Meilleur film
- All Quiet on the Western Front
- Avatar : The Way of Water
- The Banshees of Inisherin
- Elvis
- Everything Everywhere all at Once
- The Fabelmans
- Tár
- Top Gun : Maverick
- Triangle of Sadness
- Women Talking
Prédiction : All Quiet on the Western Front / À l’ouest, rien de nouveau
Coup de théâtre à prévoir ?
Alors que tous les indices annoncent une éclatante victoire d’Everything Everywhere All at Once, cette prédiction peut paraître surprenante, j’en conviens. Elle s’explique toutefois par le fait qu’au cours de toutes les cérémonies d’associations professionnelles où le film des « Daniel » a triomphé, les deux films ont rarement été en compétition directe.
Aussi, le système de vote implanté pour cette seule catégorie fait en sorte que le résultat est pondéré. Depuis quelques années, les membres de l’Académie (ils sont aujourd’hui plus de 9500) sont en effet invités à inscrire leur choix du meilleur film de l’année selon un ordre de préférence, classant les 10 longs métrages en lice de 1 à 10.
Bien sûr, Everything Everywhere All at Once part favori pour l’Oscar suprême avec ses 11 citations et tous les lauriers recueillis jusqu’à maintenant, mais il se trouve que le film de Daniel Kwan et Daniel Scheinert ne fait pas l’unanimité. Il risque ainsi de se retrouver au bas du classement sur les listes de ceux qui n’ont rien saisi de ce film délirant. Une production plus consensuelle, qui obtiendrait son bon lot de deuxièmes places auprès des votants, peut ainsi se faufiler de cette façon et enlever la précieuse statuette dorée.
Retenu dans neuf catégories, et fort de son récent triomphe inattendu aux BAFTA Awards à Londres, le film allemand À l’ouest, rien de nouveau, qui n’était pas en lice pour le prix de la Guilde des producteurs (Producers Guild of America Awards) ni pour les prix de la Guilde des acteurs (Screen Actors Guild Awards), a ainsi de bonnes chances de s’inscrire dans l’histoire. En plus de répéter l’exploit de Parasite (Bong Joon-ho), premier film en langue étrangère à obtenir l’Oscar du meilleur film, le drame de guerre d’Edward Berger deviendrait la deuxième adaptation d’un même roman (Erich Maria Remarque) à obtenir l’honneur suprême, 93 ans après celle de Lewis Milestone.
Compte tenu du contexte actuel, son puissant message antiguerre pourrait aussi peser dans la balance. Un parcours étonnant pour cette production Netflix sur laquelle le diffuseur en ligne ne misait pas du tout l’automne dernier, plaçant plutôt ses billes sur des films comme White Noise, Bardo et Blonde.
Cité aussi neuf fois, The Banshees of Inisherin est également un sérieux candidat. Il sera peut-être célébré dans les catégories d’interprétation, mais on lui accorde quand même maintenant moins de chances, surtout depuis qu’All Quiet on the Western Front l’a surclassé aux BAFTA à Londres, où le film de Martin McDonagh était pourtant établi favori.
Elvis, finaliste dans huit catégories, pourrait aussi faire belle figure, mais les meilleures chances du film de Baz Luhrmann, absent de la catégorie de la meilleure réalisation, se situent plutôt du côté d’Austin Butler pour l’Oscar du meilleur acteur.
Bien qu’il soit l’un des meilleurs films de Steven Spielberg (et assurément son plus personnel), il semble bien que The Fabelmans, nommé sept fois, ne parvient plus à générer assez d’enthousiasme pour être propulsé jusqu’à l’ultime trophée.
Des deux superproductions retenues dans la catégorie du meilleur film, on accorde plus de chances à Top Gun : Maverick, cité six fois, qu’à Avatar : The Way of Water et ses quatre sélections. Combien de votants voudront remercier Tom Cruise pour avoir « sauvé le cinéma en salle » en refusant que le film, réalisé par Joseph Kosinski, soit offert aux plateformes pendant la pandémie ?
