Le premier long métrage de Charlotte Le Bon à titre de réalisatrice fait partie de la sélection de la Quinzaine des réalisateurs, l’une des deux sections parallèles du Festival de Cannes. Falcon Lake, est une libre adaptation d’Une sœur, un roman graphique de Bastien Vivès, dont l’intrigue a été transposée au Québec par la comédienne, qui cosigne le scénario avec François Choquet.

Jointe par La Presse, Charlotte Le Bon flottait toujours sur son nuage, même si la nouvelle, qu’elle devait tenir secrète, lui était connue depuis maintenant quelques jours.

« J’ai vraiment de la difficulté à y croire, confie celle qui fut révélée au cinéma français grâce à des rôles dans Astérix & Obélix : Au service de Sa Majesté (Laurent Tirard) et Yves Saint Laurent (Jalil Lespert). J’y croirai seulement quand je serai dans la salle et que la projection commencera ! »

Ayant déjà un court métrage, Judith Hotel, à son actif, lequel fut d’ailleurs présenté sur la Croisette dans le cadre du programme Adami talents en 2018, Charlotte Le Bon vivra cette fois l’expérience cannoise d’une autre façon.

« C’est exaltant et terrifiant à la fois ! Pour l’instant, il y a peut-être 10 personnes qui ont vu mon film. Forcément, la perspective de le présenter à Cannes en primeur mondiale dans une grande salle [le Théâtre Croisette compte 825 sièges] devant ma famille, mes amis, les festivaliers et la presse, ça fait peur. Cela dit, quand on exerce ce métier, on souhaite que ce qu’on fait soit vu. Mais c’est hyper effrayant ! »

Tourné l’an dernier dans les Laurentides, mettant en vedette Sara Montpetit, Joseph Engel, Monia Chokri et Karine Gonthier-Hyndman, Falcon Lake relate l’histoire de Bastien, un adolescent de 13 ans, qui quitte Paris avec sa famille pour le calme d’un chalet au bord d’un lac québécois, où sa mère, Violette, a grandi. Ils s’installent chez une amie de longue date, Louise, et sa fille Chloé, 16 ans. Malgré́ les trois ans qui séparent Bastien et Chloé, une connexion singulière se crée entre eux et un jeu charnel étrange s’installe.

Il est à noter que Falcon Lake sera en lice pour la Caméra d’or, remise par un jury distinct au meilleur premier long métrage présenté au Festival de Cannes, toutes sections confondues.

« J’essaie de ne pas trop y penser ! », conclut Charlotte Le Bon.

Une première pour Théodore Pellerin

PHOTO FOURNIE PAR LES FILMS DU LOSANGE

Isabelle Carré et Théodore Pellerin dans La dérive des continents (au sud), un film de Lionel Baier

Théodore Pellerin aura aussi l’occasion de se rendre au bal cannois, car il est l’une des têtes d’affiche de La dérive des continents (au sud), un film de Lionel Baier, également sélectionné à la Quinzaine des réalisateurs. Dans cette coproduction entre la Suisse, la France et l’Italie, l’acteur québécois tient le rôle du fils d’une chargée de mission de l’Union européenne, interprétée par Isabelle Carré, qui débarque sans s’annoncer dans la vie de cette dernière après 10 ans de séparation. Ces retrouvailles ont lieu au moment même où l’agente de communications doit organiser en Sicile une visite diplomatique d’Emmanuel Macron et d’Angela Merkel dans un camp de réfugiés.

« Ce film fait partie d’une tétralogie qu’a conçue Lionel Baier sur les quatre points cardinaux de l’Europe, démarrée en 2006 avec Comme des voleurs (à l’est), explique Théodore Pellerin, joint par La Presse. C’est un peu une vision satirique de l’Europe et de la gestion de la crise des réfugiés. Ce n’est pas une comédie, mais il y a des touches d’humour. »

Cette présence de l’acteur dans ce film européen découle d’une rencontre que le cinéaste suisse a sollicitée après avoir vu Genèse, de Philippe Lesage. Théodore Pellerin se réjouit d’évidence à l’idée d’accompagner la présentation du long métrage sur la Croisette.

« Ce sera ma toute première fois à Cannes. Je suis très excité. C’est une nouvelle extraordinaire pour ce film. On ne s’attend jamais à ça ! »

La 54Quinzaine des réalisateurs se tiendra du 18 au 27 mai.

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