(Las Vegas) Un documentaire expérimental consacré à David Bowie, avec des images inédites et une narration assurée par la défunte vedette elle-même, a été présenté mardi au festival CinemaCon de Las Vegas, avant sa projection à Cannes le mois prochain.

Moonage Daydream, qui doit sortir en salles en septembre prochain, est le premier film officiellement approuvé par les ayant-droits de David Bowie, qui ont donné au réalisateur Brett Morgen accès à des milliers d’heures d’images d’archives.

« On ne peut pas définir Bowie. On peut en faire l’expérience », dit le cinéaste.

« Nous avons construit Moonage Daydream comme une expérience cinématographique unique à vivre en salle, pour offrir au public ce qu’il ne pourrait pas obtenir d’un livre ou d’un article », développe-t-il.

Ni biopic ni documentaire traditionnel, le film mêle des chansons de David Bowie, des extraits de ses concerts, des images prises par des fans et une série d’images abstraites et surréalistes pour créer un « spectacle acoustique et visuel », résume le producteur Bill Gerber.

Brett Morgen aura passé deux ans à écumer les tiroirs des archives de David Bowie.

Les participants au festival CinemaCon, qui s’est ouvert lundi à Las Vegas, ont pu voir de longs extraits du film où Bowie interprète notamment ses chansons Hallo Spaceboy et Heroes.

« Je pense que nous avons pris la responsabilité de créer le 21e siècle en 1971 », peut-on entendre Bowie expliquer dans le commentaire.

« On voulait faire sauter tout ce qui venait du passé. On remettait en question toutes les valeurs établies et tous les tabous », poursuit l’artiste, pour qui « tout était n’importe quoi, et quand c’est n’importe quoi c’est merveilleux ».

Le film sera distribué aux États-Unis par Neon, qui a aussi profité du CinemaCon pour présenter des extraits de Crimes of the Future de David Cronenberg, l’un des pionniers des films d’horreur jouant avec le corps humain et ses transformations.

Une bande-annonce choc mettant en scène Kristen Stewart, Viggo Mortensen et Léa Seydoux a été diffusée, avec entre autres les images d’une femme ouvrant en deux un torse à l’aide de ses ongles et d’un homme avec des oreilles supplémentaires greffées sur le crâne.

Ce film signé par le réalisateur de Crash et de The Fly imagine un monde dans lequel les êtres humains sont contraints d’accélérer leur évolution avec des transplantations d’organes et autres modifications corporelles pour survivre aux bouleversements de l’environnement.

Le film, qui sera lui aussi présenté en avant-première au Festival de Cannes, a été « un film difficile, un film extrême peut-être, un film inhabituel », a déclaré David Cronenberg.

« Le festival du film de Cannes est l’endroit rêvé pour ça », a-t-il ajouté.

Crimes of the Future sont « vraiment une méditation sur ce que le monde est en train de devenir, vers quoi l’environnement se dirige, comment cela affecte le corps », poursuit le cinéaste.

« Ce n’est pas un film sur le changement climatique mais il parle de la situation actuelle, et c’est intéressant parce que j’ai écrit le scénario il y a vingt ans », souligne-t-il.