(Los Angeles) De Steven Spielberg à Will Smith en passant par le réalisateur bhoutanais Pawo Choyning Dorji, les candidats aux Oscars se sont retrouvés lundi avec bonheur dans un grand hôtel de Los Angeles, après une trop longue interruption liée à la pandémie.

Le déjeuner annuel organisé par l’Académie des arts et sciences du cinéma, qui décerne les Oscars, avait été annulé l’an dernier, mais les vedettes internationales s’y pressaient de nouveau lundi après-midi.

On pouvait y voir Javier Bardem et Penélope Cruz bavarder en buvant un verre avec Guillermo del Toro et Maggie Gyllenhaal tandis que, non loin de là, Denzel Washington se prêtait au jeu des photos pour une longue file d’admirateurs.

PHOTO MARIO ANZUONI, REUTERS

Javier Bardem et Penélope Cruz

« S’il y a bien un moment pour être reconnaissant et se réjouir d’une occasion qui nous permet d’être dans la même pièce, Mesdames et Messieurs, c’est cette année », a lancé Will Packer, qui produira la soirée de la 94e édition des Oscars, le 27 mars.

L’an dernier, la cérémonie la plus courue du cinéma américain s’était déroulée dans la gare Centrale de Los Angeles, avec des candidats qui ne se côtoyaient qu’à l’air libre et se relayaient au compte-gouttes sur la scène durant le spectacle.

Cette année, la soirée de gala sera presque normale et retrouvera le traditionnel Dolby Theatre d’Hollywood Boulevard et ses tapis rouges.

PHOTO JORDAN STRAUSS, ASSOCIATED PRESS

Benedict Cumberbatch

Benedict Cumberbatch, vedette du film The Power of the Dog en lice pour l’Oscar du meilleur long métrage, la récompense suprême, a dit à l’AFP être « heureux de continuer à battre le rappel » des voix pour ce western sombre dans la dernière ligne droite des votes. D’autant que la réalisatrice du film, Jane Campion, ne pouvait être présente après avoir été testée positive à la COVID-19.

« Je crois que ce film résistera à l’épreuve du temps », a affirmé l’artiste britannique, lui-même candidat à l’Oscar du meilleur acteur pour son rôle de cowboy tourmenté.

En lice dans la catégorie du meilleur réalisateur, Jane Campion va « bien » et ne ressent aucun symptôme, a-t-il précisé.

Le candidat du bout du monde

PHOTO ANDRI TAMBUNAN, AGENCE FRANCE-PRESSE

Emilia Jones du film CODA

L’équipe du film CODA, remake du film français La famille Bélier qui met en scène une famille sourde et leur fille entendante, était également présente.

Le film indépendant a reçu fin février le premier prix des SAG Awards, récompenses décernées par le syndicat des acteurs américains qui pèsent généralement lourd dans la course aux Oscars.

« Nous sommes une distribution très soudée, c’était donc magnifique de recevoir un tel prix, et très inattendu », a déclaré l’une de ses vedettes, la jeune Emilia Jones.

Le film a été présenté pour la première fois — via internet à cause de la pandémie — au festival de Sundance en janvier 2021, ce qui signifie que les acteurs de CODA font campagne face à des concurrents dont les films sont sortis « des mois après le nôtre ».

PHOTO CHRIS PIZZELLO, CHRIS PIZZELLO/INVISION/AP

Le réalisateur Pawo Choyning Dorji

Parmi les vedettes internationales, on trouve aussi l’auteur de L’école du bout du monde, étonnant film venu du Bhoutan, petit pays des sommets de l’Himalaya dont c’est la première participation aux Oscars.

Le long métrage avait été présenté à l’édition 2021, mais n’avait pas été retenu à ce moment-là pour des raisons d’ordre technique.

Son réalisateur, Pawo Choyning Dorji, a assuré à l’AFP qu’il « pensait que c’était une erreur » lorsqu’il a appris la nomination du film.

« Je viens de pleurer en rencontrant Jessica Chastain », ajoute son épouse, la productrice Stephanie Lai, assise à la table voisine de celle de la vedette de Dans les yeux de Tammy Faye, favorite pour l’Oscar de la meilleure actrice.