Tár (Todd Field), Triangle of Sadness (Ruben Östlund) et Women Talking (Sarah Polley) sont plus discrets dans cette course pour l’Oscar du meilleur film, mais l’une ou l’autre de ces productions de qualité pourrait assurément créer la surprise.
Meilleure réalisation
- Todd Field (Tár)
- Daniel Kwan et Daniel Scheinert (Everything Everywhere All at Once)
- Martin McDonagh (The Banshees of Inisherin)
- Ruben Östlund (Triangle of Sadness)
- Steven Spielberg (The Fabelmans)
Prédiction : Daniel Kwan et Daniel Scheinert (Everything Everywhere All at Once / Tout, partout, tout à la fois)
La géniale folie des « Daniel »
Il n’y a pas si longtemps, Daniel Kwan et Daniel Scheinert, surnommés « The Daniels », n’étaient connus que de ceux qui s’étaient risqués à voir Swiss Army Man, un premier long métrage dans lequel Daniel Radcliffe incarnait un mort-vivant aux flatulences très puissantes. Sept ans plus tard, les voilà grands favoris pour l’Oscar de la meilleure réalisation, une catégorie où, cette fois, le candidat ayant recueilli le plus de voix gagne, tout simplement.
Fort de leur récente victoire à la Guilde des réalisateurs (Directors Guild of America Awards), indice rarement trompeur, les Daniel deviendraient ainsi le premier tandem à l’emporter dans cette catégorie depuis le sacre de Joel et Ethan Coen en 2008, grâce à No Country for Old Men. Lors d’une entrevue accordée à La Presse, Michelle Yeoh avait expliqué avoir été tellement intriguée par le scénario original et farfelu d’Everything Everywhere All at Once qu’elle avait voulu en apprendre un peu plus sur les réalisateurs.
« J’ai sollicité une rencontre parce que je voulais juger par moi-même si ces gars-là sont des fous qui devraient être internés, ou s’ils sont de véritables génies. Il suffit de passer quelques minutes avec eux pour se faire très vite une idée. Ils sont fous, oui, mais de façon géniale ! » Plusieurs membres de l’Académie sont aussi de cet avis.
Aussi dans la course
Todd Field (Tár)
Déjà cité aux Oscars pour les scénarios d’In the Bedroom et Little Children, Todd Field est sélectionné pour la première fois dans la catégorie de la meilleure réalisation. Après 16 ans d’absence et de nombreux projets avortés, cette accolade des membres de l’Académie témoigne de leur appréciation.
Martin McDonagh (The Banshees of Inisherin)
Le talent de scénariste de Martin McDonagh a été reconnu par l’Académie dès In Bruges, son premier long métrage. Three Billboards Outside Ebbing, Missouri, son film précédent, a aussi été en lice pour l’Oscar du meilleur film, mais le cinéaste anglais n’avait encore jamais été finaliste pour la réalisation.
Ruben Östlund (Triangle of Sadness)
Faisant partie du club sélect des doubles lauréats de la Palme d’or du Festival de Cannes, Ruben Östlund est maintenant célébré à Hollywood grâce à son premier film en langue anglaise. L’hyper cynisme contenu dans Triangle of Sadness ne fera cependant pas l’unanimité auprès des membres de l’Académie.
Steven Spielberg (The Fabelmans)
Lauréat deux fois dans cette catégorie (Schindler’s List en 1994 et Saving Private Ryan en 1999), Steven Spielberg obtient cette année sa neuvième sélection. Grand favori au début de la saison, vénéré partout, le cinéaste est l’auteur d’un film remarquable, The Fabelmans, pour lequel on sent, étrangement, l’intérêt s’étioler quelque peu. Spielberg reste cependant le plus grand rival des « Daniel ».
