(Los Angeles) L’actrice américaine Gwyneth Paltrow, accusée d’être à l’origine d’un accident de ski en 2016 dans l’Utah, est sortie blanchie de son procès jeudi, évitant ainsi de payer les dommages-intérêts demandés par l’accusation.

Le jury d’un tribunal de cet État de l’ouest des États-Unis a estimé à l’unanimité que Mme Paltrow, oscarisée pour Shakespeare in Love, n’était pas responsable de l’accident survenu avec un professionnel de santé à la retraite, Terry Sanderson.

« Je suis heureuse de ce dénouement », a déclaré Gwyneth Paltrow après l’énoncé du verdict. « J’ai le sentiment que laisser passer des allégations mensongères mettait en cause mon intégrité », a-t-elle ajouté.

Le procès, retransmis en direct depuis la petite ville de Park City, a provoqué un vif intérêt médiatique à travers le monde – et chez les internautes, qui ont multiplié les détournements humoristiques des images de l’audience.

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Terry Sanderson, un optométriste à la retraite de 76 ans, affirme que la collision avec l’actrice Gwyneth Paltrow dans une station huppée des Rocheuses en 2016 lui a brisé quatre côtes et provoqué des dommages psychologiques durables.

L’actrice a obtenu le dollar symbolique qu’elle réclamait, le jury ayant estimé, après trois heures de délibération, que c’est au contraire M. Sanderson qui avait causé l’accident.

Ce dernier, un optométriste de 76 ans, affirmait que la collision, sur une piste d’une station huppée des Rocheuses, lui avait brisé quatre côtes et provoqué des dommages cérébraux et psychologiques durables, ce qui l’avait conduit à lancer des poursuites en 2019 à l’encontre de Mme Paltrow.

Il réclamait initialement 3,1 millions de dollars US de dommages-intérêts, mais sa plainte avait ensuite été réajustée à un minimum légal de 300 000 $ US.

Puis les avocats de M. Sanderson ont plaidé lors du procès que leur client devait être indemnisé pour les dégâts cérébraux irréversibles qu’il affirmait avoir subis et qui auraient nui à sa qualité de vie.

Ils ont demandé au tribunal de lui accorder 33 dollars pour chaque heure écoulée depuis le jour de l’accident jusqu’au décès de Terry Sanderson, dont ils estimaient qu’il pourrait avoir lieu dans 10 ans.

Soit une somme totale de « 3 276 000 dollars pour les 17 années auxquelles Terry doit faire face à ces dégâts cérébraux irréversibles ».

Sans succès.

« Pour le plaisir »

Au cœur du dossier, la question était de savoir quel skieur avait percuté l’autre.

Selon le plaignant, Gwyneth Paltrow lui aurait foncé dessus en skiant de manière « dangereuse », avant de s’enfuir, le laissant inconscient.

L’actrice affirmait au contraire que c’est Terry Sanderson qui l’a heurtée dans le dos. Son avocat a assuré qu’elle « n’allait pas vite » et qu’elle a pris peur lorsque M. Sanderson est apparu derrière elle.

« Il l’a percutée. Il l’a blessée », a affirmé jeudi l’avocat de l’actrice, Stephen Owens, « et il lui a demandé 3 millions de dollars ensuite, pour le plaisir. Ce n’est pas juste. »

Lors du procès, qui a duré plus d’une semaine, ont été exposés des détails précis sur la santé de M. Sanderson, y compris sur des pathologies préexistantes.

Certains membres de sa famille ont témoigné pour décrire un homme au caractère difficile, déjà avant l’accident.

Au début de l’affaire, Stephen Owens avait affirmé que l’optométriste était « obsédé » par la plainte et que le dossier était basé sur « des allégations mensongères ».

En sortant de la salle d’audience, l’actrice s’est approchée du plaignant débouté pour lui parler. Ce dernier a plus tard déclaré qu’elle lui avait souhaité « le meilleur pour la suite ».

Une des jurés, Samantha Imrie, a indiqué avoir changé d’avis plusieurs fois au cours des audiences, avant d’être convaincue par le témoignage de Gwyneth Paltrow.

« J’avais à l’esprit que, oui, cette femme est une actrice, et je l’ai pris en compte, mais j’ai considéré qu’elle n’avait pas de raison de mentir sous serment », a partagé Mme Imrie.