning Part One (V.F : Mission : Impossible – Bilan mortel, première partie)

Fort de son triomphe avec Top Gun : Maverick, qui a ramené le public dans les salles de cinéma, Tom Cruise retrouvera pour la septième fois Ethan Hunt, l’autre personnage le plus populaire de sa carrière. Réalisé par son complice Christopher McQuarrie, qui a déjà dirigé deux des épisodes précédents, Mission : Impossible – Dead Reckoning sera présenté en deux parties à cause de sa nature épique (la deuxième partie prendra l’affiche le 28 juin 2024). « Un désastre est une occasion d’exceller », a déclaré le réalisateur au magazine Entertainment Weekly en évoquant les difficultés causées par la pandémie, survenue au moment où l’équipe s’apprêtait à tourner à Venise. « On ne le souhaite pas, mais on accepte que ça fasse partie du processus. »

En salle le 12 juillet

La nuit du 12

Gagnant de sept trophées César, dont ceux attribués au meilleur film et à la meilleure réalisation, La nuit du 12 nous entraîne dans une enquête dont le spectateur sait d’entrée de jeu qu’elle n’aboutira pas. Inspiré d’une affaire relatée dans le livre 18,3 – Une année à la PJ, de Pauline Guéna, le récit décrit l’obsession d’un jeune policier (Bastien Bouillon, César du meilleur espoir masculin) envers un crime sordide dont une jeune femme a été victime. Lancé l’an dernier au Festival de Cannes dans la section Cannes Première, ce long métrage de Dominik Moll (Harry un ami qui vous veut du bien, Lemming), qui se questionne en outre sur le rapport entre les femmes et les hommes, met aussi en vedette Pauline Serieys, Anouk Grinberg et Bouli Lanners, à qui fut décerné le César du meilleur acteur dans un second rôle.

En salle le 2 juin

Oppenheimer

« Qu’on le veuille ou non, J. Robert Oppenheimer est la plus importante personne ayant jamais vécu. Il a façonné le monde dans lequel on vit, pour le meilleur et pour le pire. » Voilà ce qu’a déclaré le cinéaste Christopher Nolan lors de l’évènement CinemaCon, tenu à Las Vegas le mois dernier. Spécialisé dans les superproductions d’auteur, le réalisateur d’Inception, de Dunkirk et de Tenet s’adonne cette fois au drame biographique en portant au grand écran la vie du célèbre scientifique américain. Incarné par Cillian Murphy, celui que l’on surnomme le père de la bombe atomique a été retenu dans l’histoire pour avoir été l’un des personnages clés du Projet Manhattan pendant la Seconde Guerre mondiale. Emily Blunt, Matt Damon, Robert Downey Jr. et Florence Pugh font également partie de la distribution de haut vol qu’a réunie le cinéaste britannique.

En salle le 21 juillet

Le parfum vert

Après Le grand jeu et Alice et le maire, le cinéaste Nicolas Pariser a eu envie d’un cinéma qui lorgnerait du côté de la bande dessinée et du divertissement. L’idée du Parfum vert, dont il signe aussi le scénario, lui est venue en relisant de vieux albums de Tintin, particulièrement ceux que Hergé a écrits dans les années 1930 et 1940. Faisant au passage un clin d’œil au cinéma d’Alfred Hitchcock, Pariser relate le voyage très mouvementé qu’entreprend un comédien (Vincent Lacoste) ayant été un témoin direct de l’assassinat, en pleine représentation, d’un camarade de la Comédie-Française. Une dessinatrice de bande dessinée (Sandrine Kiberlain) l’épaule dans son enquête.