Meilleure actrice
- Ana de Armas (Blonde)
- Cate Blanchett (Tár)
- Andrea Riseborough (To Leslie)
- Michelle Williams (The Fabelmans)
- Michelle Yeoh (Everything Everywhere All at Once)
Prédiction : Michelle Yeoh (Everything Everywhere All at Once / Tout, partout, tout à la fois)
Entrer dans l’Histoire
Au-delà de la qualité indéniable de sa performance, Michelle Yeoh suscite un élan d’affection qui se justifie à plus d’un titre. Il y a d’abord la trajectoire de vie d’une actrice qui, comme elle l’affirme elle-même, a mis 40 ans pour se rendre là où elle est. Il y a aussi ce plaisir de voir une femme plus mûre – Michelle Yeoh est maintenant sexagénaire – dans un rôle qui lui permet d’afficher à la fois son humanité, mais aussi son côté badass. On admire aussi le culot qu’elle a eue pour avoir fait confiance aux Daniel, malgré un univers délirant et un scénario qui l’est tout autant.
Si elle remporte l’Oscar, cette Malaisienne de naissance marquera l’histoire en devenant la toute première lauréate d’origine asiatique, un fait extrêmement significatif pour la communauté américano-asiatique, dont la représentation au cinéma fut longtemps problématique, pour ne pas dire absente. Quand elle a reçu le prix de la Guilde des acteurs (Screen Actors Guild Awards), Michelle Yeoh, très émue, a déclaré : « Ceci n’est pas seulement pour moi, mais aussi pour chaque fille qui me ressemble. » À l’heure où les membres de l’Académie sont actuellement en train de voter, tous ces facteurs entrent sans doute en ligne de compte.
Aussi dans la course
Ana de Armas (Blonde)
La performance d’Ana de Armas dans le rôle de Marilyn Monroe a fait l’unanimité. Le film d’Andrew Dominik a cependant suscité des réactions beaucoup plus mitigées, parfois même violentes. Cette sélection indique bien la mesure de la performance dans ce contexte, mais on accorde peu de chances à l’actrice de l’emporter.
Cate Blanchett (Tár)
Même si le vent semble maintenant tourner vers Michelle Yeoh, il ne faut quand même pas écarter Cate Blanchett pour autant. Dans Tár, celle qui a déjà deux Oscars à son actif (The Aviator en 2005 et Blue Jasmine en 2014) est carrément exceptionnelle et les membres de l’Académie le savent très bien. Cette course est très serrée entre les deux favorites.
Andrea Riseborough (To Leslie)
Que voilà un cas intéressant. Lors de l’annonce de cette sélection, à peu près personne n’avait vu To Leslie, film un peu sorti de nulle part. Or, une campagne menée par des pairs a propulsé l’actrice britannique jusqu’aux Oscars. La performance est indéniablement remarquable, mais cette sélection complètement inattendue constitue en soi une grande réussite.
Michelle Williams (The Fabelmans)
Il s’agit de la cinquième sélection aux Oscars pour cette actrice citée une première fois en 2006 grâce à sa performance dans Brokeback Mountain. Michelle Williams est bien entendu formidable dans The Fabelmans, mais les présences de Cate Blanchett et de Michelle Yeoh dans cette catégorie l’écartent pratiquement de la course.
Meilleur acteur
- Austin Butler (Elvis)
- Colin Farrell (The Banshees of Inisherin)
- Brendan Fraser (The Whale)
- Paul Mescal (Aftersun/Sous le soleil)
- Bill Nighy (Living/Vivre)
Prédiction : Brendan Fraser (The Whale / La baleine)
Le rôle d’une vie
Il est très difficile de faire une prédiction dans cette catégorie, car il s’agit clairement ici d’une course à trois. Donnons quand même un léger avantage à Brendan Fraser, qui a trouvé le rôle de sa vie dans The Whale. Dès la toute première représentation du film de Darren Aronofsky à la Mostra de Venise, au début de septembre l’an dernier, on pouvait lire sur les réseaux sociaux des critiques s’extasier – avec raison – sur la performance de l’acteur en disant « Donnez-lui l’Oscar tout de suite ! »
La réalité n’est cependant pas aussi simple. Austin Butler (Elvis) a été célébré aux Golden Globes (section drames) et aux BAFTA Awards, et Colin Farrell (The Banshees of Inisherin) a obtenu des prix à Venise (coiffant alors Fraser à l’arrivée) et aux Golden Globes (section comédies). Brendan Fraser, lauréat aux Critics Choice Awards, a cependant été le lauréat à la cérémonie de la Guilde des acteurs (Screen Actors Guilde Awards), ce qui lui donne une petite longueur d’avance aux Oscars. Et puis, Hollywood adore ces histoires d’acteurs ayant connu une longue traversée du désert pour ensuite émerger, triomphants, avec une performance aussi remarquable qu’inattendue. Les membres de l’Académie y sont assurément sensibles.