En salle le 28 juillet

Spider-Man – Across the Spider-Verse (V.F. : Spider-Man – À travers le Spider-Verse)

Il y a cinq ans, Spider-Man – Into the Spider-Verse a tellement marqué les esprits qu’il en a même décroché l’Oscar du meilleur long métrage d’animation. Personne ne sera surpris d’apprendre qu’une suite en forme de diptyque a été produite, la sortie du deuxième volet (Spider-Man – Beyond the Spider-Verse) étant prévue l’an prochain. Dans ce nouvel opus, le héros Miles Morales est de nouveau catapulté dans le multivers, où une équipe de Spider-Man est chargée de sa protection, d’autant qu’une nouvelle menace pointe à l’horizon. Dans cet univers se rapprochant le plus de la bande dessinée, Shameik Moore, Hailee Steinfeld, Oscar Isaac, Daniel Kaluuya et Rachel Dratch prêtent leur voix aux personnages.

En salle le 2 juin

Sur les chemins noirs

Jean Dujardin est la tête d’affiche de cette adaptation du roman autobiographique de Sylvain Tesson, laquelle a déjà attiré plus de 1 million de spectateurs en France. Réalisé par Denis Imbert (Vicky, Mystère), ce drame relate le retour à la vie d’un écrivain explorateur qui, après être sorti d’un coma profond, se promet de traverser son pays à pied, du Mercantour au Cotentin. L’homme part ainsi à la rencontre de l’hyper ruralité et de la renaissance de soi. Le réalisateur indique que ce projet de film est né à la sortie du confinement, à un moment où il cherchait à reprendre contact avec la nature. Dans ces circonstances, le travail d’acteur de Jean Dujardin a essentiellement consisté à se délester pour atteindre une forme d’épure, le récit étant principalement raconté en voix hors champ.

En salle le 30 juin

Le temps d’un été

Louise Archambault (Gabrielle, Il pleuvait des oiseaux) porte à l’écran un scénario de Marie Vien (La passion d’Augustine, 14 jours, 12 nuits), lequel laisse présager une bonne dose d’humanisme. Dans cette comédie dramatique tournée principalement à Sainte-Luce, Patrice Robitaille joue le rôle d’un aumônier épuisé de tenir à bout de bras une église servant de refuge aux laissés-pour-compte de la société. Héritant d’une propriété dans le Bas-du-Fleuve, ce curé décide d’inviter une bande de sans-abri qui, tout comme lui, ont besoin de vacances. Guy Nadon, Élise Guilbault, Martin Dubreuil, Louise Turcot, Pierre Verville et plusieurs autres comédiens sont du voyage.

En salle le 14 juillet

Transformers – Rise of the Beasts (V.F. : Transformers – Le réveil des bêtes)

Steve Caple Jr. (Creed II) a été recruté pour la réalisation de ce septième volet de la franchise inspirée des jouets créés par Hasbro, dont le tournage a en partie eu lieu à Montréal. Suite plus directe de Bumblebee, l’épisode précédent, Rise of the Beasts met en vedette Anthony Ramos et Dominique Fishback dans les rôles de personnages humains, alors que plusieurs comédiens de renom prêtent leurs voix aux personnages de tôle. Signalons à cet égard les participations de Ron Pearlman, Pete Davidson, Peter Dinklage et Michelle Yeoh. Michael Bay, qui a assuré la réalisation des cinq premiers longs métrages de la série, agit toujours à titre de producteur.

En salle le 9 juin

Une femme respectable

Pour son nouveau long métrage, Bernard Émond (La neuvaine, Pour vivre ici) s’est inspiré d’une nouvelle de Luigi Pirandello (Pena di vivere cosi Toute la vie, le cœur en peine). Situé à Trois-Rivières au cours des années 1930, le récit relate le parcours d’une femme séparée de son mari depuis 11 ans, qui accepte de le reprendre chez elle à la mort de sa concubine. Hélène Florent et Martin Dubreuil sont les têtes d’affiche de ce drame dans lequel Paul Savoie, Brigitte Lafleur et Normand Canac Marquis leur donnent la réplique. « Le récit de Pirandello est extraordinaire, en ce qu’il nous fait pénétrer loin dans le monde intérieur de ses personnages, dans un dévoilement troublant de leur intimité et de leurs contradictions », a déclaré le cinéaste.

En salle le 18 août