Aussi dans la course
Austin Butler (Elvis)
Dans cette course à trois, l’interprète d’Elvis Presley dans le film de Baz Luhrmann a encore de bonnes chances de monter sur la scène du Dolby Theatre pour y recevoir la précieuse statuette. Il s’agit bien entendu d’une toute première sélection pour celui que nous verrons bientôt dans Dune 2, de Denis Villeneuve.
Colin Farrell (The Banshees of Inisherin)
Depuis son sacre à la Mostra de Venise, où il a reçu le prix d’interprétation masculine, Colin Farrell a obtenu de nombreuses autres récompenses, mais, un peu comme pour Cate Blanchett (qui a aussi été primée à Venise), le vent semble maintenant avoir changé de direction. Il reste cependant toujours un sérieux candidat.
Paul Mescal (Aftersun)
L’acteur irlandais a eu la chance de jouer dans le premier long métrage de Charlotte Wells, lequel suscite une vive affection auprès de tous ceux qui l’ont vu. Paul Mescal est remarquable dans le rôle d’un jeune père qui, dans les années 1990, emmène sa fille préadolescente en voyage en Turquie. Cela dit, une victoire de sa part constituerait une grande surprise.
Bill Nighy (Living)
Le vétéran acteur britannique, que bien des gens connaissent grâce à Love Actually, décroche ici sa toute première sélection aux Oscars. Dans Living (Vivre), film inspiré d’une œuvre antérieure d’Akira Kurosawa, Bill Nighy offre une performance délicate et nuancée, très certainement digne de ce coup de chapeau qu’est cette sélection.
Meilleure actrice dans un rôle de soutien
- Angela Bassett (Black Panther : Wakanda Forever)
- Hong Chau (The Whale)
- Kerry Condon (The Banshees of Inisherin)
- Jamie Lee Curtis (Everything Everywhere All at Once)
- Stephanie Hsu (Everything Everywhere All at Once)
Prédiction : Jamie Lee Curtis (Everything Everywhere All at Once / Tout, partout, tout à la fois)
Celle qu’on veut voir gagner !
Fille d’icônes du cinéma, Janet Leigh et Tony Curtis, Jamie Lee Curtis est invitée au bal des Oscars pour la première fois à titre de nommée. Depuis son sacre la semaine dernière à la cérémonie de la Guilde des acteurs (Screen Actors Guild Awards), sous une très belle ovation, l’actrice est maintenant la grande favorite pour emporter la précieuse statuette. Cette perspective est encore plus réjouissante quand on pense à la belle folie dont elle a fait preuve en acceptant de jouer la redoutable perceptrice d’impôt d’Everything Everywhere All at Once. Rien ne plairait plus à tout le monde que de la voir gagner, d’autant plus que son discours à la soirée des SAG Awards était à la fois émouvant, drôle, et livré avec un aplomb de tous les instants. « Le fait est que j’ai 64 ans et que ceci est incroyable », a notamment déclaré la lauréate qui, lors d’une entrevue accordée à La Presse, avait salué le courage du distributeur (A24) d’avoir su patienter pendant deux ans pour sortir le film en salle, croyant aux vertus du cinéma sur grand écran. « Ils ont fait confiance au public et ont compris que pour être apprécié à sa juste valeur, un film comme celui-là doit faire l’objet d’une expérience collective », avait-elle fait valoir.
Aussi dans la course
Angela Bassett (Black Panther : Wakanda Forever)
Jusqu’à tout récemment, Angela Bassett était la grande favorite de cette catégorie, d’autant que le personnage de Ramonda dans Black Panther : Wakanda Forever est empreint de l’autorité naturelle de l’actrice. Cette dernière pourrait aussi très bien être soutenue par les membres de l’Académie qui souhaiteraient célébrer du même coup l’ensemble de sa carrière. Elle est la plus sérieuse rivale de Jamie Lee Curtis.
Hong Chau (The Whale)
Face à Brendan Fraser dans The Whale, celle qui s’est distinguée aussi l’an dernier dans The Menu – sur un registre complètement différent – offre une grande performance dans le rôle de l’amie-infirmière. Elle ne fait cependant pas partie des favorites dans cette catégorie.
Kerry Condon (The Banshees of Inisherin)
À moins qu’une vague se dessine pour The Banshees of Inisherin, il serait étonnant que Kerry Condon reçoive à Hollywood la même consécration qu’à Londres aux BAFTA Awards.
Stephanie Hsu (Everything Everywhere All at Once / Tout, partout, tout à la fois)
Même si la performance de Stephanie Hsu dans Everything Everywhere All at Once est excellente, les académiciens admirateurs du film préféreront sans doute accorder leur vote à Jamie Lee Curtis.
Meilleur acteur dans un rôle de soutien
- Bredan Gleeson (The Banshees of Inisherin)
- Brian Tyree Henry (Causeway)
- Judd Hirsch (The Fabelmans)
- Barry Keoghan (The Banshees of Inisherin)
- Ke Huy Quan (Everything Everywhere All at Once)
Prédiction : Ke Huy Quan (Everything Everywhere All at Once / Tout, partout, tout à la fois)
Le beau retour
L’histoire de Ke Huy Quan ressemble un peu à celle de Brendan Fraser, bien que son absence ait été beaucoup plus longue. Révélé à l’âge de 12 ans dans Indiana Jones and the Temple of Doom, de Steven Spielberg, oublié pendant des décennies, l’acteur a l’occasion d’effectuer un retour spectaculaire près de 40 plus tard à la faveur d’un rôle formidable dans Everything Everywhere All at Once. Il y joue le mari qui incite sa femme, interprétée par Michelle Yeoh, à entrer dans le multivers afin qu’elle puisse remplir une mission importante pour le sort du monde.
Puisqu’il est déjà lauréat d’un Golden Globe et du prix remis par la Guilde des acteurs (Screen Actors Guild Awards), on voit mal comment la statuette dorée pourrait maintenant lui échapper, d’autant que les acteurs constituent la branche la plus importante de l’Académie des arts et des sciences du cinéma. Tout comme celle de Michelle Yeoh, une victoire de Ke Huy Quan, né au Viêtnam, sera tout aussi significative pour la communauté américano-asiatique. « Ce prix appartient à tous ceux qui ont réclamé du changement, a-t-il déclaré à la cérémonie des SAG Awards. Si je me suis éloigné du métier, c’est parce qu’il y avait trop peu d’occasions. »
Aussi dans la course
Brendan Gleeson (The Banshees of Inisherin)
Tout comme dans la catégorie de la meilleure actrice de soutien, on retrouve ici deux acteurs d’un même film en lice. Les chances de Brendan Gleeson se révèlent ainsi plutôt minces, d’autant qu’à Londres, c’est son camarade Barry Keoghan qui a obtenu le trophée BAFTA.
Brian Tyree Henry (Causeway)
Brian Tyree Henry est cet acteur qui donne la réplique à Jennifer Lawrence dans Causeway, film diffusé par Apple TV+. L’acteur y offre une performance empreinte d’un bel humanisme, mais le film dans lequel il joue reste relativement confidentiel.
Judd Hirsch (The Fabelmans)
Quarante-deux ans après avoir été nommé dans la même catégorie grâce à sa présence dans Ordinary People, de Robert Redford, Judd Hirsch, aujourd’hui âgé de 87 ans, est de nouveau célébré, cette fois pour sa performance dans The Fabelmans, de Steven Spielberg.
Barry Keoghan (The Banshees of Inisherin)
À Londres, le jeune acteur irlandais a été consacré aux BAFTA Awards dans la même catégorie. Il est vrai que sa performance, particulièrement touchante, dans The Banshees of Inisherin, est digne d’un prix, mais la compétition de Ke Huy Quan est très forte.
Meilleur film international
- All Quiet on the Western Front (Allemagne)
- Argentina, 1985 (Argentine)
- Close (Belgique)
- The Quiet Girl (Irlande)
- EO (Pologne)
Prédiction : All Quiet on the Western Front / À l’ouest, rien de nouveau (Allemagne)
Un choix logique
Citée aussi dans huit autres catégories, dont celle du meilleur film de l’année, cette nouvelle adaptation cinématographique du roman classique d’Erich Maria Remarque semble ici imbattable. L’histoire nous a en effet appris qu’un film tourné dans une autre langue que l’anglais se retrouvant aussi en lice dans plusieurs autres catégories « régulières » repart inévitablement avec la statuette dorée attribuée au meilleur film international. Ce fut le cas l’an dernier avec Drive My Car (Ryûsuke Hamaguchi), en 2019 avec Roma (Alfonso Cuarón), en 2013 avec Amour (Michael Haneke), sans oublier le sacre de Parasite (Bong Joon-ho) il y a trois ans, seul film ayant gagné à la fois l’Oscar du meilleur film international et l’Oscar du meilleur film de l’année.
Campé à l’époque de la Première Guerre mondiale, Im Westen nichts Neues propose une approche immersive qui rappelle douloureusement à quel point cette guerre vieille de plus de 100 ans est en phase avec l’actualité. Produit par Netflix, réalisé par Edward Berger, ce long métrage – le premier tourné dans la langue de l’auteur du roman – pourrait valoir à l’Allemagne sa première victoire aux Oscars depuis 2007, l’année où La vie des autres (Florian Henckel von Donnersmarck) a remporté l’insigne honneur.
Aussi dans la course
Argentina, 1985 (Argentine)
Lancé à la Mostra de Venise, où il était en lice pour le Lion d’or, ce film de Santiago Mitre recrée à l’écran l’un des épisodes les plus importants de l’histoire récente de l’Argentine. Bien qu’il ait obtenu le Golden Globe du meilleur film non anglophone, on voit mal comment Argentina, 1985 pourrait coiffer le favori à l’arrivée. Le dernier film argentin victorieux est The Secret in their Eyes (Juan José Campanella), lauréat en 2010.
Close (Belgique)
Le film de Lukas Dhont, qui raconte l’amitié fusionnelle entre deux préadolescents, est probablement le plus sérieux rival d’All Quiet on the Western Front. Lauréat du Grand prix au Festival de Cannes, Close pourrait l’emporter grâce à l’émotion tangible qui en émane. Ce serait une toute première victoire aux Oscars pour la Belgique.
EO (Pologne)
Huit ans après Ida (Pawel Pawlokowski), EO pourrait bien valoir à la Pologne un nouveau sacre. Le remarquable film du vétéran Jerzy Skolimowski compte en effet d’ardents défenseurs et ne doit pas être écarté d’emblée dans nos pronostics.
The Quiet Girl (Irlande)
Lauréat du Grand prix de la section Generation KPlus à la Berlinale l’an dernier, ce film de langue irlandaise, signé Colm Bairéad, a néanmoins créé la surprise en se taillant une place parmi les cinq finalistes, alors que des favoris comme Saint-Omer, Decision to Leave, Corsage ou Retour à Séoul ont été écartés. Une victoire de The Quiet Girl constituerait le plus grand choc de la soirée.
La 95e Soirée des Oscars aura lieu le 12 mars au Dolby Theatre de Los Angeles. Elle sera diffusée en direct à 20 h au réseau CTV.